Un scientifique viré par Trump pour une raison qui fait écho à ce qui se passe en Belgique

Il explique avoir été rétrogradé après avoir insisté auprès du gouvernement américain sur l’idée de “faire face à la pandémie de Covid-19 avec des solutions sûres et scientifiquement vérifiées et non avec des médicaments, vaccins et autres technologies sans valeur scientifique”. “Je prends la parole parce que pour combattre ce virus mortel, c’est la science, et non la politique ou le copinage, qui doit montrer la voie.”

Rick Bright raconte qu’il a été préparé toute sa carrière “à un moment comme celui-ci: affronter et vaincre un virus mortel qui menace les Américains et les gens du monde entier”. Il regrette de ne pas avoir été écouté. “J’ai résisté aux efforts visant à financer les médicaments potentiellement dangereux promus par des personnes ayant des liens politiques. Plus précisément, et contrairement à des directives malavisées, j’ai limité l’utilisation à grande échelle de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine, promues par l’administration comme une panacée, mais qui manquent clairement de mérite scientifique.”

Rick Bright se dit “prêt à examiner toutes les options et à penser hors des sentiers battus pour des traitements efficaces” mais il dit qu’il a eu raison de “résister aux efforts visant à fournir au public américain un médicament non éprouvé à la demande”. “J’ai insisté pour que ces médicaments ne soient fournis qu’aux patients hospitalisés pour le Covid-19, sous la supervision d’un médecin. Ces médicaments comportent des risques potentiellement graves, notamment une augmentation de la mortalité observée dans certaines études récentes chez les patients atteints de Covid-19.”

Résultat? Il a été rétrogradé. Il veut qu’une enquête soit faite sur la manière dont l’administration Trump a “fait pression sur lui et sur d’autres scientifiques consciencieux”. “La science doit toujours l’emporter sur la politique”, insiste-t-il.

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Le discours de Rick Bright rejoint celui de Caroline Vandermeeren, docteur en biotechnologie en Belgique. Elle a publié une carte blanche dans Le Vif où elle déplore l’ingérence du pouvoir dans la communication scientifique. Elle évoque “une interview de Mr Bouchez”, président du MR, dans La Libre. “Dans cette interview, il recommande aux scientifiques de faire valider leurs communications par le pouvoir politique, prétendant ainsi vouloir éviter de générer de la confusion parmi la population. Je pose à tous cette question: dans quel type de société les scientifiques doivent demander la permission du pouvoir pour publier les conclusions de leur travail?” 

Elle estime que cette politisation de la communication scientifique est en train “de décrédibiliser le travail de milliers de scientifiques engagés et intègres, créant insidieusement un sentiment de suspicion dans la population.” Elle rappelle, à juste titre: “L’indépendance des scientifiques est un principe aussi fondamental dans une démocratie représentative que la séparation des pouvoirs législatif, exécutif, judiciaire et la liberté d’expression.” Sa carte blanche complète est à lire ici.