“Tu t’empiffres, c’est tout”: la grossophobie, le combat perpétuel des personnes obèses
Des gens "incapables de se restreindre": en consultation médicale comme dans la vie quotidienne, la stigmatisation visant les personnes obèses en France est récurrente et trouve souvent son origine dans la méconnaissance des causes de leur trouble.
"J'ai l'impression d'être prise pour un morceau de viande décérébré", confie Sophie, une Française de 56 ans, qui a requis l'anonymat. Lors de rendez-vous médicaux "pour des symptômes très précis, les premières paroles des médecins sont: ‘Le premier problème à traiter est votre obésité", regrette-t-elle, se considérant "réduite à son enveloppe charnelle". Pour elle, la société et le corps médical ont une "vision étriquée" de l'obésité: "Est gros celui qui ne veut pas se restreindre". Une image associée "à la saleté, l'inconstance, la fainéantise".
Deux Français sur trois considèrent l'obésité comme "un problème de volonté", révèle une enquête réalisée en février par la startup Fedmind, qui lutte contre la grossophobie en organisant des groupes de parole. Les journées européennes de l'obésité ont lieu samedi et dimanche. Or, loin d'être une question de volonté, l'obésité de Sophie est "le symptôme d'une compensation liée à un problème psychologique", explique-t-elle, et les remarques ne l'aident pas à aller mieux, au contraire.
L'obésité résulte d’“une accumulation de circonstances dont les personnes sont victimes, comme des troubles du métabolisme, des maladies mentales", explique à l'AFP Nina Lahaeye, de Fedmind. "Il existe plus de 110 facteurs favorisant l'obésité, ce n'est pas un choix", dit-elle, mais le public est mal informé sur le sujet. Sylvie Benkemoun, présidente du Groupe de réflexion sur l'obésité et le surpoids (GROS), ajoute que "la grossophobie sous-entend que tout le monde peut peser un poids standard" sans considérer, outre les "traumatismes et troubles psychologiques, de possibles prédispositions génétiques".
Sylviane, 45 ans, voit "trois chiffres" lorsqu'elle monte sur la balance. En surpoids depuis ses trois ans, elle dit n'avoir "jamais connu une courbe de poids normale". Elle a vécu des traumatismes l'ayant conduit à trouver "refuge dans la nourriture", mais une hypothyroïdie lui a aussi été diagnostiquée. "Quand j'étais ado, un endocrinologue m'a dit ‘Si tu étais dans un camp de concentration, tu serais mince. Là, tu t'empiffres, c'est tout’", se souvient-elle. Durant toute sa scolarité, elle a été victime de stigmatisations et cela n'a jamais vraiment cessé.
“Stéréotypes inconscients”
Ces discriminations perdurent alors même que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'alarmait, le 3 mai, d'une "épidémie de surpoids et d'obésité" en Europe, à laquelle est confronté près d'un adulte sur quatre. Selon l'étude Fedmind, un Français sur cinq pense que les remarques faites aux personnes en surpoids les incitent à maigrir pour ne plus avoir à les subir.
Une fausse idée qui ne fait qu'accroître les difficultés des victimes. "Le problème de ces stéréotypes, c'est qu'ils sont inconscients", dit Sylvie Benkemoun. "Les auteurs de ces propos ne se rendent pas compte du mal que ça peut produire, ça empêche de vivre". Au contraire, "la grossophobie fabrique l'obésité", renchérit Catherine Grangeard, psychanalyste et autrice d'ouvrages sur le sujet. “La société nous fait croire qu'être mince, c'est être bien dans sa peau, c'est une manipulation extrêmement grave". Elle pointe notamment les régimes qui peuvent "entraîner l'obésité par un effet de yo-yo", en faisant perdre du poids pour en reprendre un peu plus.
Sylvie Benkemoun pointe de son côté les chirurgies "de plus en plus invasives" proposées pour maigrir. Si l'obésité augmente les risques de développer des maladies graves, "les médecins grossophobes passent souvent à côté d'autres maladies comme le cancer, qui sont diagnostiquées plus tard", regrette-t-elle. L'OMS considère que les personnes dont l'IMC (indice de masse corporelle) se situe entre 25 et 30 sont en surpoids, et qu'elles sont obèses à partir de 30.
"La société est loin de banaliser les corps gros, les vergetures, les seins qui tombent", regrette Nina Lahaeye. Alors, pour faire évoluer les mentalités, des femmes rondes "osent" se montrer sur les réseaux sociaux. Un affichage décomplexé qui constitue un "espoir militant" pour elle, appelant les personnes en surpoids à "se détacher des sites de perte de kilos et à s'entourer de gens qui leur ressemblent, et de se dire ‘je peux être gros et heureux’”.
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