Une toile jugée indécente déchaîne les passions dans un internat de médecine

Le large tableau détourne la célèbre oeuvre d’Eugène Delacroix “La Liberté guidant le peuple” et met en scène des cadres de l’hôpital, dénudés, dans des positions sexuelles très explicites. Il recouvre un mur entier du réfectoire des internes depuis “plusieurs semaines” et n’est manifestement pas au goût de tous. Un syndicat et une association féministe ont en effet vigoureusement interpellé la direction du CHU de Toulouse à ce sujet. Les plaignants dénoncent le caractère "pornographique”, “sexiste” et “dégradant” de l’oeuvre et exigent son retrait. 

Au sein de l’internat, la toile ne choque personne. Mais pour le syndicat Sud du CHU de Toulouse et l’association Osez le féminisme, sa présence est inacceptable. 

Le premier a “déposé une procédure d’alerte pour danger grave et imminent” auprès de la direction: “Ces étudiants ont fait des femmes des objets sexuels, c’est ignoble. La culture carabine n’existe pas, ça s’appelle du harcèlement sexuel, c’est un délit puni par la loi”, insiste Isabelle Prono, représentante du syndicat. Les seconds détracteurs évoquent “une fresque pornographique”: “Je trouve que présenter une femme à quatre pattes mangeant des ordures ou d’autres portant des colliers de chien, c’est absolument dégradant pour l’image de la femme”, s’insurge ainsi Frédérique Ghroum, militante d’Osez le féminisme. 

L’oeuvre met pourtant en scène des femmes et des hommes dans des postures tantôt dominatrices, tantôt soumises, et des orientations sexuelles variées: “Ce n’est pas sexiste, les hommes sont bien plus humiliés que les femmes sur cette fresque”, commente notamment Cassandre, interne en gynécologie. 

Sous pression, le CHU a finalement exigé le décrochage du tableau. “Le CHU et ses facultés souhaitent rappeler “leur attachement le plus strict à la lutte contre toute forme d’atteinte à la dignité des personnes”, relate France Bleu. 

Ce n’est pas la première fois que l’internat est visé par ces accusations. Une oeuvre controversée avait déjà défrayé la chronique en janvier 2018, au même endroit, rappelle La Dépêche.