Mobilisation sociale en France

Trafic ferroviaire "très perturbé", vols annulés, écoles fermées: fonctionnaires et cheminots se mobilisent de conserve pour défendre le service public et leur statut.

Les cheminots sont vent debout contre le projet du gouvernement de réformer la SNCF, l'opérateur du rail français, qui plus est par ordonnances, une procédure accélérée réduisant les débats parlementaires. Le gouvernement entend la transformer en une société anonyme et abandonner le statut très protégé de cheminot pour les nouveaux embauchés. "Un pas" vers une privatisation pour certains.

Du côté des fonctionnaires (hôpitaux, enseignants, contrôleurs aériens...) la grogne monte depuis des semaines: déjà le 10 Octobre, des centaines de milliers d'entre eux avaient manifesté contre la suppression annoncée de 120.000 postes et le gel de leur rémunération. Depuis, le gouvernement a accru leur malaise avec un projet de réforme prévoyant des plans de départs volontaires et un recours accru à des personnels non bénéficiaires du statut de fonctionnaire.

"Cette fois, Emmanuel Macron entre dans le dur", écrit l'éditorialiste du quotidien de droite Le Figaro Gaëtan de Capèle, car "avec les réformes de la SNCF et de la fonction publique, le voilà qui s'attaque à l'Everest du conservatisme français et aux derniers régiments du syndicalisme le plus radical".

Ce faisant, le président de 40 ans élu en mai dernier après une ascension fulgurante qui a redessiné le paysage politique tient ses promesses de réformes tous azimuts.

"La France n'est pas un pays réformable. Beaucoup ont essayé et n'y ont pas réussi, car les Français détestent les réformes", soulignait-il en août. Mais "transformer" le pays "en profondeur pour retrouver le destin qui est le sien", "ça c'est un combat qui fait rêver les Français", ajoutait-il.

Et quelques mois plus tard, lors de ses voeux de nouvel an, il promettait que les transformations profondes, commencées en 2017, se poursuivraient "avec la même force en 2018".