Fin et suite de Soldout, la décroissance en musique
interviewBouclant quinze ans d'aventures, le duo electro belge Soldout baissera le volet, ce mardi soir, après un ultime concert -pas encore tout à fait "sold out" ce matin, paradoxalement- à l'Ancienne Belgique, à Bruxelles. Nous avons rencontré le couple fin novembre dans un bar de Forest pour évoquer souvenirs et projets.
"Qu'on le veuille ou pas, on est influencés par un projet existant, qui a une histoire et une vie derrière. À un moment, on a peur que ça nous empêche d'ouvrir complètement des horizons. On avait envie de prendre ce risque, et en même temps de s'extraire un peu du 'business' (...) J'ai juste envie de m'extraire de ce train qui avance, dans lequel on est pris. Parce que j'ai l'impression que le business a commencé à prendre le contrôle, alors que moi, je veux avoir le contrôle de mon business."
"Recommencer un vrai projet commercial où on va se battre, pour la promo, pour se faire une place et tout, pour l'instant, je n'ai pas vraiment le courage. Mon idée, c'est de re-réfléchir la musique comme un artisanat."
"L'idée d'une pause aurait pu être envisagée si le groupe avait été à un autre niveau. Je pense que là où on arrête, ça nous va à merveille, et on n'aurait jamais espéré arriver au quart du tiers de ce qu'on a fait. Mais on se rend quand même compte qu'à ce niveau-là, tu ne peux pas te permettre d'attendre cinq ou dix ans sans donner de nouvelles pour revenir. Ça n'aurait pas de sens et ça n'aurait pas d'impact."
"Beaucoup de gens nous disent: 'Mais vous n'avez rien de prévu, après ça?' Ils ne comprennent pas vraiment. Ils trouvent ça un peu fou de faire ça. Parce qu'ils estiment qu'on est effectivement à un endroit plutôt confortable et qu'on prend un gros risque. Mais c'est peut-être ça qui nous plaît."
"On sort un dernier titre, une édition limitée en vinyle transparent, c'est imprimé sur une pochette transparente aussi, c'est un bel objet", nous lance d'emblée la chanteuse Charlotte Maison, à propos de "The Flow", un morceau de treize minutes décrit comme un trip, un voyage. "On a vraiment tout mis de nous dedans. On a essayé de raconter une histoire par rapport à toutes nos influences", explique la musicienne en guise d'introduction à l'entretien.
J'aurais préféré vous rencontrer pour un nouvel album... Quelles sont les raisons qui vous poussent à arrêter Soldout?
Charlotte Maison (chant, synthé, programmation): Il y a plein de raisons. C'est assez difficile à expliquer quand il y a plus qu'une raison. C'est plein de choses. C'est le fait qu'on a accompli tout ce qu'on espérait, et au-delà... On n'imaginait même pas, en quinze ans, faire tout ça. On a l'impression d'avoir fait toutes les expériences qu'on pouvait faire avec ce projet: on a voyagé dans le monde, on a fait toutes sortes de salles, des énormes, des petites, toutes sortes de festivals, on a fait la musique d'un film ("PuppyLove", qui leur a valu un Magritte du Cinéma pour la meilleur musique originale, ndlr), ... On a vraiment eu des expériences géniales et on a le sentiment, maintenant, après un album dont on est très fiers ("Forever", 2017), qu'il est temps de s'arrêter pour partir d'une page blanche.
David Baboulis (synthé, programmation): Déjà avant, parce qu'on savait, avant de faire l'album, que ce serait le dernier.
Charlotte Maison: On avait déjà des démos et des idées. On s'est dit: "On va faire un dernier album". Et après, on sentait qu'on avait besoin de repartir de quelque chose de neuf.
David Baboulis: L'idée d'une nouvelle page ou d'une page blanche, c'est de se relancer sans avoir, à chaque fois, à se dire: "Voilà, ce que tu es en train de faire maintenant, c'est d'office cette case-là"...
Charlotte Maison: "Est-ce que c'est pour Soldout?" Chaque fois qu'on écrit un morceau, alors, on se dit: "Ah oui, pour Soldout, et donc l'album, et les concerts et tout". Finalement, qu'on le veuille ou pas, on est influencés par un projet existant, qui a une histoire et une vie derrière. À un moment, on a peur que ça nous empêche d'ouvrir complètement des horizons. On avait envie de prendre ce risque, et en même temps -nous deux, mais surtout moi- de s'extraire un peu du "business", qui est devenu de plus en plus un business comme un autre et qui m'a -moi- éloignée de "l'acte" de faire de la musique en soi. On passe beaucoup de temps à faire autre chose que de la musique, surtout avec les réseaux sociaux, l'image et tout. Donc, j'ai juste envie de m'extraire de ce train qui avance, dans lequel on est pris. Parce que j'ai l'impression que le business a commencé à prendre le contrôle, alors que moi, je veux avoir le contrôle de mon business.
