Mélenchon contre Zemmour sur BFMTV: France Télévisions refuse la “course à l'audience”

Le face à face entre le chef de file de la France insoumise (LFI), prétendant à l'Élysée, et le polémiste qui, sans cacher ses ambitions présidentielles, ne s'est toujours pas déclaré candidat, risque d'éclipser celui qui opposera, dans le premier numéro de l’émission “Élysée 2022", la candidate de la primaire de la droite Valérie Pécresse et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Initialement pressenti pour le rendez-vous politique du service public, Jean-Luc Mélenchon n'a "pas souhaité venir" dans les "conditions" imposées par la rédaction, identiques pour tous les candidats, a expliqué Laurent Guimier. De son côté, BFMTV a choisi de "parasiter un programme concurrent" parce qu'elle s'inscrit dans "une stratégie de course à l'audience et de coups", que "je ne critique pas", face au "challenger" CNews, a ajouté le patron de l'info de France Télé.

"Nous sommes dans une autre logique et notre obsession, c'est d'être dans l'actualité, pas de rechercher l'audience à tout prix", a-t-il insisté, rappelant que l'émission avec Valérie Pécresse survient au lendemain des résultats d'une vaste enquête commandée par LR sur les attentes de l'électorat de droite.

"Eric Zemmour n'est pas l'actualité, mais une actualité parmi d'autres", que "nous traitons", fait valoir Laurent Guimier. "Notre responsabilité de service public, c'est de faire la part des choses", a-t-il insisté, citant "plusieurs temps démocratiques extrêmement forts" tels que la "primaire écologiste", qui semble devoir être "traitée de façon plus conséquente sur nos antennes" qu'une "éventuelle candidature".

"Le jour où Eric Zemmour sera officiellement candidat à la présidentielle, s'il l'est, il sera reçu dans nos émissions d'information et dans nos émissions politiques" mais pas avant, a assuré Laurent Guimier, rappelant que l'émission "On est en direct" le samedi soir, où est déjà intervenu le polémiste, est un programme "de divertissement". "Notre ligne, c'est une ligne responsable, transparente" qui vise à garantir la confiance "entre les citoyens et les politiques mais aussi entre les médias et les politiques".

Invité jeudi sur Franceinfo, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, s'est de son côté défendu d'avoir voulu causer du tort à France 2. Il a également assuré que Jean-Luc Mélenchon n'avait pas imposé la date du débat, contrairement à ce qu'affirme le Canard Enchaîné. "Indéniablement aujourd'hui, Eric Zemmour, dans cette campagne pré-présidentielle, il compte, et il bouscule le jeu, donc nous on montre la réalité telle qu'elle est", qu'elle plaise ou non, a fait valoir Marc-Olivier Fogiel. "Ce ne sont pas les médias qui créent Eric Zemmour", a-t-il estimé.

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