Ludivine Dedonder exclut la livraison de F-16 à l'Ukraine pour le moment

“La question ne peut pas se poser en ces termes actuellement pour la Belgique”, a-t-elle affirmé lors d’interviews à la fois sur la chaîne de télévision privée LN24 que lors de l’émission Matin Première de la RTBF. Selon Mme Dedonder (PS), aucune “demande explicite” en ce sens n’a été adressée à la Belgique par les autorités de Kiev, comme l’a déjà expliqué le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld). “Le Premier ministre, qui a eu un contact avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, n’a pas reçu cette demande à ce stade”, a-t-elle précisé sur LN24.

La ministre a, à chaque fois, souligné que les chasseurs-bombardiers F-16 de la composante Air sont, même s’ils arrivent en fin de vie, “pleinement opérationnels” pour “différents besoins”, tant pour la défense de l’espace aérien du Benelux (NDLR: en vertu d’un traité trilatéral) que pour la défense collective et la défense aérienne des États baltes, membres de l’Otan mais dépourvus d’avions de combat. Un détachement de F-16 devrait retourner en fin d’année en Lituanie pour assurer cette mission de “police aérienne” dans le cadre de l’Alliance atlantique.

Leurs successeurs, les futurs F-35 (34 exemplaires commandés en 2018 par le gouvernement Michel 1er) “n’arriveront pas en Belgique avant 2025", a dit Mme Dedonder au micro de la RTBF, dont elle était l’invitée politique matinale.

Le président américain Joe Biden a pour sa part mis un veto lundi sur la livraison de F-16 américains à Kiev, alors que le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déjà émis l’idée d’envoyer des avions de ce type - en cours de remplacement par des F-35 -, tout en soulignant qu’il n’y avait aucun “tabou” sur ce sujet, mais que ce serait “un grand pas”.

Les dirigeants ukrainiens estiment qu’il leur faudrait plusieurs centaines de chars lourds, des missiles de longue portée et des avions de combat pour pouvoir monter des contre-offensives à même de reconquérir les territoires ukrainiens occupés par la Russie.

Mme Dedonder a rappelé les efforts déjà réalisés par son département pour fournir une aide militaire à l’Ukraine depuis le début de la guerre, en février 2022 et qui se chiffrent à 186 millions d’euros - dont une nouvelle tranche de 93,8 millions approuvée vendredi dernier par le gouvernement, ainsi que 44,1 millions pour 38.000 tonnes de carburant, principalement du diesel. Ce “paquet” comprend, “en réponse aux besoins exprimés par les Ukrainiens et en concertation avec les alliés au sein du “groupe de contact Ukraine”, des missiles anti-aériens AMRAAM et anti-chars, des véhicules blindés LMV, des camions Volvo, de l’armement (des mitrailleuses et des grenades) et des munitions. Une partie proviendra des stocks de l’armée belge, alors que l’autre sera achetée à des entreprises belges du secteur de l’armement.