Moubarak délègue mais ne part pas

Le président égyptien Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981, a annoncé jeudi qu'il déléguait ses pouvoirs au vice-président Omar Souleimane, dans une allocution prononcée alors que des dizaines de milliers de manifestants rassemblés sur la place Tahrir au Caire étaient survoltés à la suite d'intenses spéculations sur son départ imminent du pouvoir. Le chef de l'Etat ne démissionne pas pour autant et restera comme prévu jusqu'à l'élection présidentielle de septembre, à laquelle il a déjà promis de ne pas se représenter.

Délégation, pas démission
"Je suis conscient du danger que représente cette croisée des chemins (...) et cela nous impose de faire passer d'abord les intérêts supérieurs de la nation", a déclaré M. Moubarak dans son allocution. "J'ai décidé de déléguer mes pouvoirs au vice-président conformément à ce que dit la Constitution", a dit le président, ajoutant qu'il demandait l'amendement de cinq articles de la Constitution et l'annulation d'un sixième.

Refus des diktats étrangers
Dans cette intervention retransmise par la télévision égyptienne, M. Moubarak a précisé que "la transition du pouvoir va d'aujourd'hui à septembre" et ajouté qu'il n'accepterait "pas de diktats étrangers", en référence aux interventions étrangères sur la situation politique du pays. Il a par ailleurs répété vouloir être enterré en Egypte.

Après le discours du président, les dizaines de milliers de manifestants de la place Tahrir étaient furieux, certains brandissant des chaussures en signe de colère, une insulte dans les sociétés arabes. Dans un court discours télévisé, le vice-président Souleimane a ensuite appellé les manifestants à rentrer chez eux. (7sur7/afp/belga)