Le PS français ouvre son université d'été dans la désunion
Désunie, ébranlée par une grave crise gouvernementale, la "famille" socialiste a ouvert vendredi son université d'été à La Rochelle, en lançant les "états généraux du socialisme", censés redéfinir la carte d'identité d'un parti traversé par de multiples fractures. Que ce moment soit celui de "la célébration des idées et de l'amitié socialistes ! ", a exhorté le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, en ouvrant les débats vendredi après-midi.
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Le premier secrétaire a lancé officiellement les "états généraux du socialisme", un vaste processus de consultation des militants dans les sections et fédérations. L'opération durera jusqu'au 6 décembre et ne présente pas de risque pour l'exécutif puisqu'il n'y aura pas de vote. "Qu'est-ce qu'être socialiste et pourquoi devenir socialiste ? Telles sont les deux questions essentielles qu'il nous faut impérativement nous poser pour continuer à peser", a-t-il expliqué.
Une batterie de questions, allant de de "quel nouveau contenu donner à la croissance?", "comment réorienter effectivement l'Europe?" ou encore "qu'est ce que le socialisme à l'heure de la mondialisation?" va être proposée aux militants. Persuadé que les socialistes parviendraient à "faire la synthèse" dimanche, M. Cambadélis avait fait acte d'autorité, jeudi, en prévenant qu'il ne "saurait accepter" que les débats "aient pour but de renverser le gouvernement". Dans son numéro d'équilibriste, il s'est pourtant autorisé une petite pique à l'égard de la chancelière allemande, en disant que la France n'était pas "un Land allemand". Deux jours plus tôt, Manuel Valls, avait plaidé pour ne pas avoir à affronter un "face-à-face absurde" France-Allemagne.
Dans les couloirs, l'agitation était perceptible, à l'approche de l'arrivée des ministres évincés du gouvernement Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Tous deux ont maintenu leur intervention en salle plénière prévue samedi, moins d'une semaine après avoir été débarqués du gouvernement. Aurélie Filippetti, autre recalée, était aussi attendue. De leur côté, les contestataires, ont estimé, à l'instar de Jérôme Guedj, de l'aile gauche du PS, qu'il fallait, au plus vite la tenue d'un congrès: il faut un "vote de confiance des militants socialistes sur l'action gouvernementale. Avec une question très simple: est ce que le discours (Manuel Valls) de Jouy-en-Josas, devant le Medef, recueille l'assentiment des socialistes ?" a-t-il dit.
Urgent d'attendre pour organiser un congrès
Prévu pour 2015, la date précise du congrès n'a pas été fixée par la direction du parti, accusée de tergiverser de peur de se retrouver perdante. En réponse, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a jugé, en marge de l'université d'été, qu'il fallait "prendre le temps du débat" dans le cadre des états généraux avant de penser à organiser un congrès. Les contestataires, dont les "frondeurs", ont bien l'intention de se faire entendre. Samedi, ils ont prévu une réunion publique. Objectif: ancrer davantage leur mouvement, surtout parlementaire, dans le parti, sous une nouvelle dénomination, "Vive la gauche".
Valls=Tatcher?
Manuel Valls, qui a fait un premier aller-retour jeudi pour s'exprimer devant les élus locaux, est particulièrement attendu. Son discours dimanche sera scruté, après sa déclaration d'amour aux entreprises, particulièrement mal perçue par une partie de la gauche. Cécile Duflot, ex-ministre écologiste, l'accuse ainsi dans Les Echos "d'imiter Thatcher". Le contexte est en effet explosif: un gouvernement qui a volé en éclats après la charge d'Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon contre la politique économique, des critiques contre la nomination d'Emmanuel Macron à Bercy, étiqueté trop libéral pour certains, et une polémique jeudi sur les 35 heures.
Samedi interviendra le numéro un communiste Pierre Laurent sur "l'unité de la gauche", avec Emmanuelle Cosse, numéro un d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) entre autres. "Je vais m'adresser aux socialistes pour leur dire qu'on a foulé aux pieds les valeurs pour lesquelles (ils se sont) engagés", a dit M. Laurent sur France Info. Fin septembre auront lieu les élections sénatoriales, qui s'annoncent à haut risque puisque la chambre haute risque de basculer à droite, une nouvelle claque après les déroutes des municipales et des européennes.
Absents de marque
Parmi les absents de marque figurent l'ancienne patronne du PS Martine Aubry, sortie de son silence en juillet pour critiquer violemment la réforme territoriale, Ségolène Royal, en déplacement en Martinique, ou encore Jean-Marc Ayrault. En parallèle aux débats, se tiendront comme chaque année plusieurs réunions informelles (proches de Martine Aubry, proches de Stéphane Le Foll etc). Le PS a enregistré une baisse de près de 20.000 adhérents en moins en deux ans. Il a perdu la moitié de ses élus municipaux aux dernières élections municipales.
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