L’Union européenne adopte de nouvelles sanctions à l’encontre de la Turquie: colère à Ankara
Mise à jourLes chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne se sont mis d'accord dans la nuit de jeudi à vendredi pour initier de nouvelles sanctions individuelles contre des responsables turcs pour les activités de forage en Méditerranée orientale. Les 27 ont également adopté un ton plus menaçant sur les relations commerciales en vue de leur prochain sommet de mars.
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La Turquie poursuit ses allées et venues dans des eaux de la Méditerranée orientale riches en hydrocarbures, qu'elle dispute à la Grèce et à Chypre. Le comportement d'Ankara en Libye et au Nagorny Karabakh irrite également ses partenaires, sans parler des agressions récurrentes du président Erdogan contre le président français Macron.
“Provocations”
Les Européens avaient déjà durci le ton en octobre dernier, soulignant toutefois vouloir un "agenda positif" avec Ankara, membre de l'OTAN et partenaire de l'UE dans des politiques sécuritaires et migratoires. "La Turquie s’est malheureusement engagée dans des actions unilatérales, des provocations et a joué l'escalade rhétorique contre l'UE, ses États membres et des dirigeants européens", selon les conclusions du sommet.
Sanctions individuelles
Le Conseil des ministres de l'UE avait déjà décidé début novembre de prolonger d'un an son cadre de sanctions visant les personnes et entités impliquées dans les forages turcs jugés illégaux en Méditerranée orientale. Depuis que ce cadre a été instauré, seules deux personnes sont concernées par ces mesures restrictives de l'UE. Cette nuit, les Vingt-sept se sont accordés pour demander au Conseil de l'UE d'adopter des sanctions individuelles supplémentaires dans ce cadre.
Options à envisager
Ils ont également demandé au haut représentant Josep Borrell un rapport au plus tard en mars sur les relations politiques, économiques et commerciales avec Ankara et sur les options à envisager, alors que la Grèce, soutenue par la France, a déjà réclamé de suspendre l'union douanière entre l'UE et la Turquie. L'absence de consensus entre les Vingt-sept a par ailleurs écarté l'adoption de sanctions économiques contre des secteurs d'activité et la demande de la Grèce d'imposer un embargo européen sur les armes à la Turquie.
Soutenir Chypre
Pour soutenir Chypre, les conclusions des Vingt-sept condamnent également les actions unilatérales de la Turquie à Varosha, un des symboles de la division de l'île. Les Européens disent en outre vouloir se coordonner avec les États-Unis, également partenaires de la Turquie au sein de l'OTAN. Ils prennent note par ailleurs de la rentrée récente au port du navire d'exploration Oruç Reis et insistent sur la désescalade. "Le Conseil réaffirme l'intérêt stratégique de l'UE dans le développement d'une relation coopérative et au bénéfice des deux parties avec la Turquie."
“Attitude biaisée et illégitime”
La Turquie a rejeté dans la foulée la décision de l’Union européenne, la qualifiant de “biaisée et illégitime”. “Nous rejetons cette attitude biaisée et illégitime figurant dans les conclusions du sommet de l’UE”, a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. Dans un apparent geste d’apaisement, Ankara avait annoncé fin novembre le retour au port de l’Oruç Reis. Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait affirmé mercredi que d’éventuelles sanctions de l’UE n’étaient pas “un grand souci” pour son pays.
Macron se réjouit
Emmanuel Macron s’est félicité que l’Union européenne ait “démontré sa capacité à faire preuve de fermeté” face à la Turquie en adoptant ces sanctions. “Nous avions donné une chance à la Turquie” en octobre, mais “nous avons unanimement constaté que la Turquie avait poursuivi ses actions provocatrices”, a déclaré le président français à la fin d’un sommet européen à Bruxelles.
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