Ce qu’il faut savoir avant de se lancer dans une cure de compléments alimentaires: “Les produits achetés en ligne peuvent être inefficaces, voire dangereux”

En Belgique, 2 personnes sur 3 consomment des compléments alimentaires de manière régulière (35% tous les mois et 40% tous les trimestres). Ce sont notamment des femmes (près de 75%). Plusieurs constats: c’est un marché en plein essor, tout le monde y va de sa propre expérience, le choix n’est pas toujours encadré par un professionnel et les cures sont souvent rapidement abandonnées. Plus d’une personne sur deux (53%) ne va pas jusqu’au bout de sa cure de compléments alimentaires. Ce chiffre grimpe à 2 personnes sur 3 (71%) chez les consommateurs ponctuels et même à plus de 3 personnes sur 4 (78%) des 18-34 ans. 

Cette étude a été menée par INCARA LAB, jeune filiale d’un groupe industriel français spécialisé dans la conception et la production de produits de beauté et de santé, qui lance aujourd’hui en Belgique et en primeur pour l’Europe, une gamme de compléments alimentaires totalement innovants, INCARA SOLUTIONS. Mais que doit-on savoir avant de se lancer dans une cure de compléments alimentaires? Le nutritionniste belge Damien Pauquet nous éclaire sur le sujet. 

Damien Pauquet: “Dans le terme complément, on retrouve la notion de ‘compléter’. Donc un complément alimentaire va venir compléter notre alimentation et s’ajouter aux apports nutritionnels conseillés de base. Avant de se lancer dans une cure, on doit d’abord manger assez de fruits et légumes. Ensuite, le terme ‘complément alimentaire’ sous-entend que c’est naturel, c’est-à-dire des produits non médicamenteux et non chimiques. Les cachets vont souvent être à base de plantes, de minéraux ou d’oligo-éléments. La grosse différence avec un médicament s’explique par les tests en amont de la mise sur le marché. Pour un médicament, il faut souvent attendre minimum quatre ans avant de le retrouver en vente, un complément alimentaire peut lui être commercialisé en seulement quelques semaines." 

“On déconseille la prise de compléments alimentaires à trois types de personnes. Premièrement, aux enfants de moins de dix ans. Deuxièmement, en cas de problème de santé, il faut absolument l’avis d’un médecin. Et enfin, on déconseille également les cures de compléments pour les femmes enceintes ou qui allaitent. Pour tous les autres individus, a priori, il n’y a aucun danger.”

“Selon moi, l’avis d'un médecin n’est pas obligatoire. Par contre, oui, il faut avoir l’avis d'un professionnel avant de débuter une cure. Par professionnel, on entend soit un pharmacien, un nutritionniste ou un autre professionnel de la santé. La raison pour laquelle cet avis est très important, c’est parce qu’il permet d’écarter de potentiels problèmes d’allergie ou d’intolérance, mais aussi les problèmes de malabsorption. Avec un excès d’oméga-3 ou même de vitamine D, on pourrait avoir des problèmes digestifs. Dans son suivi, le professionnel s’assure également que vous ne souffrez pas de migraines, de maux de tête, d’hypertension... Vous ne risquez rien de très grave, mais on veut éviter les inconforts potentiels liés à la prise de compléments alimentaires. Le professionnel est aussi là pour faire comprendre au patient qu’il doit d’abord corriger son alimentation, son sommeil et sa pratique d'une activité physique avant de se lancer dans une cure.”

“En moyenne, on peut voir les effets d'une cure déjà après quinze jours. Mais la plupart des traitements qu’on conseille durent environ deux mois. Souvent, on va prendre une cure pendant deux mois et l’arrêter les deux mois suivants, et on prend donc trois cures sur un an." 

“En général, on conseille de les prendre le matin pendant le petit déjeuner, ou dans certains cas de figure, plutôt au souper ou avant d’aller dormir. On va essayer d’associer cette prise de compléments à des gestes du quotidien: le brossage des dents, son verre de jus de citron du matin, un rituel du soir... Beaucoup de patients finissent par les prendre un jour sur deux ou partent en vacances sans leurs compléments. Mais ça n’a pas de sens. Ils sont beaucoup moins dosés qu'un médicament, donc il faut être très régulier. C’est pour cette raison que l’idéal est de prendre les compléments aux mêmes heures et pendant toute la durée de la cure." 

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“Elle sera moins efficace. Souvent, quand on prend des compléments, c’est pour traiter la fatigue au sens large. Donc si vous ne terminez pas la cure, vous allez recharger vos batteries, mais seulement à 80%, par exemple. Donc il faudra peut-être faire deux ou trois cures pour avoir les effets d’une seule cure bien menée.” 

“En fait, il y a un double risque. Le plus probable, c’est que le produit vendu soit inefficace. Quand il s’agit de compléments vendus à un très bas prix, ils sont souvent sous-dosés et remplis d’additifs. Donc le premier risque, c'est vraiment l’inefficacité, du moins quand on commande sur des sites qui mettent en vente des produits brevetés par l’Europe. Par contre, si on commande des compléments qui viennent de Chine, des États-Unis ou d’autres pays de l’Est, par exemple, on pourrait se retrouver avec des produits dangereux pour la santé. Les pharmacies, parapharmacies ou encore magasins bio restent les endroits à privilégier pour se procurer des compléments alimentaires." 

“Certains spécialistes estiment qu’on n’a pas besoin de prendre des compléments alimentaires. Moi, je réponds souvent que c’est vrai, mais seulement si on dort bien, qu’on a un poids de forme, qu’on fait du sport régulièrement et que notre alimentation est parfaitement équilibrée. Mais avec la vie qu’on mène aujourd'hui - le stress, le manque d’ensoleillement, une mauvaise qualité de sommeil - ce n’est pas inutile de faire une cure de compléments alimentaires." 

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