Une Europe “laide”, “morte” et “lâche”: l’Italie en colère contre l’inaction de l’Union européenne
Mise à jourUne Europe "laide", "morte": la presse italienne exprime vendredi désarroi et colère contre l'UE au lendemain de la décision des 27 de reporter l'examen de mesures plus fortes contre les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus.
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Lors de ce sommet en vidéoconférence, le Premier ministre italien Giuseppe Conte a menacé de ne pas signer de déclaration commune si l'Union européenne n'adoptait pas des mesures fortes, "avec des instruments financiers innovants et réellement adéquats à une guerre que nous devons mener ensemble". Les 27 États membres ont alors convenu de "présenter des propositions dans un délai de deux semaines".
L’Italie demande plus de solidarité européenne
L'Italie, dont la dette est la deuxième plus élevée de la zone euro après celle de la Grèce, attend de l'UE une plus grande solidarité financière quand les pays du Nord, notamment l'Allemagne, refusent toute mutualisation des dettes de la zone euro et tout projet de "corona bonds".
“Conte dit à une Europe morte d’aller se faire foutre”
"Conte dit à une Europe morte d'aller se faire foutre", titre le quotidien Fatto Quotidiano. "Laide Europe", juge en Une La Repubblica, un quotidien à la ligne d'ordinaire pro-UE. "Si l'UE ne se met pas d'accord, le projet européen est terminé", juge le Corriere della Sera. Également pro-européen, le journal évoque "un accord a minima" et raille une "union qui ne fait pas la force". Le quotidien financier Il Sole-24Ore estime, lui, que l'UE est "à un tournant". Il cite un diplomate européen selon lequel "quand on compte les morts, on ne compte pas les milliards".
“Les belles paroles, on ne sait pas quoi en faire”
"Nous attendons de la part de nos partenaires européens de la loyauté, nous attendons que l'Europe fasse sa part, parce que les belles paroles, on ne sait pas quoi en faire", a écrit sur sa page Facebook le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio.
“Une Europe lâche sera emportée par le coronavirus”
L'ancien président du Parlement européen, Antonio Tajani, membre du parti d'opposition Forza Italia (centre droit) a aussi exprimé sa colère. Pour lui, "une Europe lâche comme celle que nous avons vue hier sera emportée par le coronavirus". "Pendant que l'on meure et que l'économie s'effondre, les décisions sont renvoyées à dans deux semaines. L'égoïsme masochiste des tenants de la rigueur, est myope et dangereux pour tous", s'est-il indigné.
“L’Europe démontre son absence, il n’y a pas de stratégie”
"Une fois de plus, l'Europe démontre son absence, il n'y a pas de stratégie", a dénoncé sur la chaîne Rete4 Luca Zaia, gouverneur de la Vénétie, l'une des régions les plus touchées par la pandémie.
En nombre de morts, l'Italie reste le pays qui paie le plus lourd tribut à la pandémie avec près de 8.200 décès.
La Commission rejette les critiques italiennes
Si la Commission européenne comprend la déception italienne, il n’y a cependant pas lieu de parler de manque de solidarité entre les États membres. Tel est le message que semblait vouloir faire passer vendredi le porte-parole en chef de l’exécutif européen, au lendemain d’une réunion virtuelle des 27 chefs d'État et de gouvernement de l’UE, qui n’a pas débouché sur de réelles avancées quant aux “instruments novateurs” que l’Italie espère de l’Europe pour l’aider à faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
“Les États membres ont leur propre vision”
“Ce n’est pas la première crise que l’on connait, et on sait que les État membres ont leur propre vision de la manière de résoudre les problèmes”, a indiqué Eric Mamer vendredi, interrogé à ce sujet par des journalistes. Il n’y a selon lui pas de manque de solidarité entre capitales. “Les États membres démontrent de la solidarité, il y a eu des exemples tangibles et je suis sûr qu’il y en aura d’autres”, balaie-t-il. “Nous devons maintenant permettre le débat et donner à tous le temps d’envisager de bonnes propositions”.
“Il n’y a pas de chemin prédéterminé, qui montre la meilleure manière de faire”, a rappelé le porte-parole de la Commission vendredi. “Et nous avons besoin de temps, pour pouvoir envisager tous les aspects de la crise”.
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