Vous voyez une grosse différence dans le milieu, entre le début des années 2000 et maintenant, entre il y a quinze ans et maintenant?
David Baboulis: Je pense que c'est par tranches.
Charlotte Maison: Je pense qu'au niveau marketing, il y a une très grande différence. On demande maintenant aux groupes d'être...
David Baboulis: Autonomes.
Charlotte Maison: De faire leur propre...
David Baboulis: Mise en scène.
Charlotte Maison: Parce qu'il faut être proches de ses fans. Je pense qu'avant, il y avait une distance, quand même. Tu sortais un disque, et puis, tu faisais des interviews, ça paraissait.
David Baboulis: Et encore, au moment où on a commencé, c'était le début de quelque chose, déjà.
Charlotte Maison: Oui. Il y avait Myspace, qui commençait.
David Baboulis: C'était le début de ce qui arrive maintenant, mais ça a pris du temps. Nous, on était à la "fin du disque". Le premier album s'est encore bien vendu...
Charlotte Maison: En termes de ventes de disques.
David Baboulis: Le deuxième, c'était vraiment la fin, c'est le MP3, le streaming, ... Les labels se cherchaient...
Charlotte Maison: On a fait nos quinze ans dans une espèce de transition, c'est vrai. Donc, c'est un tout, ce n'est pas vraiment une question, mais j'avais le sentiment d'être dans un chemin que je ne contrôlais plus forcément à 100% et j'avais envie de tout raser. Recommencer un truc et voir ce qu'il sort. Après l'AB, si ça se trouve, on va s'enfermer six mois, chez nous, avec des instruments, on va faire de la musique, et puis, on verra ce qu'on fait avec. Peut-être qu'on ne l'a sortira plus dans cette forme-là, avec de la promo et tout, on ne sait pas. On va un peu chercher. Ce qui est sûr, c'est qu'on va faire de la musique.
David Baboulis: On va voir un peu ce qu'on veut aussi. Ça, tu le sens au moment où tu crées, et surtout après avoir créé. On a envie de recommencer dans un truc où tu crées sans savoir où ça va.
Charlotte Maison: Aussi, c'est quand tu bouleverses un peu et que tu donnes un grand coup de pied dans un truc qu'il y a des choses géniales qui peuvent arriver, ce n'est pas en continuant un chemin. Ça peut créer quelque chose de plus excitant.
Vous dites que vous saviez d'avance que "Forever" serait le dernier album de Soldout. Vous étiez dans un état d'esprit différent, lors de sa conception, peut-être en termes de motivation?
David Baboulis: Il y a un état d'esprit dans lequel on était, c'était qu'on voulait aller au plus haut, au plus loin qu'on pouvait avec Soldout.
Charlotte Maison: Le mieux qu'on pouvait.
David Baboulis: Vraiment aller chercher ce qu'on pouvait faire de mieux, à ce moment-là.
Charlotte Maison: On a plus collaboré, on a un peu plus lâché des trucs, dans le sens où on a laissé des gens venir collaborer, nous donner des conseils, etc. On s'est ouverts, et ça, c'était peut-être un premier pas vers les projets qu'on va faire après: peut-être plus de collaborations.
David Baboulis: En fait, oui, c'était vraiment l'idée de ne pas le voir comme un dernier en disant: "Oui, un dernier, et on passe à autre chose". On voulait vraiment qu'on soit contents de cet album-là encore plus que les autres. Et même qu'il fonctionne, que ce soit un peu remarqué. Je pense qu'on est arrivés plus ou moins à ce résultat-là.
Charlotte Maison: Oui, on est très contents.
David Baboulis: C'était important pour nous -bizarrement, mais pourquoi?- de se dire qu'on devait terminer en étant le plus loin possible dans ce qu'on pouvait faire avec le groupe, pas l'inverse.
À part le morceau inédit, c'est vraiment la fin de la production "Soldout"? Ou il y a des choses étiquetées sous ce nom qui traînent dans des tiroirs?
Charlotte Maison: On ne peut jamais dire "jamais", mais à partir de l'AB, je pense que tout ce qu'on sortira ne sera plus sous le nom de Soldout.
David Baboulis: Il existe des productions.
Charlotte Maison: Il existe des choses dans les tiroirs qui auront eu une naissance pendant la période Soldout, mais qu'on va -sans doute- retravailler pour devenir autre chose.
David Baboulis: Ou qui sont déjà autre chose. En fait, c'est ça, le problème.
Charlotte Maison: Parce que moi, j'ai des trucs folk qui traînent dans mon ordi depuis dix ans, avec lesquels je ne fais rien, mais on ne sait jamais qu'un jour, il y ait un truc qui se mette. Ça, c'était clair que ce n'était pas du Soldout au moment où je les ai écrites, mais il y a peut-être des choses qu'on peut récupérer.
David Baboulis: Actuellement aussi, on a des morceaux dans les tiroirs, pas des morceaux aboutis, mais des idées, et qui ne sont pas forcément des morceaux qui ont ce caractère-là.
