Olivier Véran clashe Jean-Luc Mélenchon sur les vaccins contre le Covid-19: “Vous avez menti”

Avoir reçu trois doses du vaccin de Pfizer/BioNTech contre le Covid-19 et remettre en cause le produit. C’est l’une des contradictions majeures auxquelles le député français, Jean-Luc Mélenchon, a été confronté à l’Assemblée nationale.

C’est le Ministre français de la Santé, Olivier Véran, qui les lui a rappelées: “Vous avez comparé le vaccin ARN messager, je cite, à des ‘surgelés vendus dans des supermarchés’. Voilà qui est très bon pour la confiance des Français. Vous avez parlé de ce ‘machin Pfizer que jamais, jamais’ vous ne recevriez. Je crois que vous avez reçu votre troisième dose de Pfizer, Monsieur le Député. Vous avez remis en question la qualité des études cliniques qui ont été validées dans le monde entier.

Vous avez parlé de l’opacité des laboratoires qui n’auraient pas publié les données devant les agences internationales. Ce qui était faux! Vous avez menti en affirmant que c’était Doctolib, ‘une société privée’ qui allait gérer les centres de vaccination alors qu’elle s’occupe des prises de rendez-vous dans les centres. Vous avez menti en affirmant que les sociétés comme Doctolib allaient conserver les données des Français afin de les exploiter pour des raisons commerciales. Ce qui est faux et la loi dit exactement le contraire!

Vous avez appelé tour à tour à utiliser pourquoi pas un vaccin russe, pourquoi pas un vaccin chinois qui s’ils existent sont sans doute les deux derniers vaccins à ne pas avoir déposé de demande transparente d’autorisation devant les instances sanitaires internationales. Vous avez affirmé au début de la crise, Monsieur le Président Mélenchon (NDLR. il est président du groupe de la France Insoumise à l’Assemblée Nationale), que si vous étiez malade, vous prendriez sans hésiter de la chloroquine. Le feriez-vous aujourd’hui?

Enfin, lorsque vous êtes allé en Guadeloupe en pleine vague épidémique, c’était pour soutenir les soignants qui refusaient de se faire vacciner. Moi, on m’a appris un dicton, un proverbe: ‘L’erreur est humaine. Persévérer est diabolique’. À moins que votre intention, Monsieur le Président Mélenchon, et celle de votre groupe ne soit pas une intention sanitaire. Peut-être que vous visez là à attirer un peu l’attention d’une partie de la population contestataire qui ne veut pas du vaccin, qui ne veut pas du pass. Et peut-être les appelez-vous à vous rejoindre sous votre bannière?

Monsieur le Président Mélenchon, vous n’êtes pas le seul à brandir cette bannière. Il y a Monsieur Dupont-Aignan, Madame Le Pen, Monsieur Philippot (NDLR. tous d’extrême-droite) qui sont sur le même créneau d’aller flatter ceux qui ont peur pour les instruire dans la peur. Quitte à ce que le virus circule davantage! Et vous prétendez, pour terminer, être un jour Président de la République. Eh bien, vous êtes en train de prendre exemple sur deux bien mauvais présidents de la République, les seuls qui ont refusé toute mesure de restriction, toute mesure de gestion sanitaire depuis le début de la pandémie. Il s’appelle Monsieur Bolsonaro au Brésil et c’était Monsieur Trump aux États-Unis”.

Suite à cette diatribe, il lui a été reproché d’avoir trahi le secret médical de Jean-Luc Mélenchon. Ce dont il se défend: “C’est dans le cadre d’une intervention publique sur BFM qu’interrogé pour savoir s’il aurait sa troisième dose, il a dit ‘oui, oui, bien sûr, j’irai au bout de ce machin, au bout du processus’”.

Durant son discours, Jean-Luc Mélenchon s’est principalement contenté de tapoter sur son smartphone ou de converser avec d’autres députés.

Juste auparavant, son groupe politique “La France Insoumise” avait voté une motion de rejet contre le pass vaccinal. “Nous étions contre le pass sanitaire, car il donne l’illusion que le vaccin suffit à se protéger alors même qu’il est désormais clair qu’on peut être vacciné et être contaminé et contaminer les autres” se justifie Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. “Nous n’avons cessé de faire des propositions alternatives à la politique du tout-vaccin. Une politique globale pour faire face à la maladie”.

Le pass vaccinal est censé remplacer le pass sanitaire dès le 15 janvier prochain. Il sera plus strict puisqu’en règle générale, il autorisera uniquement les vaccinés à accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boissons (sauf la restauration collective), aux foires, séminaires et salons professionnels ainsi qu’aux transports publics interrégionaux (avions, trains, cars).

L’examen du projet de loi a cependant été suspendu lundi soir après qu’une majorité de députés ait refusé la poursuite des débats après minuit.

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