“Sociopathe, narcissique et impulsif”: on en sait plus sur le suspect du meurtre de Sihem

Entendu sous le régime de la garde à vue depuis mardi, Mahfoud H. a reconnu, mercredi soir, avoir tué Sihem, 18 ans, disparue depuis une semaine dans le Gard. C’est également lui qui a mené les enquêteurs dans un bois de la commune des Salles-du-Gardon, près de La Grande-Combe, où se trouvait la dépouille de la jeune femme.

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’homme de 39 ans n’est pas un tendre, il jouit même d’une réputation de caïd. Dès le plus jeune âge, il se fait remarquer par ses professeurs, qui le qualifient de “mauvais élève à la conduite déplorable”, selon BFM TV. Il exerce ensuite plusieurs métiers et devient tour à tour patron de snack, ouvrier et maçon, avant tomber dans la délinquance. Cela lui vaudra une première incarcération alors qu’il est mineur.

Selon la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, Mahfoud H. a été condamné par cinq fois “pour des faits d’atteinte aux biens” et huit autres fois pour des faits en lien avec la conduite de véhicule sans permis ou sans assurance. Son casier judiciaire fait également mention “d’une condamnation pour des faits de vol avec arme pour lesquels il a été condamné le 2 avril 2015, par la Cour d’assises du Gard, à douze ans de réclusion criminelle, peine exécutée à compter du 21 septembre 2012". Ce mercredi 1er février, il devait à nouveau comparaître devant les assises du Gard pour avoir braqué et séquestré le patron d’un bar-tabac en 2011. “Il avait fait l’objet d’une détention provisoire d’une durée de trois ans simultanément à la peine purgée de douze années”, a précisé la procureure de la République de Nîmes.

Selon les psychologues qui ont étudié le profil de Mahfoud H. dans le cadre d’une autre affaire, celui-ci serait “narcissique, orgueilleux, têtu et impulsif”, et probablement “sociopathe” depuis l’adolescence. Leur rapport fait aussi état d’une “déficience intellectuelle légère et des troubles cognitifs”, indique RMC.

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Selon le principal suspect, que d’aucuns qualifient de “bad boy”, lui et Sihem entretenaient une relation amoureuse. Lors de son interrogatoire, il a indiqué que la jeune femme était “un peu amoureuse, voire sous (son) emprise”. Selon Mourad Battikh, l’avocat de la famille de la victime, “personne n’avait connaissance” d’une telle relation. Ce “n’est que sa version” et il est “tout à fait probable qu’elle n’ait jamais existé”, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Paris.

Mahfoud H. aurait expliqué aux enquêteurs qu’il refusait sa relation avec Sihem, en raison de ses liens de parenté avec son ex-compagne. La jeune femme était, en effet, la cousine de cette dernière et gardait régulièrement ses enfants. “Sihem voyait ce monsieur comme une nièce voyait son oncle”, a précisé l’avocat de la famille. Toujours selon la version du principal suspect, une dispute aurait éclaté le jour des faits et Mahfoud H. aurait tenté de faire taire la victime en lui mettant la main sur la bouche. Sihem serait morte étouffée. L’autopsie devra lever le voile sur les causes exactes de la mort.

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Mercredi, alors que le suspect devait être jugé pour les faits de séquestration remontant à 2011, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le palais de Justice de Nîmes pour réclamer “justice pour Sihem”. Parmi elles, des proches de la jeune femme, mais également Dylan Verdier, le fils du patron du bar-tabac séquestré il y a onze ans.

“Que des individus comme ça soient encore dehors, ce n’est pas normal”, a dénoncé l’homme au micro d’Objectif Gard. “Il a détruit notre famille, il a détruit la famille de Sihem, ses amis… C’est inadmissible. Je n’ai pas les mots.” Et de poursuivre: “C’est un acte crapuleux. En plus de cela, c’est un proche de la famille de Sihem. C’est un monstre.”

Le corps de Sihem, 18 ans, retrouvé dans un bois: le suspect en aveux