Viols et meurtres de civils par l'armée et les rebelles rwandais en RDC

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé jeudi le meurtre de 180 civils et le viol de 90 femmes commis dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) par l'armée congolaise et les rebelles hutus rwandais depuis fin janvier.

Les deux camps se sont livrés à ces exactions
Les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) ont été impliqués depuis le 23 janvier dans les meurtres d'environ 150 civils, écrit HRW dans un communiqué transmis à l'AFP à Kinshasa.

Ils ont "délibérément pris pour cible" ces civils, "les utilisant comme boucliers humains, et accusant certains d'entre eux de les avoir trahis" lors de l'opération conjointe menée récemment contre les FDLR par les armées de RDC et du Rwanda, selon l'organisation non gouvernementale.

Des cas de meurtres et viols commis par les Forces armés de RDC (FARDC) contre des civils sont également signalés. "Les rebelles rwandais, les soldats de l'armée congolaise et leurs alliés ont violé au moins 90 femmes et filles depuis fin janvier, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu", affirme HRW.

Sauvages
Selon l'ONG, les FDLR ont notamment attaqué et incendié ces dernières semaines des dizaines de villages dans les territoires de Masisi et Lubero (Nord-Kivu) et de Kalehe (Sud-Kivu), commettant meurtres délibérés, viols et pillages.

Par ailleurs, "des soldats congolais ont violé au mois de mars au moins 21 femmes et filles au sud de Masisi et au nord de Kalehe. Plusieurs victimes ont subi des viols collectifs d'une grande brutalité, suivis de pillages" de leurs maisons.

"Ils ont tué au moins cinq civils à Lubero. A Ziralo, un homme âgé a été tué par des soldats alors qu'ils violaient sa femme et pillaient sa maison", note l'organisation de défense des droits de l'Homme.

Terrorisme
Kinshasa et Kigali avaient déclenché le 20 janvier une opération visant à traquer les FDLR, qui a en partie stabilisé la situation dans la région du Kivu. Depuis le retrait fin février des soldats rwandais, des accrochages se produisent néanmoins régulièrement entre FARDC et FDLR, au détriment des populations civiles.

Les rebelles hutus rwandais, qui sont l'une des principales causes de l'instabilité dans la région des Grands Lacs, tentent régulièrement de reprendre les positions d'où ils avaient été chassés par les armées congolaise et rwandaise. (belga/th)