“Un discours des années 80”: cette phrase prononcée par Macron durant ses vœux ne passe pas

Dans ses vœux de fin d’année 2022, présentés ce samedi 31 décembre aux Français, Emmanuel Macron a insisté sur le fait que la France devait “gagner” la “bataille” de la “transition écologique”, promettant d’“accélérer le déploiement des énergies renouvelables” en parallèle du “lancement de la construction de nouvelles centrales” nucléaires.

“Je repense aux vœux que je vous présentais à la même heure il y a un an (…). Qui aurait pu prédire la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays?”, s’est également interrogé le chef d’État, avant d’affirmer que la France et le monde entier avaient encore “de nombreux défis à relever” après la pandémie de coronavirus, la guerre en Ukraine ou encore la crise énergétique.

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La déclaration d’Emmanuel Macron sur les effets du dérèglement climatique a particulièrement indigné la communauté scientifique, qui n’a pas manqué de lui rappeler que cette crise était clairement prévisible depuis des années. De nombreux internautes ont également souligné l’existence du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) depuis 1990. Tant du côté scientifique que politique, la phrase du président de la République française a été très mal reçue, comme en attestent les très nombreuses réactions dans les médias et sur la toile.

Sur Twitter, Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe nᵒ1 du GIEC depuis 2015, a repartagé la déclaration du président “Qui aurait pu prédire la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été en France?”, accompagnant son message d'une compilation de tweets publiés en mai 2022 qui reprend “les points clés des 3 volumes des rapports du GIEC de 2021-2022".

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Christophe Cassou, climatologue et directeur de recherche au CNRS, a également perdu son calme face aux propos du président français. “Allô Jupiter, ici la Terre: il fait 22 °C à 22 heures, un 1er janvier 2023 en, je répète: 22 °C à 22 heures, un 1er janvier! Et ça dure! Qui aurait pu prédire la nouvelle crise climatique chez vous? Le #GIEC avait prévenu depuis 30 ans. Vous n’avez pas reçu leurs derniers rapports, le 6e?”, a-t-il lancé sur Twitter, lui qui a personnellement collaboré à la rédaction de ce rapport.

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Toujours sur Twitter, Gonéri Le Cozannet, géologue et co-auteur du dernier rapport du Giec, a ironisé: “C’est amusant, c’est exactement une de mes boutades préférées pour moquer les politiciens qui vivent hors du réel”. “Il y a déjà eu six rapports du Giec, 27 COP, des alertes dans les années 1970 et 1980… On ne peut pas dire qu’on ne l’avait pas prévu”, a-t-il ensuite commenté auprès de France info. “Que personne n’ait relevé cette phrase, cela montre que les enjeux ne sont pas compris.”

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Magali Reghezza-Zitt, géographe et membre du Haut Conseil pour le climat (HCC), créé en 2018 par Emmanuel Macron, a également réagi dans les colonnes de France info. “C’est un discours qui aurait pu être tenu dans les années 1980, pas en 2022", a estimé la scientifique. “Emmanuel Macron est le symbole de cette classe dirigeante, économique et politique, tous bords confondus, qui n’a pas pris la mesure du problème. Dire en 2022 qu’on ne savait pas, c’est simplement une ‘fake news’.”

“C’est extrêmement grave”, a lancé sur Twitter Mélanie Vogel, sénatrice écologiste des Français de l’étranger. “Mais oui, qui? À part n’importe quelle personne s’étant informée sur les rapports du GIEC?”, a-t-elle ensuite ajouté. D’autres politiques du parti français Europe Écologie-Les Verts, à l’image de Marine Tondelier et Sandrine Rousseau, ont également fustigé la déclaration du chef d’État. “Non, vous ne rêvez pas, Macron a vraiment dit ça hier soir”, a ainsi commenté sur Twitter la députée Europe Écologie-Les Verts de Paris.

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