Le Venezuela au bord de la révolution
UpdateLe pouvoir vénézuélien a annoncé mercredi que l'armée et les travailleurs prendraient le contrôle des entreprises qui se joindraient à la grève générale convoquée par l'opposition vendredi.
"J'en ai parlé avec le président: entreprise qui s'arrête, entreprise prise par les travailleurs et les forces armées", a déclaré à la télévision Diosdado Cabello, député et président du parti socialiste vénézuélien, considéré comme le numéro deux du camp du président Nicolas Maduro.
L'opposition contre Maduro
L'opposition, majoritaire au Parlement depuis janvier, veut obtenir le départ du président Maduro et a appelé à une grève générale de 12 heures vendredi. "Il n'y aura pas de retour en arrière possible, nous allons voir comment se passeront les choses (...), mais nous ne laisserons pas s'installer le chahut et nous verrons, messieurs les patrons, si vous allez vous mettre en grève ou si vous allez décider de travailler avec le gouvernement, pour la patrie", a ajouté M. Cabello.
"Guerre économique"
Le pouvoir vénézuélien en place et le président Maduro accusent régulièrement les entreprises d'être alliées avec l'opposition "de droite" pour déstabiliser le gouvernement, dans le cadre d'une "guerre économique".
Les rayons se remplissent mais les prix explosent
Portés disparus depuis des années, des produits comme l'huile, le lait ou le riz ont fait leur grand retour dans les supermarchés du Venezuela mais à des tarifs exorbitants, un signe que le pays a renoncé à son rêve socialiste de contrôler tous les prix. Les yeux écarquillés, Delia Mendoza vient de voir s'afficher, sur le lecteur de codes-barres, le prix d'une livre de haricots rouges, l'un des ingrédients les plus populaires dans la cuisine vénézuélienne: 4.211 bolivars, soit 6,4 dollars au taux officiel le plus élevé, dans un pays où le revenu minimum est de 65.000 bolivars (100 dollars).
"Incroyable!"
"Incroyable!", balbutie cette retraitée de 75 ans avant de remettre immédiatement le paquet en rayon. Il y a quelques mois, face à une économie sinistrée et une inflation galopante, le gouvernement du président Nicolas Maduro a relâché un peu les rênes de son contrôle tarifaire, permettant d'importer, notamment du Brésil et de Colombie, certains aliments et de fixer leurs prix librement. La mesure, appliquée dans de nombreux Etats du pays et, dans une moindre mesure, à Caracas, est une petite révolution pour le projet politique chaviste (du nom de l'ex-président défunt Hugo Chavez, 1999-2013), qui avait imposé à partir de 2003 un strict contrôle des prix, conforme selon lui à l'idéal socialiste.
Transition
"D'une certaine manière, le gouvernement a décidé de fermer les yeux sur toute la réglementation qu'il avait mise en place", observe Asdrubal Oliveros, directeur de la société de consultants Ecoanalitica, et "il a permis que beaucoup d'entreprises, d'importateurs, commencent à faire venir des produits". Mais le problème est que, pour que les commerçants rentrent dans leurs frais, "ces produits sont vendus au prix du dollar sur le marché noir", où le billet vert vaut le double de son cours officiel, ce qui fait exploser les tarifs. Désormais dans les rayons, comme l'observe Delia Mendoza, "il y a pas mal de choses mais tout est super cher, importé car ici on ne fabrique rien", le Venezuela ayant négligé tout son appareil productif pour se concentrer sur le pétrole, son unique richesse. "Avant je mangeais une grande assiette de spaghettis, maintenant seulement la moitié, pour ça me dure deux jours", confie-t-elle dans un supermarché de l'est de Caracas.
Manger, un combat quotidien
Pour tous les Vénézuéliens, la quête de nourriture est un combat quotidien, alors que la pénurie frappe 80% des aliments. Judith doit ainsi faire la queue pendant des heures pour acheter les aliments subventionnés par l'Etat (parfois introuvables), car elle n'a pas les moyens d'acheter auprès des "bachaqueros" : ces contrebandiers qui revendent les produits les plus durs à trouver jusqu'à 40 fois leur prix officiel. Avec les tarifs qu'ils appliquent, le prix du panier de base atteint 159.710 bolivars (242 dollars au taux officiel) selon la société d'études Hinterlaces, voire 353.785 (535 dollars) selon le Centre de documentation et d'analyse.
Inabordable
Pour une grande majorité d'habitants, ce panier, quand il est acheté au marché noir, devient donc inabordable. "Parfois nous n'avons rien à manger, nous avons faim car on ne trouve rien", se lamente Edith, au côté de son mari Edward. C'est encore pire avec les produits importés : le paquet de 500 grammes de pâtes italiennes est par exemple facturé 4.000 bolivars (6 dollars), le kilo de riz colombien 3.200 et celui de sucre brésilien 3.000. Une douzaine d'oeufs peut atteindre les 3 dollars, un litre d'huile... 17 dollars. Beaucoup de ces produits coûtent plus cher que dans leur pays d'origine, comme le litre de lait, vendu 1,5 dollar au Costa Rica et 3,9 à Caracas.
Crise catastrophique
Asphyxié par la chute des cours du brut, source de 96% de ses devises, le Venezuela vit l'une des pires crises économiques de son histoire et son inflation, stimulée par les pénuries, est devenue totalement incontrôlable: elle devrait atteindre 475% cette année selon le FMI puis exploser à 1.660% en 2017. Mais pour les économistes, c'est justement le strict contrôle des prix et des devises qui est en cause, car en privant ainsi les entreprises d'un accès libre au billet vert, il a découragé les importations et la production.
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