Un retour serein au bureau, ça se prépare: les précieux conseils d’une coach en entreprise
InterviewNos habitudes étaient bien installées. Mais la crise sanitaire sans précédent et les nombreuses mesures restrictives qui l’ont accompagnée les ont fait voler en éclats. Avec la fin des confinements et le sentiment de liberté retrouvé, une nouvelle étape aura lieu pour bon nombre d’entre nous après les vacances d’été: le retour au bureau. Car depuis le 9 juin dernier, le retour en présentiel est autorisé, à concurrence d’un jour par semaine maximum. Un moment que certains vivent la “boule au ventre”. Il faut dire que le télétravail - dans un premier temps rejeté - s’est finalement démontré intéressant à bien des égards. Alors comment alléger ces appréhensions qui nous animent à l’idée de retrouver cet ancien rythme de vie et nos collègues, avec qui les liens ont changé par la force des choses? Hélène Feuillat, coach et formatrice en entreprise depuis plus de 10 ans en Belgique, nous livre ses précieux conseils.
On n’osait presque plus y croire. Et pourtant, le retour au bureau est désormais possible. Alors que l'on en rêvait, cette reprise s’accompagne pour certains de quelques peurs. Comment les surmonter?
La première chose à faire est de se demander ce que l’on a comme appréhensions au travail. Certains ont simplement peur de reprendre les transports en commun. D’autres ont davantage une crainte quant à leur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle: de devoir de nouveau courir comme des dératés, de passer du temps en voiture... Ils se demandent comment ils vont réussir à tout faire, alors que depuis un an, ils organisaient leur agenda comme ils l’entendaient. Et puis, il y a aussi des personnes qui ont tout simplement peur de rencontrer des collègues en vrai. Et plus particulièrement, celles qui ont commencé à travailler durant cette période Covid et qui n’ont jamais vu leurs collègues.
Je pense qu’il est important de pouvoir avoir une conversation avec son responsable pour pouvoir préparer cette rentrée. Et de pouvoir poser des questions toutes simples que l’on a un peu oubliées: “vais-je avoir un bureau à moi ou non?”, “ai-je une place de parking?”, “où demander mon badge?”...
De manière générale, chaque employé ne devrait-il pas demander un entretien de manière proactive?
Oui, ça, je le ferais en tout cas, avec son responsable et/ou son contact des ressources humaines. Tout simplement pour être également rassuré quant à l’aspect purement pratico-pratique.
Ces repères sont importants pour se sentir en confiance?
Oui, voilà. Quand on parle de confiance en soi et d’appréhensions, la chose la plus importante est de pouvoir se préparer. C’est un peu comme une rentrée des classes, pour laquelle on prépare ses affaires pendant plusieurs jours.
Se préparer, c’est donc important. D’autant plus que la crise sanitaire a quelque peu changé les choses...
Oui, tout à fait. C’est pourquoi il est important de retrouver également des mails qui ont été envoyés par rapport à ce qui a changé avec les mesures sanitaires. Il ne faut pas hésiter à demander pour être sûr d’avoir bien compris ce que cela veut dire. De toute façon, que l’on soit novice ou non dans son job, je conseille d’avoir cette conversation avec son manager. Pour ce premier retour, je pense qu’il est aussi important de déjà s’organiser un petit lunch avec des collègues, en tenant compte évidemment des gestes barrières.
Est-ce également une bonne idée de prévoir une sortie avec les collègues, avant ou après le retour au bureau, pour renouer les liens qui ont été mis à l’arrêt durant les confinements?
Je pense que c’est super important. Mais également savoir dans quelle mesure ce ne sera pas la responsabilité du manager de prévoir quelque chose en équipe. Maintenant, cela dépend du manager que l’on a. S’il ne prend pas l’initiative et que vous avez besoin de liens sociaux et de revoir vos collègues, c’est quelque chose que vous pouvez organiser. Mais je demanderais tout de même ce qui est prévu à mon responsable lors de l’entretien. Il faut aussi voir quelles étaient les habitudes avant! Et de pouvoir ramener quelques habitudes précédentes, qui fonctionnaient bien pour l’équipe.
