Un retour à l’école étalé sur trois semaines en France
Mise à jourUn retour à l’école étalé sur trois semaines par niveaux de classe, des groupes de 15 élèves maximum: le ministre français de l’Education Jean-Michel Blanquer a détaillé mardi ses premières pistes pour une reprise progressive de l’école à partir du 11 mai. Interrogé devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, il a livré les “grands principes”, issus d’une concertation avec les organisations syndicales, fédérations et collectivités, pour rouvrir “progressivement” les établissements scolaires fermés depuis le 16 mars.
Cette reprise pourrait se faire sur “trois semaines” à partir du 11 mai, la date choisie par le président Emmanuel Macron pour entamer le déconfinement, a détaillé M. Blanquer. La première semaine concernerait les élèves de grande section de maternelle, de CP et de CM2; la deuxième semaine ceux de Sixième, Troisième, Première et Terminale ainsi que les ateliers industriels en lycée professionnel, avant une reprise de l’ensemble des élèves la troisième semaine, avec des groupes ne dépassant pas 15 élèves.
“Quatre situations possibles”
Pour y arriver “l’élève sera dans quatre situations possibles”, a-t-il précisé: soit en demi groupe, soit “à distance”, soit à l’étude “si la configuration de l’établissement le permet”, soit dans une activité sportive ou “d’éveil”si la commune est en mesure d’en mettre en place. La situation pourrait être plus simple dans les écoles défavorisées, où les classes ont déjà été dédoublées en CP et CE1, ainsi que dans des écoles rurales qui comptent moins de 15 élèves par classe, a affirmé M. Blanquer. “Pour les petites et moyennes section de maternelle, l’objectif est que toutes les classes soient rentrées en juin”, a-t-il ensuite déclaré, précisant que pour le respect des gestes barrières, cela supposait “des groupes inférieurs à 10 élèves”.
“Beaucoup de souplesse locale”
Il s’agit de “grands principes”, mais il y aura “beaucoup de souplesse locale”, a insisté le ministre. Si une famille ne veut pas envoyer son enfant à l’école, ce sera possible mais dans ce cas, il aura l’obligation de suivre l’enseignement à distance: “Un élève ne sera jamais en dehors de l’obligation scolaire”. M. Blanquer a aussi assuré qu’avant la réouverture des écoles, un “protocole sanitaire” serait établi, avec par exemple une doctrine sur la nécessité de tests ou le port du masque. Quand les conditions sanitaires ne seront pas respectées, un établissement “ne rouvrira pas”, a-t-il assuré. Une souplesse sera aussi laissée aux territoires pour apprécier la progressivité de la reprise. “On peut imaginer que dans certains endroits le confinement soit maintenu”, a même souligné M. Blanquer.
“Rien” de “définitif” à ce stade
Ces points font l’objet d’une concertation avec l’ensemble des partenaires sociaux et collectivités, et de comparaisons internationales, a souligné le ministre, citant notamment l’exemple allemand. Ils “doivent encore être discutés”, a-t-il dit. “Rien n’est définitif”, mais ces premières hypothèses doivent permettre aux collectivités locales de “se préparer”. Le Premier ministre Edouard Philippe doit présenter un plan de déconfinement “à la fin du mois”, a-t-il rappelé.
Décision largement critiquée
La décision de rouvrir progressivement les écoles, guidée par la volonté affichée de lutter contre le creusement des inégalités dû au confinement, a été largement critiquée au cours des derniers jours. “Chaque mois d’école perdu est un énorme problème social (...) c’est donc très souhaitable d’avoir ce retour progressif”, a justifié de nouveau mardi Jean-Michel Blanquer. Mais, côté syndicats enseignants, ses annonces suscitaient encore beaucoup d’inquiétudes.
“De nombreuses questions demeurent”
On doit “nous donner les conditions sanitaires de cette reprise”, a réagi Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, sur RTL. “On n’a pas encore compris si on aurait des masques, si les enfants en auraient, comment on mettra en place la distanciation, 15 dans une classe ça peut être beaucoup”... “On a le sentiment qu’on se dépêche de donner des gages pour dire +ça va reprendre+, mais sans avoir pensé le protocole de reprise”, a-t-elle dit. “Le ministre donne bien les gages d’une reprise progressive”, a déclaré de son côté Stéphane Crochet, du SE-Unsa, interrogé par l’AFP. Mais de “nombreuses questions demeurent sur le plan sanitaire”. “Sur quoi se fonde-t-on par exemple pour décider du nombre de 15 élèves par classe?”
