Michel Sapin: "Difficile de prévoir l'impact économique des attentats"

Interrogé sur BFMTV et RMC au sujet des conséquences des attentats sur l'activité économique française, M. Sapin s'est dit dans l'incapacité d'avancer un chiffre. "Est-ce qu'il y aura une croissance en moins, c'est possible. Est-ce qu'il y aura une croissance en plus, car les Français vont vouloir ensuite se rattraper au moment des fêtes, c'est possible aussi", a-t-il dit.

"Si les Français baissent la tête"
La série d'attaques de Paris et Saint-Denis "ne peut avoir d'effet sur la croissance que si les Français baissent la tête", a-t-il ajouté, exhortant les Français à "vivre" comme ils auraient "vécu".

Selon une première évaluation réalisée par la Direction générale du Trésor (DGT), les attentats du 13 novembre pourraient amputer la croissance française de 0,1 point de PIB au cours des prochains mois, soit deux milliards d'euros.

Pour Michel Sapin, ces prévisions doivent être appréhendées avec prudence. "Regardons ce qui s'est passé au début de cette année", avec les attentats contre Charlie Hebdo. "On a tous pensé, "ça va avoir un effet à la baisse sur la croissance". Et c'est le trimestre où on a eu la croissance la plus forte", a-t-il assuré.

Sécurité à 600 millions
Interrogé sur les mesures sécuritaires annoncées après les attentats, chiffrées à 600 millions d'euros en 2016, Michel Sapin a par ailleurs assuré qu'elles ne remettraient pas en cause les objectifs de réduction du déficit fixés par le gouvernement. "Le sérieux budgétaire continuera à s'appliquer et les objectifs de réduction des déficits que nous avons fixés pour l'année prochaine restent les même", a assuré M. Sapin.

Paris s'est engagé à ramener le déficit public de 3,8% en 2015 à 3,3% du PIB en 2016, puis sous la barre des 3% en 2017. Mais le Premier ministre, Manuel Valls, a estimé que ces objectifs budgétaires seraient "forcément dépassés", du fait des mesures annoncées pour renforcer la sécurité après les attentats.

M. Sapin lui-même avait semblé entériner une révision à la baisse de ces objectifs, en prévoyant jeudi dernier devant le Sénat, "à ce stade", une "dégradation du déficit public" par rapport aux engagements pris à de Bruxelles.