Le stress vient souvent de l’inconnu
Ces habitudes, ce sont aussi les petites “pauses café” qui rythmaient nos journées.
Oui, toutes les habitudes qui nous convenaient et faisaient du bien à tout le monde. Pourquoi ne pas fixer un “point café” à l’avance avec un ou une collègue que l’on a plus revu. Tout ce qui est de l’ordre de la planification va nous rassurer. Le stress vient souvent de l’inconnu. Pouvoir se rassurer en ayant déjà des perspectives, cela aide. L’idéal est de prévoir des choses concrètes pour au moins les deux premiers jours.
Que peuvent mettre en place ceux qui ont peur de revoir physiquement leurs collègues?
La première chose est de simplement pouvoir dire à ses collègues que les gestes barrières restent importants pour vous, si c’est le cas. On s’embrasse? On ne s’embrasse pas? On ne sait pas trop. Pour éviter ces moments de gêne, ça peut être important de dire à ses collègues: ‘Moi, je préfère rester dans la distance physique. Ne sois donc pas surpris si je ne te saute pas dans les bras’. Il s’agit simplement de pouvoir l’annoncer! Même chose si l’on croise une personne par hasard.
Et puis, il faut aussi s’autoriser à rester encore un peu dans cette posture de recul si on en a besoin. Et cela passe par le fait de continuer à porter un masque, d’être assis un peu plus loin que les collègues en salle de réunion, de ne pas prendre directement la parole par rapport à ce qui est partagé en réunion... C’est important de pouvoir se respecter. Il suffit, une nouvelle fois, d’en avertir son responsable.
Après autant de temps sans contact, les conversations ne vont peut-être pas venir spontanément. Peut-on prévoir une série de questions pour éviter les blancs à la pause de midi?
On ne sait pas ce qu’il s’est passé pour son ou sa collègue pendant les confinements. Pour certains, ça a été très difficile. Et pour d’autres, ça a été très bénéfique. Je pense que c’est important de garder une certaine légèreté dans ce début de discussion et de voir les choses de manière constructive et positive. Alors pourquoi ne pas poser une question comme ‘S’il y a une chose qui a été un avantage pour toi cette année, laquelle ce serait?’ On peut également demander à la personne quelle est la chose qu’elle a envie de faire en équipe pour ce premier mois de retour au bureau. L’idée est de partir d’un présupposé positif.
Ces mois de télétravail ont donné le sentiment à certains employés que leur hiérarchie leur faisait davantage confiance. Or un retour au bureau est synonyme de plus contacts avec les supérieurs et peut-être plus de directives. Comment gérer cette situation si elle se présente?
Une fois encore, je pense que cette conversation avec son manager est essentielle. Mais il faut aussi voir quel était le leadership du manager pendant le confinement: dans quelle mesure il était “contrôlant”, dans quelle mesure il s’est habitué à lâcher prise et à être plus attentif au résultat obtenu plutôt qu’à la façon... À ce moment-là, il faut pouvoir demander à son manager comment il a évalué notre travail et si celui-ci lui convient ou non, mais aussi lui dire que la façon dont le travail a été délégué cette année nous convient et que l’on espère poursuivre sur cette voie. Tout est une question d’oser dire les choses.
Que peut-on attendre de la part du manager? Comment peut-ils contribuer à un retour au bureau serein?
Il doit normalement être au courant des appréhensions de chacun. Il doit pouvoir rassurer et aussi contribuer au fait que les membres de son équipe sortent de leur zone de confort en leur montrant qu’il est là pour eux. On peut aussi voir dans quelle mesure on peut redéfinir les règles en vigueur. Le manager doit pouvoir aussi faire le point avec toute son équipe en soulignant ce qui s’est bien passé et ce qui a été plus difficile durant ce confinement. Je pense que la co-création et l’input de chacun va être important, plutôt que d’essayer de forcer la main.
Hélène Feuillat, coach et formatrice, a récemment lancé en avril dernier la formation digitale “With Greater Impact” dans laquelle elle donne les clefs pour trouver sa place au milieu du monde du travail. Une formation sur la confiance en soi, imaginée sous forme d’un parcours semi-autonome de sept semaines. Ce cursus s’adresse à tous ceux qui veulent prendre leur confiance en main. La prochaine formation démarre le 8 septembre.
