Réforme des retraites: le gouvernement sauvé à 9 voix près, de vives tensions à Paris, 101 interpellations
FranceL’Assemblée nationale a rejeté lundi à 9 voix près la motion de censure transpartisane qui avait été déposée par le groupe de députés indépendants Liot, après le déclenchement du 49.3 par Elisabeth Borne pour faire passer la réforme des retraites. Cette première motion a recueilli 278 votes sur les 287 nécessaires. Les députés doivent désormais se prononcer sur une seconde motion, déposée par le groupe RN, qui n’a aucune chance d’être adoptée. La réforme des retraites sera alors considérée comme définitivement adoptée par le Parlement.
Une motion de censure contre le gouvernement a été rejetée lundi à l’Assemblée nationale, à neuf voix près. Une seconde devrait connaître le même sort, ouvrant la voie à une adoption définitive de la réforme des retraites, malgré une colère loin de faiblir dans le pays. La première des deux motions a recueilli 278 voix sur les 287 nécessaires pour faire tomber le gouvernement d’Elisabeth Borne. Le vote sur ce texte, initié par le groupe indépendant Liot avec le soutien de la gauche, a été très serré ce qui a fait immédiatement réagir les oppositions.
Ce gouvernement “est d’ores et déjà mort”, a déclaré la cheffe de file des insoumis, Mathilde Panot, François Ruffin appelant à “la démission” d’Elisabeth Borne. La Première ministre “doit partir” ou “le président doit la démissionner”, a estimé la présidente du groupe RN Marine Le Pen. La motion Liot avait davantage de chances de succès que celle déposée par le RN, sur laquelle le deuxième scrutin est en cours. Le gouvernement n’est “jamais allé aussi loin dans la construction d’un compromis”, s’est défendue un peu plus tôt à la tribune Elisabeth Borne.
Cette procédure “n’est pas l’invention d’un dictateur”, a-t-elle lancé, dénonçant “l’antiparlementarisme à l’oeuvre” des oppositions et le “déchaînement de violences” de certains députés de gauche pendant les débats tumultueux sur ce projet phare du second quinquennat d’Emmanuel Macron. L’exécutif a suscité l’ire des oppositions et déçu une partie de la majorité en dégainant l’arme constitutionnelle du 49.3 (adoption d’un texte sans vote). La cheffe du gouvernement recevra les présidents de groupes de la majorité à l’Assemblée et au Sénat dans la soirée à Matignon, selon des sources concordantes.
C’est le député Charles de Courson, du groupe indépendant Liot, qui a ouvert le bal dans l’hémicycle. Il a fustigé “l’injustice” de cette réforme et dénoncé le “déni de démocratie” du 49.3. “L’Assemblée nationale, seule représentante du peuple français, n’aura jamais voté sur ce projet de loi”, a lancé l’élu, à l’origine de la première motion débattue, un texte transpartisan soutenu par la gauche. Défenseurs d’une autre motion, les députés RN ont dénoncé le “marasme” et “l’enlisement” de l’exécutif. “Alors chiche, Monsieur Macron ! Allons à la dissolution”, a lancé Laure Lavalette. Les deux motions de censure sont la riposte au déclenchement jeudi du 49.3 par la Première ministre, qui n’a fait qu’attiser la contestation, souvent au-delà du seul sujet des retraites.
“Marqués au corps”
Depuis, des rassemblements organisés ou spontanés se déroulent sur tout le territoire, dans le calme ou avec des débordements. Des actions ont émaillé lundi après-midi le lancement des épreuves de spécialité du bac, même si le ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, a estimé qu’il n’y avait “pas de points d’inquiétude particuliers”. Dans la matinée, plusieurs manifestations ont provoqué d’importantes perturbations du trafic à Rennes. En attendant une nouvelle journée d’actions le 23 mars à l’appel de l’ensemble des syndicats, la grève s’est durcie dans les raffineries et les éboueurs poursuivent leur mouvement à Paris, Rennes ou Nantes.
Éboueur parisien et responsable syndical CGT, Karim Kerkoudi se dit “déterminé”: “Chaque jour, je me lève à 4h45 pour aller porter, à deux, entre 6 et 16 tonnes d’ordures. J’ai des tendinites aux deux coudes. La douleur aux lombaires, on n’en parle même plus. On est marqué au corps par le travail”.