Charlotte Maison: Parfois, on ne les a justement pas choisis ou on n'a pas choisi de les travailler parce qu'on trouvait que ça ne correspondait pas. Et c'est là qu'on arrive au truc où ton groupe, à un moment, peut-être, te bloque. Alors que non... Des amis nous disaient: "Mais vous pouvez faire ce que vous voulez avec Soldout, vous êtes maîtres". Et c'est vrai que les gens pensent ça, mais en même temps...
David Baboulis: Peut-être que c'est la génération qui fait ça.
Charlotte Maison: Tout d'un coup, si on sort un album de bossa nova, ce ne serait pas "malin".
David Baboulis: Ça, ce serait peut-être exagérer.
Charlotte Maison: C'est exagéré, mais ce ne serait pas malin. Et donc, en quelque sorte, on peut dire que oui, ça ferme certaines portes.
David Baboulis: Alors, faire plusieurs projets, on n'a jamais réussi à faire plusieurs trucs en même temps.
Charlotte Maison: On n'a jamais eu le temps.
David Baboulis: Et c'est ça le problème, c'est que...
Charlotte Maison: On est un peu lents (rires).
David Baboulis: On est un peu lents...
Charlotte Maison: Enfin, on est très perfectionnistes.
David Baboulis: Et quand on a un truc en tête, on ne fonctionne vraiment que là-dessus. On est un peu monomaniaques, quelque part.
Charlotte Maison: Donc, on avait vraiment besoin de clôturer un truc.
David Baboulis: Il fallait vraiment qu'on le casse pour qu'on y arrive. Peut-être qu'on s'est donné un dernier essai, en sachant que c'était le dernier, "Forever". En tout cas, en le terminant, on était convaincus de notre choix. Même si ça n'avait pas encore été dit, mais ça, c'est une question de manière de le dire: comment, où, à quel moment? Parce qu'à la base, on voulait le dire à ce moment-là, au moment de la sortie, mais plusieurs personnes de la profession nous ont dit que ce n'était pas une bonne idée.
Charlotte Maison: Que c'était un double message, parce que tu sors un album, qui est censé attirer l'attention des gens et peut-être aussi toucher un autre public -d'ailleurs, on a des nouveaux fans aussi, sur cet album-, mais en même temps tu dis que c'est la fin, et donc c'est un message un peu "négatif" dans ton message positif.
David Baboulis: Alors qu'ici, pour un concert, c'est plutôt un chouette message: "on va faire la fête ensemble". C'est quelque chose qui se partage. Ça a beaucoup plus de sens maintenant qu'à la sortie de l'album. Donc, on est assez contents de l'avoir fait de cette manière-là.
Est-ce que l'après-Soldout est déjà en route? Il y a des projets qui se dessinent?
Charlotte Maison: Il n'y a rien de très précis, hein?
David Baboulis: Non.
Charlotte Maison: C'est encore très flou. Ce qu'on sait, c'est qu'on a envie de faire de la musique...
David Baboulis: De s'enfermer, peut-être quelques mois...
Charlotte Maison: On va s'enfermer quelques mois, oui. On va voir ce qui...
David Baboulis: Chacun de notre côté, puis ensemble, puis voir un peu ce qu'il en sort, et de là, quelle direction on a envie de prendre. Mais il n'y a rien qui se fait comme ça. Même si on avait quelque chose déjà en tête, je pense que ce serait une grosse erreur, il faut laisser vraiment le temps de digérer. Un ami nous disait: "Faites des choses maintenant, pour ne pas avoir de vide". Mais je crois qu'on n'aura pas de vide, parce que, de toute façon, on ne sait pas faire autre chose. Enfin, moi, je ne sais pas faire autre chose.
Charlotte Maison: On a envie, oui. On a envie de faire de la musique.
David Baboulis: Je pense que deux jours après l'AB, je serai déjà dans le studio à faire d'autres choses. Donc, je ne m'inquiète pas trop. Après, il n'y a rien de concret.
Charlotte Maison: Mais à côté de la musique qu'on va faire "pour nous", les projets personnels qu'on va développer, c'est sûr qu'on aimerait, peut-être, aussi, tenter l'expérience de travailler pour d'autres artistes, que ce soit en production, en écriture, ou pour des films. Ça, on l'a fait une fois, on a adoré. On se laisse vraiment le temps, la possibilité de laisser la porte ouverte à d'autres projets, pour lesquels on n'avait pas beaucoup de temps avant.
Votre avenir musical pourrait aussi s'écrire séparément? Ou vous vous voyez vraiment comme un binôme?
Charlotte Maison: Ça peut être séparément! Moi, je pense que ce serait bien qu'on continue à faire des choses ensemble mais qu'on fasse aussi des choses séparées. Quand on fait des choses ensemble, c'est clair qu'il y a quelque chose qui marche, nos deux personnalités fonctionnent, en musique, mais on a plein d'amis avec qui on peut collaborer, des musiciens qu'on connaît. On laisse tout ouvert.