Plus d'informations ici.
LIRE AUSSI
Les entreprises veulent savoir si leurs employés ont été vaccinés mais... ne peuvent pas le demander
Gratis onbeperkt toegang tot Showbytes? Dat kan!
Log in of maak een account aan en mis niks meer van de sterren.Aussi dans l'actualité
-
Independer.be
Votre voiture dispose d'un système de clé sans contact? Voici comment vous pouvez éviter que les pirates ne la volent
Le phénomène suivant est de plus en plus fréquent: le vol de voitures (électriques) lors duquel les voleurs piratent le système sans clé intelligent afin d’ouvrir votre voiture sans contact et de la voler sans laisser de trace physique. Heureusement, vous pouvez vous protéger contre un tel type de vol et avec une bonne assurance auto, vous serez couvert(e) au cas où ceci vous arriverait. Ci-dessous, Independer.be vous explique ce que vous devez savoir à ce sujet. -
Cette enceinte sans fil a été spécialement conçue pour le télétravail
À domicile ou au bureau, le travail est souvent perturbé par l’entourage ou des bruits environnants qu’il faudrait éliminer lors des réunions virtuelles. L’enceinte tour de cou Sony SRS-NB10 a été spécialement pensée pour les conférences en ligne. -
Google et Facebook rendent la vaccination obligatoire pour retourner travailler au bureau
Google exige que ses employés soient vaccinés contre le coronavirus avant de retourner travailler dans les locaux de l'entreprise. Autre géant technologique américain, Facebook a également annoncé que ses employés aux USA doivent être vaccinés avant de retourner dans ses bureaux. -
Mise à jour
Les entreprises veulent savoir si leurs employés ont été vaccinés mais... ne peuvent pas le demander
Les entreprises veulent savoir si leurs employés ont été vaccinés ou non, mais légalement elles ne sont pas autorisées à le demander. “Nous sommes responsables de la sécurité sur le lieu de travail”, déclare samedi l'organisation patronale flamande Voka dans les journaux Mediahuis. -
Guide-epargne.be
Etes-vous automatiquement assuré(e) via votre carte de crédit? Voici les couvertures et frais auxquels vous pouvez vous attendre
Avez-vous prévu un voyage pendant les vacances de Pâques? Dans ce cas, vous devez vérifier de quelles assurances vous disposez déjà via votre carte de crédit. Ainsi, vous pourriez éviter les éventuels frais liés à une assurance supplémentaire superflue. Ci-dessous, Guide-epargne.be vous fournit un aperçu.
-
Monenergie.be
L'avantage lié au tarif nuit disparaîtra dans 3 mois: combien pouvez-vous encore économiser actuellement en faisant votre lessive pendant la nuit?
La différence entre le tarif jour moins avantageux et le tarif nuit plus avantageux disparaîtra à partir du 1er juillet 2022, du moins en ce qui concerne les coûts de réseau. Combien pouvez-vous encore économiser actuellement en faisant tourner votre machine à laver pendant la nuit? Et quel sera l’impact de ce changement sur votre facture énergétique? Monenergie.be a examiné ceci. -
Des protections menstruelles gratuites pour les détenues en Belgique
Quelque 300.000 protections menstruelles seront mises gratuitement à disposition des 500 femmes détenues dans le pays, ont annoncé mardi dans un communiqué la ministre de la Lutte contre la pauvreté, Karine Lalieux, et le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne. -
Mettre les calories au menu pour lutter contre l'obésité: bonne ou mauvaise idée?
Désormais, si vous ouvrez un menu dans un grand restaurant ou chaîne de restauration britannique, vous y verrez le nombre de calories par plat. Il s’agit d’une mesure gouvernementale visant à lutter contre l’obésité. Dans notre pays, pas moins d’un Belge sur deux est en surpoids et 16% sont même obèses. Cet ajout au menu, pourrait-il être une bonne idée pour nous ou existe-t-il un meilleur indicateur d’une alimentation saine? Et qu’en est-il des personnes souffrant de troubles alimentaires? Les diététiciens Michaël Sels (UZA) et Sanne Mouha donnent leur point de vue.