“On est censés nourrir les enfants avec ça?” Les repas gratuits du gouvernement britannique choquent
L’intention était bonne, mais le résultat est pitoyable. Le Royaume-Uni devait compenser les effets néfastes du confinement sur les enfants vivant dans la précarité en leur envoyant chez eux des repas censés remplacer les repas pris à l’école. Mais à l’arrivée des colis, les clichés ont rapidement fusé sur les réseaux sociaux. Tant la qualité que la quantité des repas offerts sont déplorables.
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Le ministère de l’Éducation britannique devait faire en sorte que les enfants contraints à l’enseignement en distanciel vu la pandémie de coronavirus ne souffrent pas, en plus d’un retard d’apprentissage, de carences alimentaires. En lieu et place des repas servis normalement à la cantine de l’école, ordre a donc été donné par le gouvernement d’envoyer les “lunches” et collations sous forme de colis alimentaires à toutes les familles dans le besoin. L’an dernier, 1,4 million d’écoliers et étudiants bénéficiaient de repas gratuits à l’école.
“J’ai dû utiliser l’argent du loyer parce que les colis étaient trop maigres”
Cette compensation était donc la bienvenue, certainement chez tous les Britanniques donc les revenus ont été sérieusement amputés par la crise sanitaire et les lockdowns successifs. Mais dans de nombreuses écoles, le service a dû être sous-traité après la fermeture en catastrophe des écoles suite au nouveau confinement. Or aussitôt les repas livrés chez les familles éligibles à l’aide du gouvernement, indignation. Des images des colis alimentaires ont été publiées sur les réseaux sociaux et leur contenu laisse pantois.
Ainsi, une mère s’insurge d’avoir reçu, pour nourrir sa fillette d'un an durant toute une semaine, les aliments suivants: deux pommes de terre, un oignon, deux poivrons, une mandarine, une tomate, une carotte, deux œufs dans un film alimentaire, de la soupe lyophilisée et un petit pot de thon mayonnaise ainsi qu’un peu de gruyère. Le tout sans recette ni menu pour expliquer comment subsister 5 jours avec si peu. Ses enfants scolarisés en primaire n’ont pour l’heure toujours rien reçu. De quoi assurer un régime équilibré aux enfants démunis? Non, et même l’école a reconnu que les colis n’avaient ni queue ni tête mais n’avoir aucun moyen d’aider les enfants dans le besoin. La mère de 33 ans a expliqué au Guardian avoir dû utiliser le budget de son loyer pour faire les courses.
“Où est le reste de l’argent alloué par le gouvernement?”
Les exemples du genre ont fleuri sur la Toile et les colis varient radicalement en fonction des prestataires de chaque école et zone. Les internautes se demandent qui a composé les paniers repas censés coûter 15 livres - soit près de 17 euros - par enfant et par semaine au gouvernement. Pour certains élèves de secondaire et primaire, quelques menus légumes emballés sommairement, pour d’autres, uniquement des boîtes de conserve de haricots à la sauce tomate, du pain industriel, du maïs et des tomates en boîte. Des produits frais? “Deux pommes de terre et des bagels surgelés périmés depuis 9 mois”, s’indigne une autre mère célibataire. “Je sais que c’est déjà une aide, mais je ne comprends pas que cela coûte autant au gouvernement. Où passe le reste de l’argent, si c’est cela qu'on nous envoie”, s’inquiète-t-elle.
Une autre internaute compare ce qui a été livré par une société sous contrat avec le gouvernement (à droite) et ce qu’elle a pu se procurer dans un supermarché discount pour la moitié du budget (à gauche). Le résultat est édifiant:
Le problème réside notamment dans la privatisation du secteur, les colis étant très différents s'ils sont organisés à l’échelle communale ou si le service est confié à des entreprises privées, comme le démontre cet autre internaute:
Portions ridicules et pas de légumes frais
Carolin McMullen, 42 ans, explique avoir reçu, pour tenir 10 jours avec ses trois étudiants de plus de 18 ans à charge: “un petit pain, du jus de pomme, trois pommes, un sac avec une poignée de pâtes pour chacun, trois petits sachets de raisins secs, du fromage en tranches, du beurre et trois boîtes de haricots”. Partout sur les réseaux sociaux, un seul point d’interrogation: est-ce réellement censé remplacer la cantine et assurer que les jeunes les plus pauvres restent en bonne santé?
Mea culpa et promesses de Boris Johnson
Le gouvernement est appelé à remplacer la pratique par l’envoi de chèques-repas dans les supermarchés afin que les parents choisissent eux-mêmes leurs aliments. Une manière également de veiller aux restrictions alimentaires et allergies de certains enfants, des variables également omises dans les colis actuellement envoyés.
Même des célébrités et un joueur de Premier league se sont mêlés du débat, profitant de leur notoriété pour interpeller le gouvernement. Les associations de lutte contre la pauvreté et la faim sont indignées que la crise sanitaire permettent à certaines entreprises de tirer profit de la situation et que le gouvernement ferme les yeux.
Confronté à ce scandale, Boris Johnson a été forcé de reconnaître qu’il ne donnerait pas de tels repas à ses propres enfants... et que le budget dégagé par le Royaume-Uni à l’aide alimentaire doit être surveillé de plus près. “Certains colis livrés sont une insulte aux familles dans le besoin”, a-t-il concédé. Il a promis, dans une allocution à la Chambre, qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour qu’aucun enfant britannique n’ait faim à cause de la crise sanitaire et que les sociétés impliquées devraient faire preuve de plus de transparence. L’une des entreprises a déjà présenté ses excuses et promis de reverser les sommes aux écoles.
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