Donc, y compris en termes de style? Tu disais...
Charlotte Maison: Je ne vais pas faire un album de bossa nova! (rires)
Non, mais tu parlais de compos folk... Ça pourrait être radicalement différent?
Charlotte Maison: Oui. Pourquoi pas? Après, je ne les sortirai que si je trouve que c'est assez pertinent. Je peux aussi juste prendre du plaisir à écrire un morceau folk, mais après, est-ce que je vais trouver ça assez pertinent pour le sortir sur un Bandcamp ou sur mon site internet? Je t'avoue que recommencer un vrai projet commercial où on va se battre, pour la promo, pour se faire une place et tout, pour l'instant, je n'ai pas vraiment le courage. Mon idée, c'est de re-réfléchir la musique comme un artisanat. Et aujourd'hui, avec les outils d'Internet, on peut vraiment toucher notre public à petite échelle, sur le Bandcamp, sur le site internet, ... Et je pense qu'on va plus réfléchir en termes de niche et d'artisanat que recréer un projet. On ne sait pas, on verra.
David Baboulis: De toute façon, tout ça, il n'y a rien qui peut se prédire, parce que tu ne sais jamais comment les choses tournent. C'est un peu comme un couple qui se sépare: il y en a souvent un qui a l'air complètement perdu, qui a l'air de ne pas voir l'avenir et a l'impression qu'il n'y aura plus d'après, que tout va s'effondrer, et en fait, il y a plein de surprises qui arrivent, et finalement, les choses se passent encore dix fois mieux que ce qu'il aurait espéré, même en restant. Ici, je trouve que c'est une belle rupture qui se crée. On n'attend rien, en fait. On n'attend rien de particulier.
Charlotte Maison: On se dit juste: "L'avenir nous le dira". Nous, on continue à faire notre truc, à deux et aussi avec d'autres gens, on verra ce qui se passe. On sait juste que maintenant... Moi, je n'aurais pas encore l'énergie pour redémarrer un vrai projet, je voudrais plutôt faire à petite échelle, plutôt de l'artisanat. Comme (l'inédit) "The Flow", ça m'a amusé de faire ce vinyle et ses graphismes nous-mêmes, aller dans un atelier et tout. Plus en termes de petit objet, plutôt qu'un projet que tu développes le plus possible. "La décroissance en musique" (rires). C'est ça, c'est vraiment ça: la décroissance. On a vécu tout ce qui est possible de vivre, maintenant...
David Baboulis: Non, il y a toujours d'autres choses...
Charlotte Maison: Oui, il y a toujours, mais on a eu plein d'expériences.
David Baboulis: Mais en tout cas, pour le groupe et le format qu'on proposait...
Charlotte Maison: On a fait le tour.
David Baboulis: On a fait le tour de ce qu'on avait en main. Après, il y a toujours moyen de faire d'autres choses. Il y a autre chose.
Charlotte Maison: C'est vrai qu'aujourd'hui, en musique, on pense comme dans d'autres businesses. Un ami qui a un groupe français nous disait il y a quelques années: "Oui mais non, on a joué à La Boule Noire, donc le prochain, on doit jouer à La Cigale. Non, on ne peut pas rejouer dans une plus petite salle". Et c'est ce truc de croissance, moi, qui m'a choquée. Moi, je ne veux pas que ça, ça dicte ce que je fais artistiquement. C'est pour ça que je parle de décroissance. Si tu as ça à l'esprit, tu seras plus libre.
David Baboulis: Même si le monde va dans l'autre sens. À tous les niveaux.
Charlotte Maison: Non, regarde tous les petits magasins indépendants qui ouvrent.
David Baboulis: Oui, c'est vrai, tous les magasins "de proximité". Oui, on est un peu plus là-dedans. Mais de toute façon, en musique, actuellement, c'est un peu ça, parce que tous les groupes proposent eux-mêmes leur musique. Ils sont eux-mêmes confrontés directement aux gens.
Charlotte Maison: Oui, ça, c'est très alternatif, hein.
David Baboulis: Ben, regarde, même les gros sont sur Instagram.
Charlotte Maison: Oui, oui, mais ça, c'est un à-côté. Il y a une grosse machine quand même derrière. Ils sont chez Carrefour, quoi (rires). Mais à côté, ils ont quand même un lien -par Instagram- avec les gens.
Pour revenir à notre sujet: est-ce que ça pourrait être une simple pause pour Soldout?
Charlotte Maison: Je ne crois pas.
David Baboulis: Non. L'idée d'une pause aurait pu être envisagée si le groupe avait été à un autre niveau. Je pense que là où on arrête, ça nous va à merveille, et on n'aurait jamais espéré arriver au quart du tiers de ce qu'on a fait. Mais on se rend quand même compte qu'à ce niveau-là, tu ne peux pas te permettre d'attendre cinq ou dix ans sans donner de nouvelles pour revenir comme ça, en disant "ouh-ouh".
