Christophe Willem signe son retour après une longue absence: “Je me suis senti dépassé par cette industrie”
interviewNon, Christophe Willem ne nous avait pas oubliés. Cinq ans après la sortie de son dernier album, et une pandémie plus tard, le chanteur est de retour avec “PS: Je t’aime”, premier extrait d'un disque attendu à la rentrée. Lettre d’amour à son public, ce titre illustre les doutes liés à son métier, et son envie de partager enfin ses vérités. Rencontre.
Il est des artistes que l’on sent sincères dès les premiers mots échangés. Christophe Willem en fait partie. Lors de son passage à Bruxelles, le chanteur nous a confié ses questionnements sur son métier, et les réponses trouvées en chemin. Après l’échec de son dernier disque, il a souhaité faire un pas de côté, le temps de faire le point. Une remise en question douloureuse, rapidement été saupoudrée d’une crise sanitaire mondiale qui a, elle aussi, entraîné son lot de bouleversements. Cinq ans plus tard, l’artiste a renoué avec sa passion première, la musique. “Je me suis retrouvé dépassé par cette industrie. Ce n’était plus la passion qui parlait, mais les us et coutumes du métier. Je ne veux plus retomber là-dedans”.
Vous êtes de retour avec le single “PS: Je t’aime”, écrit et composé par Slimane. Comment est née cette collaboration?
Ça s’est fait un peu par hasard, avec l’envie de partager un moment de musique. C’était il y a deux ans, on était sur l’enregistrement des Enfoirés et on était en train de discuter de nos projets respectifs. Je lui disais que j’étais dans une espèce de brainstorming autour de mon nouvel album. J’avais testé pas mal de choses, mais il n’y avait rien qui m’avait vraiment convaincu. Il m’a dit: “Ça me ferait plaisir qu’on essaie de travailler ensemble. Tu viens en studio et on voit ce que ça donne". Et ça a donné “PS: Je t’aime”.
Comment s’est déroulée l’écriture du titre?
Je lui ai expliqué tous les questionnements dans lesquels j’étais au sortir de la tournée de mon album “Rio” - que j’ai un peu vécu comme un échec - et du confinement. La pandémie a revu pas mal de choses dans nos vies. Chez moi, elle a entraîné beaucoup de remises en question qui ont débouché sur cette chanson. Même s’il y a plusieurs interprétations possibles, elle est destinée en priorité au public. Elle parle de cette relation qu’on entretient avec lui en tant qu’artiste. Il y a un petit coté “fuis-moi je te suis”, “je t’aime moi non plus”. Parfois, on se retrouve et c’est plus passionné, et parfois, c’est plus platonique. C’est très à l’image de ce qu’est la vie tout court. Cette chanson raconte un peu tout ça.
Dans le communiqué de presse qui accompagne le single, on peut lire: “Là où Christophe réprime, Slimane exprime”. Vous avez du mal à vous livrer sur vos émotions?
Je n’ai pas du tout de difficulté à exprimer les choses dans la vie, mais j’ai beaucoup de mal à les synthétiser et à les rendre compréhensibles dans un espace limité. C’est là que Slimane est très fort. Il a réussi, avec des mots très accessibles, à résumer tout ce que je ressentais dans une chanson feel good et dynamique, mais qui, quand on s’attarde sur le texte, a un sens plus profond. Il n’est pas dans l’anticipation de ce qu’on va penser de lui, il a ce côté je-m’en-foutiste qui lui offre une profonde liberté. C’est quelque chose que je n’avais pas avant, mais cette rencontre a débloqué pas mal de choses en moi.
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Le confinement et la crise sanitaire ont entraîné une période de doutes chez vous?
Après “Rio”, j’ai fait une pause volontaire. Ça a été un peu compliqué, car c’est un album qui n’a pas trouvé son public. La tournée m’a fait beaucoup de bien, parce que je me suis retrouvé face à des gens qui avaient vraiment compris et apprécié cet album, mais cette période a tout de même été éprouvante. J’avais envie de faire un arrêt, de me poser. Et puis cet arrêt volontaire est devenu un arrêt subi, parce qu’on est tombé dans la période de confinement. Cette pause a donc été plus longue que prévu, mais elle a débouché sur quelque chose de positif, malgré les circonstances qu’on a connues.
J’avais cette question qui revenait sans cesse: “C’est quoi le but de ce métier?” Mais lorsque vous êtes un artiste, l’envie de créer vous rattrape toujours.
Est-ce que vous avez parfois envisagé d’arrêter totalement la musique?
