Thrombose et pilule: comment choisir une contraception sûre et efficace?
InterviewLa récente polémique autour du vaccin AstraZeneca et de ses effets secondaires a relancé le débat au sujet des risques avérés de thromboses liés à la pilule contraceptive. La question d’une contraception efficace, mais sûre persiste auprès des femmes. Alors comment et quoi choisir? Le Dr. Jean-Louis De Keyser, chef de Service Gynécologie aux Cliniques de l’Europe à Bruxelles, répond à nos interrogations et nous guide pour un choix éclairé en matière de contraception.
Sur un million de femmes qui prennent la pilule, 500 à 700 d’entre elles sont exposées tous les ans à un risque de thrombose (un caillot qui se forme dans un vaisseau sanguin et l’obstrue). Un danger connu depuis de nombreuses années. Pourtant, les prescriptions de pilule comme moyen de contraception restent généralisées. “Ce risque est quand même très faible”, tempère d’emblée le Dr. Jean-Louis De Keyser, chef de Service Gynécologie aux Cliniques de l’Europe à Bruxelles.
“C’est un risque que l’on met en exergue parce que ça touche des personnes jeunes. Mais il est infime. Il est moindre que celui d’une femme qui vient d’accoucher ou d’un homme qui doit être opéré d’une prothèse de hanches, par exemple.”
La polémique autour du vaccin AstraZeneca a réveillé des craintes chez les utilisatrices de pilules contraceptives, qui s’interrogent davantage. “Comme on sait que le vaccin AstraZeneca a un risque thromboembolique qui est réel, des patientes qui doivent être vaccinées nous appellent pour savoir si elles peuvent recevoir une dose de ce vaccin ou d’un autre. D’autre part, elles en profitent pour demander si ce n’est pas l’occasion de changer de contraception et de passer à un moyen de contraception qui n’a pas de risque thromboembolique”, nous confie le spécialiste.
D’autres facteurs
Mais concrètement, d’où vient ce risque? “C’est l’œstrogène qui est en cause.” Il est important de rappeler que ce risque est spécifique à la contraception combinée, une forme de contraception dans laquelle un œstrogène est associé à un progestatif. L’œstrogène d’une telle pilule combinée offre certains avantages (par exemple, une réduction des saignements imprévus ou des spottings et donc un meilleur contrôle du cycle), mais augmente également le risque relatif de thrombose. Le progestatif associé à l’œstrogène peut également influencer ce risque relatif accru de thrombose (causé par l’œstrogène).
“Il y a aussi d’autres facteurs de risque. Il y a des femmes à haut risque auxquelles il ne faut pas prescrire la pilule. Si on élimine déjà les mauvaises prescriptions et candidates, le risque de thrombose en lui-même devient peu important”, ajoute le Dr. Jean-Louis De Keyser.
Ces autres facteurs de risque concernent les fumeuses, les diabétiques, les personnes sédentaires, les personnes obèses, ceux qui ont des antécédents de thrombose ou d’embolie chez eux ou dans la famille, ceux qui ont des antécédents vasculaires ou alors des troubles de la coagulation.
“Lors de la prescription d’une pilule, on pose une série de questions quant à savoir s’il y a des facteurs de risque. Alors, bien sûr, il faut faire le choix dans les pilules. Car dans les pilules modernes, il y en a base de progestatif uniquement, qui elles ne sont nullement contre-indiquées dans les cas d’antécédents ou facteurs de risque”, précise le médecin.
Les alternatives
Quelles sont dès lors les autres possibilités en termes de contraceptifs?
- le retrait (L’homme doit se retirer du vagin de sa partenaire avant d’avoir éjaculé)
- les préservatifs
- les méthodes liées aux températures
- les mini-pilules à base de progestatif
- le stérilet non-hormonal (au cuivre) et hormonal (à base de progestatif)
- les implants
- les anneaux vaginaux (mais qui n’offrent pas un gros intérêt au niveau thromboembolique)
- les patches
- les méthodes définitives (La ligature des trompes et la vasectomie)
Le contraceptif masculin, quant à lui, est toujours à l’étude et n’est pas encore commercialisé.
Quelle efficacité?
Mais ces alternatives à la pilule combinée sont-elles tout aussi efficaces? “Les pilules combinées restent les plus efficaces, ainsi que l’implant, les stérilets hormonaux et la mini-pilule Slinda”, répond le Dr. De Keyser. Les autres mini-pilulent, prescrites notamment pendant l’allaitement, sont un rien moins efficaces. Le stérilet au cuivre est un peu moins efficace que ne l’est la contraception orale. “Mais il faut tout de même signaler que la contraception orale n’a pas une efficacité à 100% non plus. Il y a l’indice de Pearl, qui mesure l’efficacité des méthodes de contraception et qui n’est jamais de 100%.”
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