“Les gens qui ont souffert sont plus intéressants que les autres”, mais encore faut-il savoir aller de l’avant
InterviewSandrine De Montmort a vécu des choses difficiles dans sa vie: un rapt en Californie (heureusement, ce ne fut l’affaire que de quelques très longues heures et d’une grosse frayeur), le décès de son petit garçon alors âgé de quelques mois sans raison apparente, celui de son père un peu plus tard… De ces épreuves, Sandrine, qui a longtemps travaillé dans la presse féminine et l’événementiel, a appris beaucoup. Elle a rassemblé dans un livre tout ce qui l’a aidée à aller de l’avant. “Vivre pour apprendre” est un livre de développement personnel “simple” destiné à “ouvrir les consciences” de ceux qui en ont besoin.
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“Dans ce livre, je sème des graines pour que tous ceux qui traversent une épreuve puissent trouver des options, des idées, des solutions. Il ne faut pas rester bloquer à un étage de sa vie parce qu’on est dans l’incertitude, dans l’angoisse ou dans la peur.” Voilà quelques-uns des enseignements qu’elle décrit dans son livre et qu’elle analyse avec nous.
La souffrance rend les gens intéressants
Sandrine donnerait presque aux gens l’envie de souffrir un peu. Pour elle, les gens qui ont souffert sont généralement bien plus intéressants que les autres. “Quand on a souffert et qu’on a intégré ces souffrances, ça fait de nous des meilleures personnes, plus sensibles, plus à l’écoute. Ce sont nos cicatrices qui nous rendent intéressants.”
Le rire nous sauvera
“Rire permet de garder de la légèreté même quand tout semble grave. La vie est fragile, précieuse, elle peut être très courte. J’ai cette réalité-là. Je sais que les choses peuvent vite déraper. Rire est nécessaire. Je veux garder en moi cette légèreté.”
Le deuil prend du temps
Un matin, Sandrine a trouvé son petit garçon de quatre mois mort dans son lit. Elle décrit cet épisode tragique comme un “cataclysme absolu, la fin de mon monde, la souffrance dans toute son intensité.” “Je suis quelqu’un de gai, d’enthousiaste. Je suis quelqu’un d’aimant, dans le partage. Et la porte s’est refermée d’un coup. Je ne voyais plus la lumière. Il y avait un décalage entre ma tête et mon corps. J’ai fait de la réflexologie plantaire et une femme m’a dit: j’ai l’impression de toucher une morte.”
Sandrine le dit et le répète: “Le deuil est un processus long. Il ne faut pas faire son deuil pour rassurer son entourage, qui veut qu’on aille bien, vite. Ce n’est pas grave d’être triste. Aujourd’hui, on est dans ce diktat du bonheur: on doit être tout le temps de bonne humeur… Mais c’est normal d’être triste. Il faut laisser la place au deuil.”
Il faut affronter sa douleur pour remonter la pente
Sandrine raconte avoir pris des anti-dépresseurs après le décès de son enfant. “Mais les anti-dépresseurs, ça vous endort, ça vous abrutit. Ça ne vous permet pas de toucher cette tristesse. Et il faut la toucher pour retrouver en nous la force qui va nous permettre de rebondir.” Quand elle a arrêté les anti-dépresseurs, son travail de deuil a pu enfin commencer. “Le chagrin, il était là, quoique je fasse. Je devais lui faire face, l’accepter, l’accueillir et en faire quelque chose.”
La mort est un fait, il faut vivre avec
“Depuis le coronavirus, on fait tout pour que les gens ne meurent pas. Dans la société en général, on favorise le jeunisme, on veut tous paraître plus beaux. C’est super de prendre de soi, mais on ne peut pas livrer toutes les batailles. Et celle-là fait partie de notre condition humaine: on va mourir. C’est comme ça. Il faut conscientiser la mort avec intelligence, ne pas vivre comme si on était immortels, prendre soin des gens qu’on aime.”
“Personne ne peut vous humilier sans votre permission”
Sandrine parle aussi de la vie quotidienne et des petites agressions qu’on subit, jour après jour. Elle rappelle que pour être humilié(e), il faut être deux: celui qui humilie et l’autre.
“La personne qui cherche à vous humilier, elle parle d’elle, c’est son point de vue. On sait que les gens agressifs sont mal dans leur peau. Si ça n’a pas d’emprise sur vous, celui qui cherchera à vous humilier sera lui-même humilié. Il faut être deux pour attaquer. Ça marche toujours en duo: il y a l’agresseur et la victime.”
Elle conseille donc de sortir du jeu en se visualisant dans une grande boule de verre. “Imaginez-vous dans une grande bulle de verre. Personne ne peut entrer dans votre espace sans votre accord.”
“Ne prenez rien personnellement. Rien de ce que font les autres n’est à cause de vous. Ce que les autres disent et font est une projection de leur propre réalité.”
De cette citation du célèbre livre “Les quatre accords toltèques”, Sandrine précise: “Quand les gens vous reprochent des choses, ce sont souvent des choses qui les concernent, eux. Mais ils ne s’en rendent pas compte: ils n’ont pas fait leur travail d’introspection. Ce que les gens disent de vous, c’est le reflet de ce qu’ils sont. Répondez-leur en riant. La gentillesse désarme. Changez les vibrations. N’alimentez pas le débat quand il n’y a pas de débat possible.”
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