Un jeu antifasciste suscite le débat en France: la Fnac le retire des rayons avant de changer d’avis

"Nous comprenons que la commercialisation de ce ‘jeu’ ait pu heurter certains de nos publics. Nous faisons le nécessaire pour qu'il ne soit plus disponible dans les prochaines heures", a écrit la Fnac dimanche sur son compte Twitter officiel en réponse au syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN). Dans la boutique Fnac en ligne, la page du jeu n'était plus accessible lundi dans la matinée, même si le jeu était encore affiché dans les résultats de recherche, a constaté l'AFP.

Le SCPN avait critiqué le distributeur pour "mettre en avant les antifas, qui cassent, incendient et agressent dans les manifestations". Plusieurs élus RN ont également interpellé la Fnac sur Twitter et se sont félicité lundi du retrait du jeu, crée par le site "La Horde" et édité par les éditions Libertalia.

Libertalia a dénoncé des "allégations mensongères émanant de l'extrême droite puis des forces de répression" qui ont entrainé le retrait d'un "outil de formation conçu par La Horde et Libertalia". "Vous ne nous ferez pas taire!", ont-ils ajouté sur Twitter. Sur son site internet, l’éditeur présente “Antifa” comme “un jeu de simulation et de gestion dans lequel vous faites vivre un groupe antifasciste local” en mettant en place des “actions qui vont vous demander du temps, des moyens, et un peu d’organisation” (suite ci-dessous).

De nombreux internautes ont critiqué la décision de la Fnac dans la foulée et l’ont notamment interpellée sur sa commercialisation de "Mein Kampf" ("Mon combat") d'Adolf Hitler et du livre "Le grand remplacement" de l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus. La chaîne de magasins est finalement revenue sur sa position et estimé que le jeu ne comportait “rien de nature à justifier un refus de le commercialiser” (suite ci-dessous).

“Ne connaissant pas le contenu exact de ce jeu et dans l’attente d’une vérification approfondie, nos équipes ont décidé à titre de précaution d’en suspendre la vente”, explique mardi la Fnac. “Depuis hier, nous avons pris le temps d’analyser en profondeur le contenu du jeu (...) et nous avons pu constater qu’il ne comportait rien de nature à justifier un refus de le commercialiser”, a indiqué le distributeur. La vente du jeu continue de susciter un profond débat en France, entre partisans et détracteurs, dans la presse et sur les plateaux des chaînes d’information.