“Pas d’enfants, merci”: un restaurateur interdit leur présence et s’attire des critiques

“Pas d’enfants, merci”. Un message clair aux côtés d’autres tout aussi accueillants: “Veuillez attendre dehors pour le deuxième service”, “WC uniquement pour nos clients!”, etc. Des avertissements divers et variés, tantôt soulignés, tantôt en rouge ou ponctués d’un point d’exclamation ferme, qui coupent un peu l’enthousiasme, voire l’appétit. Ce panneau d’affichage est en réalité la porte d’entrée d’un restaurant français, à Ribeauvillé, en Alsace, dont l’initiative a été largement commentée sur les réseaux sociaux.

Le propriétaire de l’établissement a en effet décidé d’interdire les enfants pendant la période du marché de Noël, sans doute en raison de l’affluence. Mais cette mesure s’est retournée contre lui. À tel point que l’Office du tourisme de Ribeauvillé-Riquewihr a réagi publiquement à la polémique, relate BFMTV. L’organisme dénonce une démarche “isolée” et “désapprouve ce type de message qui porte préjudice à la profession et au territoire”. Il appelle toutefois à éviter les “amalgames” avec la région tout entière (suite ci-dessous).

À l’origine de la médiatisation de cette “affaire", un incident survenu ce 4 décembre dernier. Une famille, qui attendait justement dehors qu'une table se libère, n’a finalement pas été autorisée à prendre place... en raison de la présence d'une petite fille de 4 ans au sein du groupe, relate le site d’information régional DNA. Très remontée, Chantal Ruh, grand-mère de la fillette, a dès lors interpellé le service de répression des fraudes, l’autorité contre la discrimination des enfants, l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) et l’Office du tourisme pour dénoncer l’attitude du restaurateur. Elle a également partagé sa colère sur les réseaux sociaux: “Quand on touche à mes enfants ou à ma petite-fille, je sors les griffes. Tout ce que je veux, c’est que le restaurateur ait une amende”, confie-t-elle.

Bénédicte Langer, patronne du “Pfifferhus” avec son mari Roland, admet ses torts: “Je suis d’accord. Je n’aurais pas dû mettre ce mot sur la porte. Nous ne détestons pas les enfants, loin de là. On refuse ceux qui sont insupportables”, précise-t-elle. L’avertissement a entre-temps disparu. Pour se justifier, elle évoque une affluence considérable et le comportement des “enfants-rois”: “90 % des enfants sont super mal élevés. Ce sont des enfants rois. Ils touchent à tout, crient, courent, abîment nos décorations de Noël”, déplore-t-elle. “Et quand on fait des remarques aux parents, ils nous insultent”.

Interdire l’accès à son restaurant pour un motif relatif à la religion, au profil ethnique, à l’état de santé, aux moeurs ou à l’âge est illégal en France: “On peut interdire l’accès aux chiens, pas aux enfants!”, rappelle Jean-Jacques Better, président de l’Umih dans le département du Bas-Rhin.