Six gardes à vue après l'opération anti-jihadiste à Strasbourg
Six personnes soupçonnées de s'être rendues en Syrie pour y mener le jihad ont été interpellées et placées en garde à vue mardi à l'aube à Strasbourg, relançant les inquiétudes sur l'ampleur de ce phénomène.
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L'opération a été menée dans une cité HLM du quartier populaire de la Meinau par les unités d'élite de la police, le Raid et le Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN), dans le cadre, selon une source judiciaire, d'une information judiciaire confiée en novembre 2013 à une juge antiterroriste parisienne.
Les suspects, selon une source policière, se seraient rendus en Syrie mi-décembre 2013, prétextant "des vacances". Ils sont "susceptibles d'avoir rejoint un camp d'entraînement". Ils se sont "beaucoup manifestés" sur internet via des réseaux sociaux où ils auraient pris attache avec une filière d'embrigadement.
L'enquête, menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), devra "éclaircir tous ces points", a ajouté cette source, et "déterminer leur parcours notamment s'ils ont, ou non, combattu dans les rangs jihadistes".
"Tout le monde savait"
D'après le témoignage d'une riveraine, qui n'a pas souhaité donner son nom, "tout le monde savait" dans la cité que deux des jeunes partis en décembre combattre en Syrie "étaient revenus, ça fait un mois à peu près".
Début 2014, la mort de deux jeunes de la Meinau également partis en Syrie avait semé le trouble dans ce quartier du sud de Strasbourg, qui s'était mobilisé contre "l'endoctrinement jihadiste" après le départ présumé d'une douzaine de jeunes de la cité HLM, dont certains figureraient au nombre des interpellés, selon des sources policières. -
Selon une source proche du dossier, l'information judiciaire vise un certain Mourad Fares, 29 ans, originaire de Haute-Savoie et considéré par les services français comme un important "facilitateur", qui recrute des Français via les réseaux sociaux et se trouve toujours en Syrie. Il est apparu dans plusieurs dossiers, comme celui du groupe de Strasbourgeois dont faisaient partie les deux jeunes décédés ou celui des deux mineurs toulousains rentrés après un court périple dans la zone frontalière syro-turque.
Plus qu'un "émir des Français" comme il a pu être présenté, cet homme est considéré comme un propagandiste et un spécialiste de la logistique et du recrutement, expliquait récemment à l'AFP une source proche du dossier. Il gèrerait aussi le "transit" des jihadistes français d'un côté à l'autre de la frontière, utilisant un hôtel côté turc, selon une autre source. Egalement connu comme "Mourad al-Faransi" (Mourad le Français), il a été repéré sur la scène syrienne en juillet, précise une autre source proche du dossier.
Un plan de lutte contre les filières jihadistes vers la Syrie
L'opération de mardi est une "nouvelle démonstration de la détermination totale du gouvernement à lutter de toutes ses forces contre le terrorisme et l'embrigadement des jeunes dans la radicalisation violente", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve lors d'une brève allocution Place Beauvau.
Le gouvernement a lancé en avril un plan de lutte contre les filières jihadistes vers la Syrie, avec la mise en place d'une plateforme internet et d'un numéro vert destinés à signaler les candidats, potentiels ou avérés, au jihad.
"On me demande souvent ce qu'il advient", au retour, de ces jeunes partis en Syrie, et la réponse est claire, a dit le ministre: "ils sont en lien avec une entreprise terroriste, ils sont arrêtés et remis à la justice".
De source proche du dossier, quelque 780 personnes vivant en France ont rallié en Syrie les rangs des groupes jihadistes, sont en route vers ce pays ou en sont revenues. La mort d'une petite trentaine d'entre elles a été recensée, selon cette source.
M. Cazeneuve avait chiffré début mai à 285 les Français actuellement engagés en Syrie, soit "une hausse de 75% ces six derniers mois", "comparable à celle des ressortissants d'autres pays européens". Il avait précisé qu'une centaine seraient déjà revenus en France après avoir combattu. Les services de renseignement craignent qu'à leur retour certains ne commettent des actes terroristes en France.
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