Face à cette colère, Emmanuel Macron a demandé dimanche que la réforme “puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous”. Cosignée par des députés de la Nupes, la motion de censure initiée par le groupe Liot (Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires) avait davantage de chances d’être votée par des élus de droite défavorables à la réforme des retraites que celle du RN. Mais la barre de la majorité absolue de 287 voix n’a pas été atteint. Il aurait fallu qu’une trentaine de LR, soit la moitié du groupe, la votent. Or le parti de droite a soutenu la réforme et ses responsables disaient ne pas vouloir “rajouter du chaos au chaos” en faisant tomber le gouvernement.
Certains députés LR ont néanmoins voté la censure, comme Aurélien Pradié qui souhaitait provoquer “un électrochoc”. Réclamant “un peu de courage” aux députés de droite, Marine Le Pen leur a de son côté promis qu’ils n’auraient pas de candidat du RN face à eux en cas de législatives à la suite d’une dissolution.
“Ils ne peuvent plus gouverner”
La suite des événements reste incertaine tant la crise est profonde. La majorité tente de resserrer les rangs face aux critiques. La cheffe du gouvernement prévoit de réunir ses ministres lors d’un déjeuner à Matignon mardi pour montrer qu’ils la “soutiennent”, selon des sources concordantes. Le rejet probable des motions vaudra adoption définitive de la réforme, avant sa promulgation par le chef de l’État, qui pourrait s’exprimer dans les prochains jours. La gauche n’a pas dit son dernier mot: un référendum d’initiative partagée est dans les tuyaux, et des recours au Conseil constitutionnel se préparent.
“Nous sommes passés du sentiment d’être méprisés à un sentiment de colère”, a estimé Laurent Berger (CFDT).
Deux tiers des Français (68%) disent ressentir de la colère après l’utilisation du 49.3 par le gouvernement, selon un sondage Elabe pour BFMTV.
Mélenchon appelle à “passer à la censure populaire”, “en tout lieu et en toute circonstance”
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon appelle à “passer à la censure populaire”, “en tout lieu et en toute circonstance”, après le vote serré sur la motion de censure, rejetée à neuf voix près.
“Je forme le voeu que cette censure populaire s’exprime massivement, en tout lieu en toute circonstance, et qu’elle nous permette d’obtenir le retrait du texte”, a déclaré lundi le chef des insoumis, lors d’un point presse près de l’Assemblée nationale. “Neuf voix de différence ne suffisent pas à nous faire changer d’avis”, a-t-il ajouté.
Elisabeth Borne “déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires”
La Première ministre française, Elisabeth Borne, s’est dite lundi soir “déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires” au pays, après l’adoption par le Parlement de sa réforme très contestée des retraites. “Je suis déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires à notre pays avec mes ministres et à consacrer toute mon énergie à répondre aux attentes de nos concitoyens”, a affirmé la Première ministre dans une déclaration à l’AFP, juste avant de se rendre à l’Elysée.
Tensions dans différents endroits à Paris, 101 interpellations
Feux de poubelles, barricades, cortèges arpentant les rues: des points de tension sporadiques ont émaillé plusieurs artères du centre de Paris lundi soir, juste après l’adoption de la réforme, selon des journalistes de l’AFP.
Peu avant 22H30, 101 personnes avaient été interpellées au cours de ces incidents, selon une source policière.
Quelques centaines de personnes, rejointes par des députés de la France Insoumise (LFI), se sont d’abord rassemblées, non loin de l’Assemblée nationale, Place Vauban (VIIe arrondissement), avant d’être canalisées par les forces de l’ordre.
Puis, des feux de poubelles et affrontements avec les forces de l’ordre ont été repérés dans le quartier de la gare Saint-Lazare (IXe), autour de la place de l’Opéra, où de nombreux cars de CRS étaient stationnés.
Un cortège d’une centaine de personnes, jeunes pour la plupart, a ensuite parcouru peu après 21h00 la rue Réaumur et la rue Montmartre, renversant les poubelles des commerçants.
Une centaine de personnes, selon une journaliste de l’AFP, étaient également au Châtelet, non loin de l’Hôtel de Ville.
“On entend que les jeunes ne sont pas mobilisés. Nous voilà. C’est pour les retraites et pour le reste. C’est un tout, une accumulation”, a expliqué à l’AFP une étudiante désirant rester anonyme, la manifestation n’étant pas déclarée.
Pour tenter de les dissuader de poursuivre leur périple, les forces de l’ordre ont employé à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes.
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