Charlotte Maison: Ce ne serait pas viable. Dans cinq ans, on dirait "ah, coucou, on refait un album", ça n'aurait pas de sens.
David Baboulis: Ça n'aurait pas de sens et ça n'aurait pas d'impact. Et puis, on n'a pas la carrure des groupes qui peuvent se le permettre, on n'a pas cette envergure. Donc, on préfère se dire: "Finissons de manière déclarée". Enfin, "déclarons-le". Parce que c'est une vraie ligne...
Charlotte Maison: Une volonté.
David Baboulis: Une volonté, et en même temps, qu'on peut partager. Parce que ça n'a aucun sens, après quatre ou cinq ans de silence de dire: "On va faire un DERNIER concert". Du coup, ça avait vraiment du sens de le faire maintenant et de ne pas faire de pause, parce qu'une pause, on sent que ce n'est pas fait pour nous.
Charlotte Maison: Et puis, on sera partis ailleurs, entre-temps, à mon avis. Je pense que les groupes qui se reforment, c'est souvent pour une raison économique. Parce que ça rapporte de l'argent. Mais nous, ça ne rapporte pas assez pour qu'on le fasse dans cinq ans.
David Baboulis: Et puis, il y a album et concert... Moi, je fais la différence. Il y a des groupes qui se reforment pour faire un concert exceptionnel, ce n'est pas pour ça qu'ils vont refaire un album, qu'ils vont refaire une carrière, qu'ils vont refaire le développement. On ne peut pas leur en vouloir de vouloir remonter sur scène et de ravoir un contact avec des fans, à ce niveau-là. Mais encore une fois, c'est une autre échelle. Après, des groupes qui n'ont plus fait parler d'eux pendant quinze ans et qui ressortent un album pour faire une tournée... Ouais, why not? Je ne trouve pas ça top, mais voilà, on n'est jamais vraiment dans la tête des gens non plus, on ne sait pas pourquoi ils le font vraiment. Même si on sait qu'il y a du business derrière. En tout cas, ce n'est pas du tout dans notre idée actuelle. C'est plutôt -vraiment- de voir les choses autrement et voir comment elles se dérouleront. On n'a pas l'impression de prendre un risque. Alors que beaucoup de gens nous disent: "Mais vous n'avez rien de prévu, après ça?" Ils ne comprennent pas vraiment. Enfin, ils trouvent ça un peu fou de faire ça. Parce qu'ils estiment qu'on est effectivement à un endroit plutôt confortable et qu'on prend un gros risque. Mais c'est peut-être ça qui nous plaît.
Charlotte Maison: Oui, je pense.
On a parlé du futur, mais en termes de bilan, en regardant ces quinze ans de parcours, est-ce que vous poseriez certains choix radicalement différents, si l'aventure était à refaire?
Charlotte Maison: C'est plutôt en termes de business strategy, de certains choix que nous, ou des gens autour de nous ont pu faire, de travailler avec telle personne ou telle personne... Oui, ça, il y a évidemment plein de choses à corriger parce qu'on a débarqué, on ne connaissait rien.
David Baboulis: Oui, c'est ça. En fait, on sortirait notre premier album maintenant incognito, enfin, de nulle part, avec le bagage qu'on a, ça aurait clairement un autre impact, complètement.
Charlotte Maison: On sait mieux comment ça fonctionne. Quand on a écrit notre première démo, il y avait déjà "I Don't Want To Have Sex With You" et tout, c'était en 2003, on n'était pas du tout dans le milieu de la musique. David était plutôt dans un milieu très alternatif, mais pas vraiment de musique. Tu ne connaissais pas beaucoup d'autres...
David Baboulis: Non. J'étais seul dans ma cave. Je faisais tout tout seul.
Charlotte Maison: Et moi, j'étais dans les académies de musique et un peu des musiciens jazz. Aujourd'hui, avec les réseaux, les labels et tout... Nous, quand on a fini notre démo, on a pris le bottin et on l'a ouvert à la section "maisons de disques"! C'est le seul truc qu'on savait faire. Et puis, de fil en aiguille, grâce à certains contacts, on a avancé. Mais c'est vrai qu'on n'y connaissait rien. Donc, effectivement, il y a plein de choses qu'on ferait différemment, parce qu'avec le recul, tu vois aussi ce qui se passe mieux.
David Baboulis: Tu as aussi une génération qui est totalement différente. L'accès est complètement différent aujourd'hui. Après, par rapport aux choix qu'on a faits, il y a des choses dont on ne se rendait pas forcément compte, à l'époque. Par exemple, la manière dont on était entourés n'était pas suffisante pour avoir l'impact optimal. On était à un moment à San Francisco juste pour des vacances et on en a profité pour prendre quelques contacts. C'était un an après la sortie du premier album ("Stop Talking", 2004). On a pris quelques contacts de bookers, d'éditeurs, ... Et là, on se rend compte qu'on a un contact avec un éditeur qui était vraiment super intéressant, super bon, super chouette. Et elle nous disait: "Mais, en fait, je connais! Je passais votre disque en club"...
