“Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage” et une folle polémique française

Le candidat communiste était l’invité de l’émission “Dimanche en politique” ce 9 janvier sur France 3. Il conclut son intervention par un éloge de la gastronomie française, un patrimoine culturel qui devrait être accessible à tous: “Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage: pour moi, c’est la gastronomie française. Mais pour y avoir accès, il faut avoir des moyens (...) Le meilleur moyen de défendre le bon vin, la bonne gastronomie, c’est de permettre aux Français d’y avoir accès. Le beau, je pense à l’art, et le bon, tout le monde doit y avoir accès”, juge Fabien Roussel. On aurait pu imaginer que, sur ce point, tous les Français étaient d’accord. Mais non, il n’en fallait pas plus pour susciter une nouvelle polémique sur les réseaux sociaux (à lire sous le tweet)... aggravée par l’exploitation de plusieurs adversaires à gauche, notamment l’écologiste Sandrine Rousseau qui lui préfère le... couscous. “Le vin, le steak-frites, le fromage, la baguette, c’est honteux?”, lui demande Ruth Elkrief sur LCI. “Ce n’est pas honteux mais la gastronomie française, c'est aussi la raclette suisse, la pizza italienne, les sushis japonais", tente-t-elle de défendre pendant que la journaliste lève les yeux au ciel. Le député Europe Écologie Les Verts, Sergio Coronado, surenchérit: “Je ne bois pas, je suis végétarien, j’espère que je ne suis pas l’anti-France”, dénonce-t-il en réponse du tweet initial, très largement commenté (suite ci-dessous). 

“Quelle image ça renvoie, putain! Je reçois des messages de la droite. Ils rigolent. L’extrême-droite menace et tu fais une polémique sur ça?”. Fabien Roussel ne décolère pas. “Ce qui est affligeant c’est que quand on porte une parole populaire simple, ça suscite des polémiques stériles à gauche. Là ce que je vis avec la bouffe, c’est impensable", déplore-t-il quelques jours plus tard lors d’un déplacement à Clichy (région parisienne). Déjà accusée de désunion coupable, la gauche française est clairement en train de se saborder et la droite s’en frotte les mains. Pour preuve, même Éric Ciotti (voir tweet ci-dessous), finaliste de la primaire des Républicains, et pilier nationaliste du parti, prend la défense du candidat d’extrême-gauche sur ce point. Un soutien pour le moins inattendu. Du pain bénit en tout cas pour la presse satirique alors que le premier tour de l’élection présidentielle débute dans trois mois (10 avril): “Sur les chaînes infos, on a pu assister à des débats politiques autour du camembert et du couscous. Oui, oui, elle va être très longue cette campagne…”, résume Quotidien. “Les polémiques autour d’une déclaration de candidat s’enchaînent à un rythme difficile à assimiler. La fatigue informationnelle guette et il sera difficile de tenir le rythme jusqu’à la mi-avril”, ajoute L’Express. “À une époque pas si lointaine, la proposition de faire accéder les catégories populaires aux mets les plus prisés de nos concitoyens aurait fait l’unanimité à gauche, réputé être le camp de l’égalité y compris dans l’assiette”. Même sur ce point, la gauche affiche donc désormais ses désaccords.

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