“C’est injuste”, pourquoi cette Une de Paris Match consacrée à PPDA ne passe pas

“Au début, je me suis dit ‘je ne vais rien dire’. Ça ne va pas, cette couv, mais on parle de nous au moins [...] Mais ça ne va pas. Ça ne passe pas”, a réagi Cécile Delarue en découvrant la Une de Paris Match consacrée à l’affaire PPDA. Dans les colonnes du magazine Libération, la femme avait dénoncé un harcèlement subi de la part du présentateur de TF1 Patrick Poivre d’Arvor. “On me l’a envoyée de partout, cette Une [...]. Il y a cet homme qui se balade dans la rue et qui est donc en photo dans tous les kiosques de France”, a-t-elle ajouté sur le réseau social. 

“Je n’ai aucun plaisir à devoir encore une fois parler publiquement, et l’ouvrir devant vous tous. Mais vraiment, tout cela n’est pas possible. Tout cela est trop injuste. Ça dit qu’un homme accusé de crime par des dizaines de femmes, pardon, par des dizaines et dizaines de femmes, peut encore aujourd’hui se promener tranquille dans les rues de notre belle France”, a souligné la journaliste. Elle invite tous ceux qui passent devant cette couverture “à penser aux autres, affreusement nombreuses, qui passent devant et revoient en boucle ce qu’elles ont pu subir de la part de cette personne”. Elle a ensuite poursuivi: “C’est injuste qu’elles soient réduites à ce ‘tribunal médiatique’, parce qu’elles n’ont plus droit au tribunal tout court. C’est trop tard. C’est prescrit. Ça ne change pas que c’est dégueulasse." 

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Pour rappel, en juin dernier, le parquet de Nanterre a refermé l’enquête préliminaire visant Patrick Poivre d’Arvor, après cinq mois d’investigations. Il a jugé les faits rapportés comme étant prescrits ou insuffisamment qualifiés. Seules deux enquêtes sont encore ouvertes aujourd’hui. Une première enquête a été lancée le 17 décembre dernier suite à la plainte pour viol de l’écrivaine Florence Porcel. Une deuxième enquête a été ouverte en parallèle après une plainte déposée par une femme accusant PPDA de l’avoir violée lors du festival de Cannes en 1985. L’homme continue de nier les accusations portées contre lui. 

“Il n’y a pas une semaine sans que je parle à une nouvelle femme qui raconte des faits terrifiants", a affirmé Cécile Delarue. “Je pense aujourd’hui à celle qui m’a dit que pendant des décennies, elle n’a pas supporté qu’on allume la télé le soir à 20h de peur d’y voir la tête de son violeur." 

D’autres personnalités sont sorties du silence après avoir découvert la Une de Paris Match ce jeudi. La journaliste de France Inter, Giulia Foïs, qui a subi un viol à l’âge de 20 ans, estime que cette couverture est particulièrement violente. “Un jour, j’ai vu le visage de l’homme qui m’avait violée à la Une d’un journal. En exergue, il disait: ‘on m’a bousillé la vie’. C’était dans le petit kiosque de la gare TGV. J’ai lu, j’ai eu envie de me jeter sous un train. Sinon, ça va, ton choix éditorial”, écrit-elle. 

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De son côté, l’écrivain et journaliste Adrien Borne a affirmé qu’il attendait avec impatience “de découvrir une Une et un article de 4 pages sur ce que deviennent les femmes qui ont pris la parole avec courage! Vous vous souvenez? Vous vous souvenez de leur nom? (...) Rien ne changera tant que le point de vue ne changera pas. Sortez les mouchoirs braves gens. Sa vie est devenue si triste. Les victimes? Bah, on s’en fout”, a-t-il ironisé sur Twitter. 

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