Pourquoi les Russes ne parviennent pas à s’emparer de Bakhmout

Selon l’état-major de l’armée ukrainienne et les services de renseignement britanniques, les Russes perdraient du terrain à Bakhmout. “L’adversaire continue son offensive, mais subit de lourdes pertes humaines, d’armes et d’équipements militaires”, a indiqué l’armée ukrainienne dans la nuit de mardi à mercredi.

Le colonel-général Oleksandr Syrskyi a abondé dans ce sens. “Les troupes russes sont principalement composées de mercenaires du groupe Wagner”, a-t-il déclaré sur sa chaîne Telegram. “Ils n’épargnent rien ni personne, mais ils perdent beaucoup de forces et sont à bout de souffle. Très bientôt, nous profiterons de cette opportunité, comme nous l’avons déjà fait près de Kiev, Kharkiv, Balaklia et Koupiansk.”

Selon Frans Osinga, professeur à l’université de Leyde, plusieurs raisons expliquent pourquoi les Russes ne parviennent pas à s’emparer de Bakhmout. “La guerre dans une ville favorise toujours ceux qui la défendent”, a-t-il déclaré ce matin dans l’émission “De Ochtend” sur Radio 1. “De plus, les Russes utilisent des unités relativement peu entraînées, à savoir d’anciens prisonniers recrutés par le groupe Wagner”.

Depuis des semaines, les experts affirment que la chute de Bakhmout n’est plus qu’une question de temps. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté clairement indiqué qu’il souhaitait faire tout son possible pour défendre la ville. Il compte ainsi gagner du temps jusqu’à ce que la météo s’améliore et que les livraisons occidentales arrivent pour lancer une grande contre-offensive générale. Selon Frans Osinga, cette dernière aura lieu en avril ou en mai et se concentrerait autour de Marioupol et de Melitopol.

La Russie tente de s’emparer de Bakhmout afin de s'imposer ensuite dans d’autres villes depuis cette dernière. L’importance stratégique du lieu est contestée depuis le début, mais il est clair que Bakhmout a acquis une valeur symbolique en raison de la longueur et de la violence des combats.

Lundi, Evgueni Prigojine, le chef du groupe Wagner, affirmait encore qu’il contrôlait déjà 70% de Bakhmout, ce que les autorités ukrainiennes n’ont pas confirmé.

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