Le Pakistan refuse le ravitaillement des forces de l'Otan en Afghanistan

Les chauffeurs d'une centaine de camions se sont morfondus quatre jours durant au poste-frontière de Torkham, avant qu'on leur ordonne de faire demi-tour: le Pakistan ne semble pas disposé pour l'heure à laisser reprendre le ravitaillement de la force de l'Otan en Afghanistan, qui a tué 24 de ses soldats samedi dans un bombardement.

Assis de longue heures ou déambulant entre les poids-lourds bigarrés de dessins ou de figures géométriques aux couleurs criardes, ils n'ont qu'une crainte: être la cible, comme souvent, des talibans pakistanais et afghans qui écument ces zones tribales frontalières, également le principal sanctuaire d'Al-Qaïda dans le monde.

Ces chauffeurs, indépendants ou salariés d'entreprises privées qui acheminent l'essentiel du carburant, des vivres et des équipements des quelque 130.000 soldats de l'Otan en Afghanistan, Américains pour les trois quarts, sont régulièrement attaqués, et leurs camions incendiés, le long des milliers de kilomètres qui séparent le port de Karachi (sud) de Torkham. C'est le principal point de passage frontalier, au débouché de la légendaire et somptueuse passe de Khyber.

Un peu plus au nord, dans la nuit de vendredi à samedi, des hélicoptères et des avions de la force de l'Otan commandée par les Américains ont pilonné deux postes militaires pakistanais, tuant 24 soldats. Immédiatement, Islamabad, pourtant l'allié-clé de Washington depuis fin 2001 dans sa "guerre contre le terrorisme", a fermé la frontière pour les camions de ravitaillement de l'Otan. (belga)