Trois Japonais interpellés après le scandale du "sushi-terro"

REGARDEZ: Des jeunes lèchent des sushis avant de les reposer, une blague qui passe mal au Japon

La police reproche au trio d’avoir ainsi cherché à empêcher l’activité commerciale de la chaîne de restaurants Kura Sushi, qui avait été assaillie de plaintes de clients après la diffusion d’une vidéo des trois comparses attrapant des sushis disposés sur un comptoir tournant, les mettre en bouche ou les lécher, avant de les reposer. Dans la vidéo, on voit l’un des protagonistes attraper une tasse et une bouteille de sauce soja à disposition des clients, et les lécher également avant de les remettre à leur place.

Kura Sushi avait dû procéder en urgence à d’intenses nettoyages, mais ce n’est pas la seule chaîne de restaurants victime de ces gestes inciviques. Après la diffusion de cette première vidéo, d’autres, très similaires, avaient fait surface sur Twitter et TikTok. Certaines semblaient avoir été tournées il y a plusieurs semaines, voire plusieurs années.

Ces incidents, bien qu’apparemment isolés, avaient fait scandale au Japon, réputé pour ses strictes normes d’hygiène et de propreté, et avaient vite été surnommés sur les réseaux sociaux “sushi-terro”, une abréviation de “terrorisme du sushi”.

La prolifération de ce type de vidéos avait forcé certains restaurateurs à réagir. Plusieurs “kaitenzushi” (restaurant de sushis où ceux-ci sont en libre-service, présentés sur un tapis roulant, NDLR) avaient demandé aux clients malintentionnés d’arrêter ce “sabotage alimentaire”. D’autres, à l’instar du restaurant Choushimaru, étaient allés plus loin en cessant tout simplement ce système de service, préférant le service individuel à table. La chaîne Sushiro en a fait de même. Celle-ci avait également été victime de ce genre de farces filmées, ce qui avait brièvement fait chuter le titre de son groupe en Bourse.

Quant à Kura Sushi, elle va bientôt se munir d’un système d’alerte fonctionnant avec des capteurs et des caméras de surveillance. Si une personne est surprise en train de manipuler ou de remettre une assiette remplie sur le tapis roulant, une alerte sera immédiatement envoyée aux bureaux de la chaîne, qui signaleront ensuite le restaurant concerné. Selon l’entreprise, ce système sera également capable d’identifier avec précision le client fautif grâce à son numéro de siège.

Un jeune homme de 21 ans et une adolescente de 15 ans ont été arrêtés mercredi dans le département d'Aichi, dans le centre du pays, a déclaré jeudi à l'AFP un porte-parole de la police locale. Un premier membre du trio, âgé de 19 ans, avait déjà été arrêté en février, peu de temps après la diffusion de la vidéo. Ces interpellations seraient les premières dans le cadre de l'affaire "sushi-terro".

Selon la police, les trois suspects ont admis leur erreur et se sont excusés pour cette blague de mauvais goût.

"L'obstruction forcée à l'exercice d'une activité commerciale" peut valoir de lourdes amendes au Japon, voire jusqu'à trois ans de prison ferme. "Nous espérons sincèrement que ces arrestations feront prendre conscience à la société que ces farces, qui portent fondamentalement atteinte à notre système basé sur une relation de confiance avec les clients, constituent un délit, et qu'elles ne seront pas imitées à l'avenir", a réagi la chaîne Kura Sushi dans un communiqué. “Les sushis servis sur des tapis roulants sont quelque chose dont nous sommes fiers et qui fait partie intégrante de la culture japonaise. Nous voulons nous assurer que nos clients peuvent manger des sushis en toute sécurité.”

Des restaurants japonais victimes de “terrorisme du sushi”