Le Royaume-Uni veut mettre le confinement sur pause pour Noël

Les Britanniques voulaient une perspective, Boris Johnson aurait décidé samedi de leur en donner une. Le Premier ministre veut instaurer une trêve dans le confinement entre le 24 et le 28 décembre. Cela permettra aux citoyens de pouvoir (rece)voir jusqu’à 2 autres familles durant 5 jours, formant ainsi une bulle festive de 3 familles, explique Sky News. 

Mais ce n’est pas tout, le Premier ministre britannique prévoit de rouvrir les commerces non-essentiels pour permettre les achats de cadeaux et les clubs sportifs. Enfin, le couvre-feu de 22 heures sera levé pour les pubs et restaurants. À toutes ces mesures est assorti un vaste programme de dépistage. 

Mais tous les Britanniques ne seront pas logés à la même enseigne: en Angleterre, des restrictions sont prévues. Le Premier ministre donnera plus de détails sur son “plan coronavirus d’hiver” dans un communiqué et une allocution ce lundi. 

Si la perspective de célébrer la fin d’année en famille et de faire du shopping de Noël mettra sans doute du baume au cœur de la population et réjouira plus d’un commerçant, ces assouplissements suscitent une vive inquiétude chez les virologues et experts britanniques. Selon eux, cette parenthèse de Noël aura surtout pour effet une forte augmentation des cas de Covid-19 dans le pays et provoquera des milliers de décès évitables. Ils exhortent le gouvernement et la population à faire preuve d’encore un peu de patience et à attendre que les vaccins soient diffusés. “Nous devons simplement accepter que, pour une fois, Noël sera différent, et que les cafés doivent rester fermer jusqu’à ce que nous soyons en sécurité”, résument-ils.

“Ce plan du gouvernement britannique est trop dangereux”, déplore Geert Molenberghs, le biostatisticien de l’université d’Hasselt qui modélise les différentes approches du virus. “Lorsque trois familles différentes se réunissent de la sorte, cela signifie des contacts rapprochés. C’est là que la propagation du virus se produit. Nous devons faire attention. Nous ne pouvons pas organiser un pic d’après-Noël. Mais nous allons assister à une sorte de répétition générale: les États-Unis fêtent Thanksgiving cette semaine. Nous verrons comment leurs chiffres évolueront suite à cette tradition festive. C’est un regard très utile que nous pouvons poser sur eux”, résume-t-il.

“Moins les gens se voient, mieux c’est. Il vaut mieux tenir bon encore un peu maintenant pour pouvoir faire plus de choses en janvier et février. Si nous augmentons la circulation du virus, alors cela va durer plus longtemps. Gardons ça bien en tête et soyons prudents maintenant. Plus on fera descendre la courbe, plus vite les différents secteurs pourront rouvrir”, conclut l’expert qui espère définitivement que la Belgique ne suivra pas l’exemple britannique.