Les ratés de l'Obamacare planent sur la course à la Maison Blanche
C'est une mauvaise surprise qui pourrait peser dans l'élection présidentielle: plusieurs millions d'Américains sont en passe d'apprendre que leurs primes assurance-maladie seront plus onéreuses l'année prochaine, mettant à mal les promesses de "l'Obamacare".
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La très controversée réforme de l'assurance-santé s'est déjà taillée une petite place dans les joutes verbales entre les prétendants à la Maison Blanche. Le républicain Donald Trump veut abroger cette "horrible chose" tandis que sa rivale démocrate Hillary Clinton veut la maintenir en y apportant toutefois des "améliorations".
Mais, à moins d'un mois du scrutin, certains effets indésirables de la réforme de 2010 se font sentir dans des Etats-clés et pourraient faire réfléchir les électeurs indécis qui devront mettre la main au portefeuille pour continuer de bénéficier d'une couverture santé. Dans l'Etat crucial de la Floride, les primes payées par certains assurés pourraient flamber en moyenne de 19% sur un an et même davantage en Géorgie (+33%) et en Arizona (+68%), deux bastions républicains que les démocrates espèrent conquérir cette année.
Le président Obama lui-même a reconnu que sa réforme-phare pouvait être "déroutante" tandis qu'un de ses prédécesseurs, Bill Clinton, le mari d'Hillary, a été plus loin en affirmant qu'il s'agissait de "la chose la plus cinglée dans le monde".
Selon les analystes, la population effectivement concernée par cette vaste refonte reste limitée. Car 60% des Américains sont couverts via leur employeurs et restent totalement à l'écart de la réforme.
Au total, 11 millions de personnes, sur une population totale de quelque 300 millions, ont souscrit au nouveau système d'achat d'assurance sur un marché règlementé par les autorités, et une grande partie d'entre eux (83%) reçoivent par ailleurs des fonds publics pour compenser la hausse des coûts.
"Beaucoup de raffut politique"
"Il y a beaucoup de raffut politique pour une tranche assez restreinte de la population", observe Larry Levitt, de la Kaiser Family Foundation spécialisée dans les questions de santé publique.
Mais la polarisation politique autour de cette réforme, honnie par les républicains, et la perspective de nouvelles hausses des coûts pourraient peser sur le scrutin.
"Dans les prochaines semaines, les gens vont recevoir des avis de renouvellement de la part de leurs assureurs et certains pourraient apprendre que leur assureur se retire du marché ou qu'il augmente ses primes de manière substantielle", ajoute M. Levitt. "Il y a certains endroits (...) où cela pourrait faire beaucoup parler".
Les promoteurs de la réforme continuent toutefois d'en défendre les mérites.
Contrairement à plusieurs pays développés qui offrent une couverture santé universelle avec un guichet unique, les Américains ont longtemps dû passer par un système chaotique où coexistaient les plans fournis par les employeurs et les programmes sociaux (Medicare et Medicaid) mais qui laissait des millions de personnes sans assurance.
Pour y remédier, l'Affordable Care Act de 2010 a rendu obligatoire la souscription d'une assurance et mis en place un système de subventions pour aider les plus défavorisés à en acquérir une.
Résultat: près de 20 millions de personnes supplémentaires ont eu accès à une couverture santé, le taux de non-assurés (9,1% de la population) est à son plus bas niveau historique et les compagnies d'assurance ne peuvent plus rejeter des patients jugés "à risques".
Selon les sondages, la réforme continue toutefois de diviser profondément le public, avec un léger avantage pour les mécontents, à un moment où les questions d'assurance-santé se classent en quatrième position des préoccupations des électeurs, selon l'institut Pew Research Center.
Tout le monde s'accorde sur la nécessité d'améliorer le système. "Les primes sont devenues trop élevées", a admis Mme Clinton lors du second débat présidentiel. "Je vais remédier à ça".
Son rival républicain, dont la position sur Obamacare a évolué, veut désormais revenir à un système entièrement contrôlé par le secteur privé en faisant le pari qu'une concurrence accrue fera baisser les prix.
Selon Julia Clark, de l'institut de sondage Ipsos, les tensions récurrentes sur l'Obamacare pourraient en tout cas pousser les Américains à se rendre aux urnes le 8 novembre, même ceux qui n'étant pas concernés par la réforme.
"Je ne pense pas que la question de la hausse des prix ne mobilisera que ceux qui sont directement concernés", prédit-elle.
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