Qui est Matteo Renzi?

Rien ne semble effrayer Matteo Renzi, 39 ans. En témoigne le parcours éclair de ce marathonien confirmé.  

Fils d'un conseiller communal de la Démocratie chrétienne, longtemps scout, il milite dès l'âge de 19 ans au sein du Parti populaire, avec Tony Blair pour modèle. En 1999, à 24 ans, il passe sa thèse de droit et épouse Agnese, avec qui il a trois enfants. Il devient secrétaire provincial du Parti populaire. Cinq ans plus tard, il es élu président de la province de Florence puis se lance en 2009 à l'assaut de la mairie de Florence. Entre temps, le Parti populaire a formé une alliance avec les démocrates de Romano Prodi pour donner naissance au Parti Démocrate. Et malgré qu'il ne soit pas le colistier favori de son parti, il remporte la mairie, à 34 ans.  

Approché par Berlusconi
Silvio Berlusconi a tôt fait de repérer les qualités de Matteo Renzi en qui il voit son dauphin. Renzi accepte une invitation à dîner du Cavaliere, qui ne cessera par la suite de tenter de l'attirer dans ses filets. "C'est comme recevoir l'accolade de Jack l'éventreur", dira Matteo Renzi pour qui Berlusconi représente justement "les vieux politiciens qu'il faut envoyer à la casse".

Le "démolisseur"
Sa force? Sa jeunesse, sa décontraction, sa volonté de dépoussiérer le parti, qui lui vaut le surnom de "rottamatore", "démolisseur", en français. Il est moderne et dynamique, certains diront démagogue et arrogant. Ce à quoi il réplique "Mieux vaut être arrogant que lâche".

Matteo Renzi est désormais la personnalité politique la plus populaire de la péninsule avec un programme qui ne l'est pas moins: baisse des impôts et réforme du système électoral. Simple et efficace, comme son style.

S'il réussit à former un gouvernement, il deviendra le troisième chef de gouvernement non élu par les électeurs italiens en moins de quatre ans. Il n'a d'ailleurs jamais été ni ministre ni parlementaire, lui qui n'a de toute façon que faire des règles du jeu politique.

Cependant, la tâche qui attend à présent le jeune prodigue s'annonce fort compliquée. Depuis le début des consultations entamées ce week-end, Renzi a déjà dû faire face à deux refus: celui de son ami l'écrivain Alessandro Baricco, auteur du célèbre "Soie" publié en 1996, qu'il envisageait au ministère de la Culture et celui d'Andrea Guerra, patron du groupe Luxottica à qui il souhaitait confier les rênes du ministère du Développement économique.

L'avenir de la République italienne, tout comme le destin de Matteo Renzi, se jouent maintenant. Alea jacta est...