Je ne me suis pas demandé si je reviendrais ou pas, mais plutôt si ce que je faisais m’amusais encore. On était dans une période où on faisait comprendre aux artistes qu’ils n’étaient pas essentiels. J’avais cette question qui revenait sans cesse: “C’est quoi le but de ce métier?” Mais lorsque vous êtes un artiste, l’envie de créer vous rattrape toujours. L’envie première pour moi, c’est d’être dans le partage. Je ne me lasse pas du tout de rencontrer d’autres personnes, d’échanger. Avec ce métier, on est dans l’échange permanent, que ce soit avec le public, mais aussi avec les médias, qui nous permettent d’expliquer nos états d’âme et de comprendre ce qu’il y a derrière un projet artistique. C’est quelque chose qui me plaît. Mais pour être dans le partage et l’échange, il faut aussi se retrouver soi-même.
Votre retour devait donc être chargé d’attentes...
Pas forcément, parce que j’avais été assez échaudé par l’album précédent. C’était il y a cinq ans. Depuis, on a traversé beaucoup de choses, donc j’étais plutôt dans une forme d’excitation - cette excitation de pouvoir m’exprimer à nouveau à travers la musique. J’ai pu remettre beaucoup de sens dans ce que je fais. Jusqu’à présent, l’accueil est vraiment top, et je suis touché par les retours. Mais je suis d’autant plus excité de faire découvrir le reste de l’album qui va aller encore plus loin dans ce dialogue avec le public.
“PS : Je t’aime” s’est imposé tout de suite en premier single?
Le choix a été assez évident. Ça faisait des années que je ne chantais plus en voix de tête - depuis “Double je”, en fait. Je ne voulais pas refaire ça, parce que j’ai été très enfermé avec cette chanson-là. Ça a été un tube. Pendant 15 ans, quoi que je fasse, il y avait le fantôme de “Double je” qui venait écraser toutes les nouveautés. J'étais donc très réticent à l’idée de refaire une chanson en chantant aigu comme ça. Mais Slimane m’a dit: “Pour beaucoup de gens, cette chanson les ramène à un moment de leur vie dont tu fais partie. C’est dommage que tu ne veuilles pas rechanter dans cette voix-là. C’est une espèce de madeleine de Proust”. Mais il était aussi au courant de la direction dans laquelle je voulais aller pour l’album. C’est pour ça qu’il a écrit des couplets où je chante de manière beaucoup plus grave que d’habitude. “PS: Je t’aime", c’est un peu le vrai “Double Je”- on entend la voix grave et la voix aiguë dans la même chanson. Ca me permet de prendre les gens par la main avec ce qu’ils connaissent de moi, et de les emmener vers ce qui va arriver. C’est le pont parfait pour moi.
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Je ne cherche plus la cohérence, car elle a tendance à lisser les choses.
À quoi peut-on s’attendre pour votre nouvel album?
À beaucoup de collaborations, avec que des gens inédits! Je n’ai travaillé qu’avec de nouvelles équipes. J’ai donc bossé avec Slimane, mais aussi avec le groupe Cocoon, pour ne citer qu’eux, qui est beaucoup plus indé. C’est très éclectique. Ce n’était pas du tout un souhait à la base, mais on retrouve l’éclectisme qu’il y avait dans l’album “Inventaire”. À l’époque, je n’étais pas du tout de ce milieu-là. Je ne me disais pas: “Untel et untel n’ont rien à voir ensemble”. Je trouvais que ça avait du sens, c’est tout. Cocoon me parle tout autant que Slimane. Je ne cherche plus la cohérence, car elle a tendance à lisser les choses. En termes de son, cet album n’est pas comme le premier, mais on y retrouve cette énergie d’électron libre.
Avant ce retour à la musique, le public a pu vous retrouver dans “The Voice Belgique”. Qu’avez-vous tiré de cette expérience?
J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à participer à “The Voice”. Ça s’est fait dans des conditions très agréables, avec des équipes passionnées, super dynamiques, et très bienveillantes, aussi bien à notre égard qu’à l’égard des talents. Ce n'était pas évident de juger les candidats, mais j’ai beaucoup aimé le travail de coaching. Fort de toutes mes expériences, j’ai pu apporter un autre éclairage par rapport à ce métier à des gens qui sont des artistes en devenir. Il y avait un aspect plus psychologique qui était vraiment excitant. Ça m’a également aidé à me repositionner dans mon statut d’artiste, et de rapprivoiser le milieu médiatique duquel j’étais sorti depuis pas mal de temps avec beaucoup de douceur.
Vous seriez prêt à signer pour une deuxième saison?
Oui, pourquoi pas. J’ai toujours dit que j’étais plus à l’aise avec le format adulte qu’avec le format “kids”. Mais oui, ça serait avec grand plaisir!
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