Mali: la tension reste vive à Gao après des attaques
UpdateLa tension restait vive lundi à Gao, dans le nord du Mali, où les forces de sécurité ont évacué le principal marché de la ville, quelques heures après des bombardements français visant le commissariat central, où des islamistes armés s'étaient retranchés.
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Gao, la plus grande ville du nord du pays, a été dimanche le théâtre de combats de rue entre soldats maliens et français et des combattants jihadistes qui y ont aussi commis les premiers attentats suicides de l'histoire du Mali, marquant une nouvelle étape du conflit. Au moins deux islamistes et trois civils ont été tués dans les affrontements, qui ont également fait 17 blessés, 15 civils et deux soldats maliens, selon des médecins à l'hôpital de la ville. Les corps de deux civils tués ont été conduit à la morgue, tandis qu'un troisième cadavre, lui aussi un civil selon des proches, a été retrouvé dans la cour du gouvernorat proche des combats, a constaté un journaliste de l'AFP. "Au moins deux terroristes", ont été tués dans les combats, selon un officier malien.
Evacuation du marché
Le principal marché de la ville, qui se trouve à proximité du commissariat où des islamistes armés s'étaient retranchés dimanche, a été évacué en début d'après-midi par les forces de sécurité. "Nous sommes dans la crainte d'un attentat, c'est pour cela que pour des raisons de sécurité, nous avons évacué le marché de Gao", a déclaré un officier de l'armée malienne à un journaliste de l'AFP qui a constaté que les marchands quittaient le marché.
Vigilance renforcée
Les accès menant au commissariat ont été bouclés et des militaires français patrouillaient dans le secteur, tandis que d'autres déminaient les ruines du bâtiment, détruisant notamment une roquette dans une explosion contrôlée. Des coups de feu sporadiques étaient entendus, en provenance du nord de la ville, vers 13H30 (locales et GMT).
Le commissariat de la "police islamique" bombardé
Le commissariat, ancien siège de la "police islamique" mise en place par le groupe islamiste du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) lorsqu'il occupait la ville, a été bombardé lundi à l'aube par un hélicoptère de l'armée française, selon des témoins. Un journaliste de l'AFP a constaté que le bâtiment avait été totalement détruit et a également vu de nombreux fragments de corps humains aux alentours. Le nombre de victimes n'était pas connu dans un premier temps. Un autre témoin a affirmé qu'un des islamistes qui se trouvaient à l'intérieur du commissariat s'était fait exploser, sans préciser si c'était avant ou pendant le bombardement de l'hélicoptère français.
Regain d'activités des islamistes armés
Les combats à Gao, à 1.200 km de Bamako, sont le signe d'un regain d'activités des islamistes armés qui avaient dans un premier temps fui les villes reprises par les soldats français et maliens fin janvier. Pour la première fois dans l'histoire du Mali, ils ont commis à Gao en deux jours deux attentats suicides contre un poste de contrôle de l'armée malienne à la sortie nord de la ville.
Mujao
Ces attentats, comme l'attaque du commando dimanche, ont été revendiqués par le Mujao - groupe également accusé de diverses activités criminelles dont le trafic de drogue - qui tenait totalement la ville depuis juin 2012, y commettant de nombreuses exactions au nom d'une interprétation rigoriste de la charia (loi islamique). "Les moujahidine sont dans la ville de Gao et y resteront", avait prévenu dimanche le porte-parole du Mujao, Abou Walid Sahraoui.
Deuxième phase des opérations
Ces attaques sont "la deuxième phase des opérations", a estimé Pascal Le Pautremat, universitaire, spécialiste des questions militaires et du nord du Mali, affirmant qu'elles étaient "envisagées et prévisibles".
Opération
Entamée le 11 janvier pour stopper une offensive jihadiste vers le Sud et la capitale malienne Bamako, l'opération de l'armée française, en appui de l'armée malienne, a permis en deux semaines de reprendre Gao, Tombouctou et Kidal, les grandes villes occupées pendant neuf mois par les groupes liés à Al-Qaïda. L'avancée des soldats français et maliens s'est faite sans presqu'aucune résistance, les jihadistes semblant avoir fui pour se retrancher dans des zones désertiques, notamment dans le massif des Ifoghas, dans la région de Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, près de l'Algérie.
Mais depuis quatre jours, les islamistes ont montré qu'ils n'avaient pas tous fui et ont prouvé leur capacité de résistance à Gao, reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens, ce qui semble marquer un tournant dans leur stratégie.
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