Un couple russo-ukrainien immigré à Bruxelles: “Je déteste Poutine”
Alors que la Russie menace d’envahir l’Ukraine, Alexei Novoseltsev et Nataliya Chepurenko, un couple russo-ukrainien installé à Bruxelles, dénoncent le comportement de Vladimir Poutine. “Je suis à la fois en colère, triste et effrayée”, confie la native de Kiev à nos confrères de Het Laatste Nieuws.
RédactionSource:Het Laatste Nieuws
Alexei Novoseltsev, 53 ans, a vu le jour dans la même ville que Vladimir Poutine, Saint-Pétersbourg (Léningrad à l'époque soviétique). Son épouse Nataliya Chepurenko est née quant à elle à Kiev il y a 48 ans.
Le Russe et l’Ukrainienne se sont rencontrés en Belgique où ils ont émigré il y a plusieurs années. Au début des années 2000, Alexei, aujourd’hui chargé d’études de marché chez le fabricant de pneumatiques Goodyear, a assisté à une représentation musicale de Nataliya à Dinant. Il était arrivé à Louvain pour étudier en vue d’un doctorat quelques années plus tôt, elle avait quitté Kiev pour Bruxelles à l’âge de vingt-cinq ans afin de poursuivre sa carrière musicale en tant que pianiste.
“Alexei était heureux de rencontrer enfin quelqu’un avec la même histoire. Après tout, nous avons grandi dans le même pays, l’URSS. Je n’avais aucun problème avec le fait qu’il soit russe. Nous étions juste un homme et une femme qui se sont rencontrés”, raconte Nataliya au quotidien flamand.
“Et qui pouvait faire les mêmes blagues sur l’histoire et le communisme”, se souvient Alexei en riant. Aujourd’hui, contrairement à Nataliya - fondatrice d’une école de musique et d’un concours de piano à Bruxelles - Alexei se sent peu lié à sa terre natale, la Mère Russie.
“Mes parents sont morts il y a cinq ans, je n’ai pas beaucoup de contacts avec mon frère à Saint-Pétersbourg et tous mes amis ont émigré. Je ne suis tout simplement pas intéressé par ce qui se passe en Russie. Les parents et le frère de Nataliya vivent également en Belgique, mais elle pense davantage au passé et ressent un lien affectif plus fort avec son pays (...) Je peux en penser ce que je veux et ne pas me soucier du conflit actuel, mais pour ma femme, la situation doit être très difficile à vivre”, regrette Alexei.
“La Russie est agressive”
Nataliya confirme les dires de son mari. “Plusieurs amis vivent encore à Kiev, ils essaient de quitter le pays”, dit-elle. “Ils craignent que l’armée russe, tout comme dans le Donbass, ne frappe également Kiev. Si on en arrive là, l’Europe devrait aussi avoir peur. La Russie est agressive”, dénonce l’Ukrainienne.
Pour autant, Alexei et Nataliya parlent peu à la maison de ce qui se passe actuellement dans leur pays d’origine, comme c'est le cas depuis l'annexion de la Crimée en 2014. Ils ne veulent pas que cela ait un impact négatif sur Alexandra, leur fille âgée de 13 ans. “Nous ne voulons pas qu’elle ait l’impression de devoir choisir entre deux pays ,ce qui n’aurait absolument aucun sens”, déclare Alexei.
“Vous seriez en colère si les Pays-Bas venaient à annexer la Belgique”
Tous deux dénoncent le discours tenu par Poutine lundi soir. “Il n'a fait qu’aggraver les choses. Il cherche à ne pas perdre la face”, souligne Alexei en dénonçant la propagande russe.
Nataliya, elle, se montre encore plus tranchante au sujet du président russe. “Je déteste Poutine. Il veut prendre possession d’un pays. Mon pays. J’imagine que vous seriez en colère si les Pays-Bas venaient à annexer la Belgique, n'est-ce pas?”