Charlotte Maison: C'était un label.
David Baboulis: C'était un très chouette label.
Charlotte Maison: Elle nous dit: "Mais je connais votre morceau 'I Wanna Hit You'". Et c'était le nom "démo" de "I Can't Wait"... Donc ça veut dire qu'elle ne connaissait même pas le titre qui était sorti, elle connaissait le titre de la démo! Va savoir comment un truc en peer-to-peer peut arriver à San Francisco dans les mains d'une DJ qui est dans un label.
David Baboulis: C'est dans ces moments-là que tu te rends compte que tu n'as pas l'outil, tu n'as pas les codes, le chemin pour arriver à exploiter ça, combler ce manque-là. Du coup, effectivement, maintenant, avec le recul, c'est vrai que c'est le genre de choses que tu aimerais... C'est dommage. Tu passes à côté de quelque chose. Surtout que c'est des labels sur lesquels tu aurais aimé être.
Charlotte Maison: Parce qu'elle, elle disait: "Mais non, votre album était sorti il y a un an. Pour moi, c'est trop tard".
David Baboulis: C'était trop tard.
Charlotte Maison: "Je l'aurais sorti il y a un an". Si on avait attendu peut-être un peu... Mais bon, aussi, si on avait attendu, peut-être qu'on n'aurait pas eu le succès en Belgique. C'est un tout.
David Baboulis: Tout peut se reposer. On pourrait se dire ça de tout. On est très contents de l'évolution que ça a pris.
Charlotte Maison: En fait, on fait avec tout ce qui arrive. À un moment, quelqu'un nous a conseillé de changer d'agence de booking en France. On a changé, et on s'est rendu compte après que c'était sans doute une erreur, parce qu'ils étaient mieux avant. C'est des petits trucs comme ça, qui ne sont pas très importants, mais...
David Baboulis: Ce n'est pas très important, parce qu'au final, c'est quand même ce que tu proposes qui ressort. Mais c'est vrai que c'est mieux d'être bien accompagnés. C'est toujours mieux. Ce n'est pas qu'on ne l'a pas été, mais tu te rends compte que tu aurais pu avoir plus d'accompagnement. À partir du deuxième album ("Cuts", 2008), c'était une volonté de notre part, mais on s'est retrouvés tout seuls à tout faire.
Charlotte Maison: Oui, à partir du troisième album ("More", 2013), on était en indépendants, donc on sortait de nous-mêmes, avec notre propre label (Flatcat Recordings).
David Baboulis: Et donc, on a tout, tout, tout fait, de A à Z. On n'a eu un manager que bien plus tard, qui n'est resté qu'un an...
Charlotte Maison: Non! Non, t'es dingue! (rires) Il est resté des années, mais c'est passé...
David Baboulis: Ah, oui, c'est passé tellement vite.
Charlotte Maison: C'est un flou sur les quinze ans.
David Baboulis: Un album, je veux dire.
Charlotte Maison: Non, deux, quand même.
David Baboulis: Deux? Ok, voilà. Mais effectivement, au moment de la démo, on n'aurait même pas cru arriver jusque là. C'est déjà une réussite. Une belle réussite. Et quinze ans, surtout, aussi!
Charlotte Maison: Oui, quinze ans! (rires)
David Baboulis: Ce n'est pas facile. Et à chaque album qu'on sortait, on se disait à chaque fois: "Mais est-ce que ce n'est pas l'album de trop? Est-ce que les gens vont toujours être réceptifs?"
Charlotte Maison: Et même les gens doutaient de nous.
David Baboulis: Les pros, oui.
Charlotte Maison: Du milieu, et tout. Ils se demandaient: "Oui, mais est-ce qu'on a encore envie de les programmer?" Et on a réussi à chaque fois à attirer leur attention.
David Baboulis: Je me souviens, quand on avait présenté cet album-ci aux professionnels, on a eu un retour disant: "Je vous avoue, on a un peu écouté en se disant 'encore un Soldout'", encore un nouvel album. Genre: "oui, on sait", on connaît. Ils s'attendaient à connaître déjà le contenu, et ils sont revenus en disant: "Mais on est tellement surpris -tellement agréablement surpris- qu'on vous soutient à fond". Alors qu'à la base, ils étaient partis plutôt sur un réflexe de dire: "Bon, on va plutôt prendre des nouveaux".
Charlotte Maison: Oui, je pense qu'être un vieux groupe, ce n'est pas quelque chose de facile. Donc, c'est un peu un challenge à chaque fois.
David Baboulis: Je pense que c'est aussi dur de rester en tant que vieux groupe que de démarrer, en fait. C'est un challenge aussi compliqué de maintenir quelque chose que de démarrer. C'est vrai que c'est dur de démarrer.
