Diables, offrez-nous une dernière danse

Le 11 octobre 2013, dans le petit et vétuste mais non moins bouillant stade Maksimir de Zagreb, le jeune Romelu Lukaku, tout juste prêté à Everton où il allait casser la baraque, signait un doublé et envoyait par la même occasion la Belgique à la Coupe du monde au Brésil. La fin d’une traversée du désert longue de douze ans pour l’équipe nationale qui faisait à nouveau la fierté de tout un peuple.

La Belgique et la Croatie ont une histoire footballistique récente étroitement liée. Depuis le pétard de Guillaume Gillet à Bruxelles en 2012, synonyme de renouveau pour les Belges lors d’éliminatoires, en passant par la délivrance zagreboise susmentionnée, jusqu’à une finale rêvée, mais manquée de peu, face à ces mêmes Croates qui aurait pu (aurait dû?) consacrer mondialement cette fameuse génération dorée à Moscou.

Dix ans plus tard, la Belgique et la Croatie se rencontrent donc à nouveau. Une décennie de football formidable pour un petit pays comme la Belgique, dont la sélection a fait preuve d’une régularité remarquable qui l’a propulsée au sommet du classement mondial. Une équipe pétrie de talents à chacune de ses lignes qui, si elle ne sera sans doute finalement pas parvenue à décrocher le Graal, aura ébloui le monde et gagné le cœur des Belges. Les images d’une Grand-Place noir-jaune-rouge de monde sont encore dans toutes les mémoires.

Comme un symbole, la magnifique aventure de ces Diables pourrait bien s’achever face à la Croatie, contre qui tout a commencé. Si une élimination dès la phrase de groupes constituerait évidemment un échec retentissant, une sortie par la plus petite des portes sonnerait comme un véritable crève-cœur. Plus qu’un chant du cygne, Diables, offrez-nous juste une dernière danse.