Les forces ukrainiennes accusées d’avoir exécuté des prisonniers de guerre russes

Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux depuis le 27 mars. Elles sont filmées par des soldats ukrainiens en train de torturer voire d’exécuter des militaires russes, prisonniers de guerre. L’une d’entre elles montre des membres des forces de Kiev “tirer à bout portant dans les jambes de trois” soldats russes, reconnaissables à leur brassard blanc, précise Le Monde. 

Le quotidien évoque un autre incident visible dans une seconde vidéo. Elle a été authentifiée par le New York Times, le 4 avril. La scène a été tournée près du ville de Dmitrovka, à l’ouest de Kiev, non loin de Boutcha. Des soldats ukrainiens filment des soldats russes gisant sur la route, dans un bain de sang. L'un d’eux, encore vivant au terme de l’embuscade, est finalement exécuté de plusieurs balles dans la poitrine. 

L’un des principaux protagonistes serait un membre de la “Légion géorgienne”, constituée de volontaires géorgiens, en majorité. Le chef de ce bataillon, Mamouka Mamoulashvili, a justifié cette violation des conventions de Genève, relative à la protection des prisonniers de guerre, par une “réponse” au “massacre de Boutcha”. 

Human Right Watch (HRW) a demandé l’ouverture d’une enquête sur ces exactions et de “traduire les responsables en justice”. Oleksiy Arestovitch, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a précisé que de tels actes seraient sanctionnés. La procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, abonde dans le même sens. 

D’autres, à l’image du conseiller présidentiel et membre de la délégation de négociateurs Mikhaïl Podolyak, ont adopté une posture moins ferme. Ce dernier dit en effet “comprendre le contexte émotionnel” des forces ukrainiennes derrière ces agissements. Le commandant des forces armées ukrainiennes, Valerii Zaluzhnyi, a quant à lui accusé la Russie de relayer de “fausses vidéos”. Une attitude très similaire à celle de la Russie. 

Amnesty dévoile de nouveaux témoignages vérifiés qui attestent d’exécutions de civils en Ukraine: des “crimes de guerre manifestes”

Massacres à Boutcha: Amnesty veut “prendre le temps” de “vérifier ces informations”

La Russie peut-elle être accusée de “crimes de guerre”? Et que risque-t-elle?

“Les victimes ont été ciblées délibérément et tuées directement”, affirme l’ONU