Charlotte Maison: Surtout aujourd'hui, où les gens passent vite à autre chose. Donc, oui, c'est un peu un exploit, finalement (rires).
David Baboulis: Je pense que c'est pas mal, en tout cas.
Charlotte Maison: Mais il y a d'autres groupes, hein. Les Girls In Hawaii, ça fait quinze ans aussi. On a travaillé ensemble, d'ailleurs. On a fait des morceaux ensemble. C'est un peu une génération.
David Baboulis: Une génération, oui. Quand même, quinze ans, ce n'est pas rien. Même un dEUS, qui est énorme...
Charlotte Maison: C'est plus loin, hein.
David Baboulis: Qui est plus loin, qui est énorme, ...
Charlotte Maison: Eux, ils ont sept dates (à l'heure d'écrire ces lignes, ils sont même passés à huit concerts d'affilée, du 20 au 27 mai à l'Ancienne Belgique, pour le 20e anniversaire de l'album "The Ideal Crash", ndlr). C'est fou, hein? Incroyable! Il n'y a pas beaucoup de groupes qui...
David Baboulis: On parlait de ça, justement: eux, peuvent se permettre.
Charlotte Maison: Ils sont cultes.
David Baboulis: Ce n'est pas pour rien qu'ils ne vont jamais arrêter. (Tom Barman) sait qu'ils sont assez cultes pour...
Charlotte Maison: Mais pour remplir cinq AB d'un coup, et puis en rajouter deux... Franchement, chapeau! C'est impressionnant.
Oui, mais si c'est pour rejouer un ancien album, est-ce que le concept se tient?
Charlotte Maison: Oui... Mais en même temps, un autre groupe aurait fait le Sportpaleis. Mais eux, ils ont choisi cinq AB. Ce qui est plus chouette, parce que le son est meilleur, il y a plus de proximité, ... Ils pouvaient faire trente, quarante fois la Rotonde (au Botanique) aussi (rires).
David Baboulis: C'est le genre de choix qu'on apprécie. Justement aller dans ce sens-là, alors qu'ils auraient très bien pu... Ils savaient à l'avance qu'ils allaient remplir au minimum trois AB, ils auraient pu déjà aller vers une salle beaucoup plus grande. C'est un peu ce que tu disais: "Le marché veut que".
Charlotte Maison: La qualité, c'est quand même... Plus tu grossis en salle, moins tu as en qualité. Si tu vas jouer dans une salle de 10.000 personnes, je pense que c'est moins bien pour les gens que dans une salle de 1.000 ou 2.000.
David Baboulis: Ils sont très malins au niveau business aussi, quelque part. Parce que c'est beaucoup plus fort de dire "sept AB" qu'UN grand endroit. C'est très malin. Parce qu'ils y perdent, quelque part. Enfin, "ils y perdent"... financièrement.
Toujours à propos de votre bilan, parmi vos souvenirs, y a-t-il un concert ou une rencontre que vous pourriez épingler sans réfléchir? Ou il y en a trop? Que ce soit positif ou négatif.
Charlotte Maison: Oh, il y a beaucoup. Il y a quand même...
David Baboulis (simultanément): Ben, en bien...
Charlotte Maison: Tu penses aussi à... Comme ça, on ne dit pas... Je ne t'influence pas.
David Baboulis: Vas-y. Je sais déjà ce que je vais dire.
Charlotte Maison: Ah oui, ok, moi aussi. Il y a quand même un truc dont je me souviendrai toute ma vie, c'est quand les Front 242 nous ont proposé de tourner avec eux en Allemagne. C'était quand même un groupe dont David était fan, quand il était jeune, et qui a fort influencé notre son. On ne les connaissait pas personnellement, mais on avait rencontré Patrick (Codenys). Il avait vu notre live, à l'AB Box à ce moment-là, et ils nous avait proposé. Je crois... ou aux Halles de Schaerbeek, peut-être?
David Baboulis: En fait, ils avaient déjà un peu vu notre concert sans qu'on le sache. Une fois, c'était au Vert Pop.
Charlotte Maison: Il a bien aimé le deuxième album, qui était plus "dark".
David Baboulis: Ça, c'était à l'AB.
Charlotte Maison: Donc, il s'est dit: "Ah, ça correspond bien". Et on est partis -je ne sais pas- sur une dizaine de dates en Allemagne. C'était une expérience incroyable.
David Baboulis: Géniale.
Charlotte Maison: Bon. Il y a tellement... Il y aurait tellement à dire. Notre tournée en Chine, c'était dingue aussi. C'était la première fois qu'on tournait avec un batteur. Là, c'était une batteuse, Maya (Postepski), qui avait produit une partie de l'album avec nous. Oui, en fait, il y a tellement.
David Baboulis: Aussi, l'anecdote qui nous rend un peu fiers...
Charlotte Maison: Toi, c'était quoi?