Visites dans les Ehpad
Sur la route du déconfinement progressif, le gouvernement a permis aux aînés fragiles confinés dans les Ehpad de recevoir à nouveau des visites, dans des conditions très encadrées. Lundi, un établissement toulousain aménageait son entrée avec un “sas de visite” vitré et équipé d’hygiaphones pour renouer le contact entre ses 80 résidents et leurs proches. Les échanges dans ce parloir ne se feront que sur rendez-vous et selon la direction de l’établissement, qui ne déplore aucun cas de coronavirus, “il y a déjà une liste d’attente”.
Plus de 20.000 morts en France
Le macabre bilan de l’épidémie a dépassé lundi “un cap symbolique et particulièrement douloureux” selon les mots du directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, avec 20.265 morts depuis le début de l’épidémie et 547 nouveaux décès en 24 heures. Mais malgré ces chiffres terribles, l’épidémie se diffuse désormais plus lentement dans le pays et pour le douzième jour consécutif, le nombre de personnes hospitalisées en réanimation était en légère baisse, à 5.863 (-61).
Seuls 6% des Français infectés
Mais la prudence reste la règle, car selon des estimations publiées mardi par l’Institut Pasteur, seuls 6% des Français auront été infectés par le coronavirus le 11 mai, date prévue pour le début du déconfinement de la population, après huit semaines d’une quasi-paralysie inédite du pays. C’est selon les spécialistes un niveau très insuffisant pour éviter une deuxième vague épidémique si toutes les mesures étaient intégralement levées après cette date.
Stratégie de tests “massifs”
Le gouvernement affiche donc une stratégie de tests “massifs” (500.000 par semaine) pour pouvoir isoler les malades à la sortie d’un confinement qui “a permis d’écrêter le pic épidémique”, a répété mardi matin sur France 2 le ministre de la Santé, Olivier Véran. “Depuis le début, nous disons qu’il y aura une phase de plateau et ensuite une phase de décroissance et il faut que le nombre de malades soit le plus bas possible au moment du déconfinement pour être capable de dépister chaque personne, de l’isoler, de la tester (...) dans de bonnes conditions”, a-t-il souligné.
Il faut relancer le pays
Un retour à la normale est donc clairement exclu et la vie des Français restera bouleversée pour un long moment. Pourtant, il faut relancer le pays, menacé d’une récession peut-être encore pire que déjà annoncée. “Il y aura peut-être un troisième budget rectificatif avec des chiffres sans doute encore plus impressionnants”, a affirmé le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin sur France Inter, alors que le plan d’action de 110 milliards d’euros du gouvernement est examiné à partir de mardi au Sénat. Un budget rectificatif qui prévoyait déjà une contraction du produit intérieur brut (PIB) de -8% cette année, un déficit de 9% du PIB, une dette publique de 115%.
Risque de “catastrophes”
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a de son côté appelé lundi les chefs d’entreprise à reprendre leur activité s’ils le pouvaient, comme dans la seule usine française du constructeur japonais Toyota, près de Valenciennes dans le Nord mais avec une production considérablement réduite. Le chômage partiel, qui concerne actuellement 9,6 millions de personnes, soit près d’un salarié du privé sur deux, ne sera pas abandonné le 11 mai, “sinon il y aurait des catastrophes”, a souligné Mme Pénicaud, “mais ça va être dégressif” a-t-elle prévenu.
La question des masques
Dans cette perspective de reprise, les masques, et leur pénurie, restent un sujet de crispation majeur. M. Véran a réaffirmé mardi la volonté du gouvernement de pouvoir prochainement “commencer à équiper les malades, les personnes fragiles, les personnes vulnérables” en masques chirurgicaux “au fur et à mesure” que la pénurie toujours vive se résorbera. Pour le reste de la population le ministre a réitéré les affirmations sur la montée en puissance de la production de “masques grand public” pour lesquels le gouvernement a édicté des normes permettant d’assurer “quasiment la même filtration qu’un masque qui est destiné aux soignants”.
Obligatoire dans les transports?
Selon le gouvernement ils seront produits en France à un rythme de 17 millions d’exemplaires par semaine d’ici le 11 mai et seront probablement rendus obligatoires dans les transports publics. Certaines villes ont d’ailleurs commencé à en équiper leurs habitants, ou à en commander, comme Nantes qui attend de premières livraisons de 600.000 masques lavables et réutilisables. Le gouvernement a par ailleurs accepté mardi que les futurs débats prévus à l’Assemblée nationale sur le déconfinement, et notamment le traçage des données mobiles dans la lutte contre le coronavirus, soient suivis de votes des députés.
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