Le plan très attendu de Macron pour lutter contre la pauvreté
Emmanuel Macron a dévoilé jeudi un plan très attendu de lutte contre la pauvreté, d'un montant de huit milliards d'euros sur quatre ans, en appelant à "ne pas oublier les derniers de cordée" de la société française.
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"Nous nous sommes trop souvent habitués" au "scandale de la pauvreté", a déclaré le chef de l'Etat devant quelque 400 personnes au musée de l'Homme à Paris. Il a donc appelé à "lancer un combat neuf, indispensable, vital pour notre pays, celui de décider résolument de ne plus oublier personne". En présentant lui-même la "stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté", Emmanuel Macron cherche à briser l'image de "président des riches" que lui colle l'opposition et qui a contribué à sa forte baisse dans les sondages. Il donne aussi des gages à l'aile gauche de sa majorité, qui appelait à un tournant social de la politique gouvernementale jugée trop libérale par certains élus.
Au début de son discours, il a ainsi repris sa formule sur les "premiers de cordée" qu'il avait utilisée à l'automne 2017 et qui lui avait valu une volée de bois vert. "Personne n'est premier de cordée si le reste de la société ne suit pas", a-t-il souligné, en appelant "les premiers de cordée à ne pas oublier les derniers de cordée". "Refuser la fatalité sociale, c'est lutter contre ce déterminisme qui, dès l'enfance, détruit des trajectoires de vie (...) Il y a dans chaque enfant, à commencer par un enfant qui naît dans une famille pauvre, un Mozart qu'on assassine parce qu'on décide de fait qu'il n'a aucune chance de devenir Mozart", a ajouté le chef de l'Etat. Il a annoncé que 50 millions seraient consacrés à l'aide sociale à l'enfance et sa volonté d'étendre le repas à un euro dans les cantines pour les plus fragiles.
Repas à un euro
Avant de s'exprimer devant plusieurs ministres, dont celle des Solidarités Agnès Buzyn, M. Macron a entendu les témoignages "de personnes vivant dans la précarité ou ayant réussi à en sortir" interrogées par le délégué interministériel chargé du dossier, Olivier Noblecourt. La France comptait en 2016 quelque 8,8 millions de personnes pauvres, soit 14% de la population, selon l'Insee. Ce taux monte à 19,8% pour les moins de 18 ans. Sont considérés comme pauvres celles et ceux qui perçoivent moins de 1.026 euros par mois (pour une personne seule), c'est-à-dire moins de 60% du revenu médian de la population.
Le montant de la "stratégie nationale" s'élèvera à huit milliards d'euros répartis sur quatre ans, jusqu'à la fin du quinquennat, et ses mesures sont déjà "entièrement financées", selon l'Elysée. Elle s'appuiera sur deux "piliers", la prévention de la précarité, notamment chez les plus jeunes, et l'aide à la réinsertion vers l'emploi. Sur le premier volet, le plan prévoit notamment d'ouvrir davantage les crèches aux enfants de quartiers prioritaires ou défavorisés - via des bonus financiers aux collectivités -, de créer un fonds pour financer des petits-déjeuners dans les écoles prioritaires. "L'accès à la cantine sera rendu plus universelle en développant les repas à un euro", a précisé Emmanuel Macron.
Pour les jeunes, l'obligation de formation passera de 16 à 18 ans. Des moyens supplémentaires seront attribués aux missions locales pour qu'elles repèrent les décrocheurs du système scolaire et leur proposent des formations. En outre, le dispositif "garantie jeune", pour les 16-25 ans les plus éloignés de l'emploi, sera étendu à "500.000 jeunes avant la fin du quinquennat", contre 100.000 actuellement.
L'Etat veut par ailleurs trouver des solutions avec les départements pour prolonger le suivi des enfants de l'Aide sociale à l'enfance. "Il sera possible de bénéficier de l'aide sociale à l'enfance jusqu'à 21 ans. On ne lâchera plus les jeunes précaires après leur majorité", assure Benjamin Griveaux. En matière de santé, la CMU (couverture maladie universelle) sera étendue à plusieurs millions de personnes pour qu'elles bénéficient d'une complémentaire santé.
"Repenser les minima sociaux"
Concernant le "deuxième pilier", le gouvernement promet le "développement massif de dispositifs d'insertion par l'activité économique", considérant que "le retour au travail est le meilleur outil de lutte contre la pauvreté". Chantiers d'insertion, territoires zéro chômeurs, Travail alternatif payé à la journée (Tapaj)... L'ambition est d'étendre ces dispositifs à 100.000 bénéficiaires supplémentaires d'ici 2022, contre 140.000 aujourd'hui.
Le président, qui s'était emporté en juin contre "le pognon de dingue" que représentent les aides sociales, devrait en outre faire des annonces visant à "repenser les minima sociaux", dont le RSA. Car "seuls 9% des personnes au RSA retrouvent un travail dans l'année", a souligné le chef de l'Etat. jri-ab-jlo-cel/ib
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