David Baboulis: Eh bien, c'est ça, c'est qu'un jour, on croise Fabrice (Lamproye), des Ardentes, qui nous dit: "Ben, écoutez, pour vous expliquer un peu un truc..." On avait fait un concert à Liège, place Saint-Lambert...
Charlotte Maison: Pour une fête, genre: fête de la Communauté française. C'était énorme.
David Baboulis: Il y avait un monde mais monstrueux, monstrueux.
Charlotte Maison: Je crois que ça avait été légendaire, pour nos fans, à l'époque.
David Baboulis: C'est là qu'on a vu en vrai l'ampleur, l'impact que ça avait eu sur les gens. C'était une ambiance assez dingue.
Charlotte Maison: C'est Liège, aussi.
David Baboulis: Et Fabrice nous a dit après: "Ben, écoutez, on était là, à ce concert, et on s'est regardés avec mon associé, on a dit: 'On va faire un festival'". Et ils ont fait Les Ardentes. On peut être fiers. Enfin, au moment où ils nous dit ça, moi, je suis assez fier, évidemment. Je me dis: "Allez, c'est super". Ça me fait plaisir de voir que ça a touché quand même certaines personnes et que ça a même touché les pros, même au-delà d'un moment, au-delà d'un truc, aussi des gens qu'on croise encore maintenant, qui font de la musique eux-mêmes, qui nous ont vus et qui se sont inspirés.
Charlotte Maison: Justement, Diego (Cortez Salas), qui fera notre première partie (à l'AB), son projet, c'est DC Salas, quand il avait 14 ou 15 ans, il écoutait Soldout, et il nous a dit que c'était ça qui lui avait donné envie de commencer la musique.
David Baboulis: Après un concert au Cirque royal.
Charlotte Maison: La Nuit du Soir.
David Baboulis: On avait fait un concert, et il était là. Il m'a dit: "Ça a été révélateur". C'est chouette d'entendre des trucs comme ça. Après, tout n'a pas toujours été rose, parce que c'est difficile. C'est difficile aussi des fois en couple de faire quelque chose d'aussi long. Il y a des choses qui ne sont pas évidentes. Aussi dans les trucs qu'on ferait peut-être moins, c'est moins tout seuls, comme ça, tout, tout, tout. En fait, on a du mal à déléguer. Ça s'apprend. Il faut apprendre à faire confiance aussi aux autres.
Charlotte Maison: C'est un truc propre aux artistes d'être un peu "control freak", je crois. Déléguer, c'est quelque chose qui s'apprend dans la vie professionnelle "normale", je pense. Et nous, on n'est pas formés à ça (rires).
Est-ce que vous pensez à un manque sur votre tableau de chasse, à un goût de trop peu?
David Baboulis: C'est ce qu'on évoquait tout à l'heure, c'est peut-être de ne pas avoir pu faire des connexions là où elles étaient possibles à un moment.
Charlotte Maison: Par exemple, moi, j'ai toujours voulu faire des concerts au Japon, mais c'est un petit caprice comme ça. Je peux aller en vacances au Japon, ça me va très bien. C'est différent. Quand tu vas en concert, tu rencontres les gens différemment. Ça, c'est un truc qu'on n'a pas fait, qui a toujours été une envie, mais on le fera peut-être avec un autre projet. Ça ne paraît rien du tout, ce n'est même pas quelque chose que je regrette vraiment.
David Baboulis: Comme on disait, c'est vraiment ces connexions, et en même temps, on en a eues suffisamment aussi pour faire ce qu'on a réussi à faire. Je pense que pour tout le monde, il y aura toujours un goût de trop peu. Peu importe où tu te situes, peu importe le niveau auquel tu es. C'est toujours une question de temps, en fait. Il y a un moment où tu auras un goût de trop peu, parce que tu n'auras plus la même place, tu n'auras plus le même truc. Mais, non, au final, ce n'est pas du tout un goût de trop peu, c'est plutôt... il y a eu beaucoup (rires).
Pour le dernier concert, à quoi peut-on s'attendre? Il y aura des invités?
David Baboulis: Il y aura des invités.
Charlotte Maison: Oui, il y aura quelques invités, des gens qui sont importants pour nous, dans notre histoire. Et il y a ce dernier vinyle qui sort en exclusivité, voilà.
À quel tirage?
Charlotte Maison: 300 exemplaires.
David Baboulis: Ce sera ultra-limité. En fonction de ce qu'il restera ou pas, il sera peut-être disponible chez un disquaire, et encore.
Charlotte Maison: Peut-être contacter quelques disquaires, oui. Juste pour en envoyer deux ou trois.
David Baboulis: De manière générale, il sera disponible à ce moment-là.
Charlotte Maison: À l'AB.
La version digitale de "The Flow" est disponible depuis vendredi. Le morceau peut être écouté ci-dessous via YouTube et Spotify. La poignée de places encore en vente pour le concert de ce mardi soir à l'AB devrait partir dans les heures à venir. Ce dernier show sera diffusé en live sur la page Facebook du groupe.
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