Les Congolais du Sud-Kivu commencent à ressentir durement la crise au Burundi
Étudiants privés d'université, difficultés d'approvisionnement pour les commerçants: les conséquences de la crise au Burundi voisin commencent à se faire durement sentir au Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Au poste-frontière de Kamvimvira, entre Bujumbura et la ville congolaise d'Uvira, à la pointe nord du lac Tanganyika, toute la déception du monde se lit sur le visage de Fiston Mukulu, étudiant congolais en communication de retour au pays faute de pouvoir continuer à étudier dans la capitale burundaise.
"Les coups de feu réguliers m'ont contraint à rentrer au Congo (...) Si la situation ne change pas ce sera donc une année (de perdue) pour moi", faute de pouvoir trouver une inscription au Congo plus d'un mois après la rentrée universitaire, dit-il.
Enclavé et loin de la capitale congolaise, la province du Sud-Kivu est naturellement tournée vers l'Afrique de l'Est, à commencer par ses voisins les plus proches, le Rwanda et le Burundi.
Les échanges sont facilités par une communauté de langage puisque l'est de la RDC marque la limite occidentale d'expansion du swahili, langue véhiculaire dans toute la région.
Jusqu'au début des troubles provoqués par la candidature, en avril, du président burundais Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, le Burundi présentait un niveau de développement supérieur à celui de la RDC, pays parmi les moins avancés au monde.
Quand ils en ont les moyens, bien des habitants du Sud-Kivu préfèrent que leurs enfants étudient au Burundi, où les études sont moins chères et jugées de meilleure qualité.
C'est mieux que de les envoyer "à Kinshasa ou à Lubumbashi (la grande ville du sud-est de la RDC) où le transport et les études coutent très cher", explique Ely Itumu dont l'enfant est inscrit en faculté à Bujumbura.
Mais avec l'intensification des violences depuis l'élection en juillet de M. Nkurunziza lors d'un scrutin dénoncé par l'opposition et la communauté internationale, les études tournent au cauchemar pour les Congolais à Bujumbura.
"On ne peut pas étudier quand chaque soir les balles sifflent et qu'on ne peut pas se déplacer d'un quartier à l'autre", témoigne Gladys Maronyi, étudiant en télécommunications.
"On ne peut pas rester dans ces conditions", ajoute le jeune homme rentré à Bukavu, le chef-lieu du Sud-Kivu, après avoir déménagé "trois fois" à Bujumbura. Francis Koko, étudiant en droit, indique avoir "décidé de rentrer momentanément à la maison le temps de voir comment" les choses évoluent.
"Récemment, dit-il, un étudiant congolais a reçu une balle dans un salon de coiffure". Si la situation ne s'améliore pas, M. Koko est prêt à partir étudier à Lubumbashi l'année prochaine. "Mais Bujumbura va me manquer", reconnaît-il.
Les troubles au Burundi affectent également les activités marchandes. Fanny Adidja, commerçante à Uvira se demande "comment (ses) quatre enfants vont tenir l'année scolaire".
"Ma famille m'interdit de continuer à fréquenter Bujumbura où pourtant je m'approvisionne", dit-elle, craignant pour ses revenus à venir si elle n'a plus rien à offrir dans son magasin.
Sur la route vers les ports de Mombasa (Kenya) et Dar es-Salaam (Tanzanie), porte d'entrée des produits manufacturés asiatiques en Afrique de l'est, le Burundi est un maillon "très important pour notre développement, il faut vraiment que la situation se stabilise dans ce pays", estime Jean Namegabe Mudekereza, ancien président de la Fédération des entreprises du Congo (syndicat patronal) au Sud-Kivu. Les affaires y sont habituellement "très favorables" comme le prouve sur place le très grand nombre de voitures immatriculées au Congo, ajoute-t-il.
Mais aujourd'hui, les Congolais ont peur. "Quand il y a une mission à Bujumbura, beaucoup préfèrent passer la nuit à Uvira" par crainte pour leur sécurité, déclare une autorité locale.
Depuis plus de vingt ans, le Sud-Kivu a une histoire douloureuse. Comme les autres provinces de l'est de la RDC, elle reste déchirée par des conflits armés.
Pour le responsable local à Uvira, ce qui se passe au Burundi "est inquiétant" car ce pays était pour lui jusque-là un "vivier de paix". Il craint aussi que la poursuite de l'afflux de réfugiés burundais dans la province vienne "peser encore un peu plus sur les autochtones" dont les conditions de vie sont déjà bien difficiles.
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