Stop aux contrôles d'identité abusifs en France

Manuel Valls,  ministre à l'Ecole nationale supérieure de la police de Saint-Cyr au Mont d'Ora, a précisé que les controles d'identité "indispensables", "non motivés ou proportionnés, risquent d'alimenter le ressentiment d'une partie de la population". Il a fait sa déclaration lors de la 62e promotion des commissaires.

Il s'est expliqué sur son souhait de diminuer les contrôles d'identité : "En tant que chefs de service, vous devrez veiller à proscrire les contrôles abusivement répétés ou réalisés sans discernement". Pour lui, si les "comportements antisociaux à réguler ou à combattre" existent, "seule la minorité des jeunes de nos quartiers qui en est responsable, doit en répondre."

Il a insisté sur l'aspect indispensable des contrôles d'identité. "Nous ne pouvons esquiver le débat. Vous pouvez compter sur moi pour préserver ces contrôles en tant que moyens d'intervention au service d'une action policière légitime de lutte contre la délinquance".

Mauvais accueil des syndicats
L'annonce datée du 1er juin est perçues par les syndicats de policiers comme une marque de défiance à leurs égards. Manuel Valls a entamé des concertations sur le sujet, demandé un rapport au défenseur des Droits et entend consulter la Commission nationale Informatique et libertés (Cnil).

D'autres outils sont à l'étude pour éviter tout contrôle abusif, comme la remise d'un simple coupon du type "carte de visite" (qui à la différence d'un récépissé ne nécessite pas la création d'une base de données), ou la réapparition sur les vêtements des forces de l'ordre d'un matricule visible. Ce matricule a disparu en 1985.

Les 60 engagements de Hollande
Le ministre d'intérieur a terminé sa déclaration en s'intégrant dans la nouvelle politique présidentielle. Il se réfère aux "60 engagements pour la France de  François Hollande" (cf. le programme, ci-dessous), où il avait exprimé sa volonté de lutter contre le délit de faciès dans les contrôles d'identité par une procédure respectueuse des citoyens". Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a souhaité que soient introduits les récépissés qui seraient remis à chaque contrôle.