Aux États-Unis, de “fausses cliniques spécialisées” piègent les femmes qui veulent avorter
Aux États-Unis, de faux établissements de santé se font passer pour des “centres de crise pour grossesse” et accueillent régulièrement des femmes qui souhaitent avorter. Cependant, ces centres militent en réalité contre l’interruption volontaire de grossesse et tentent par tous les moyens de dissuader les femmes d’avorter, rapporte le média France 24.
Interrogée par France 24, Jennifer, militante pro-avortement, raconte: “Les fausses cliniques se placent souvent à proximité des vraies cliniques ou du planning familial. Les membres du personnel s’habillent comme des médecins, mais ils ne le sont pas (...) Ce sont juste des gens avec de fortes convictions religieuses.”
“Ils ne diront pas qu’ils sont contre l’avortement avant que vous ne soyez dans leur établissement. Si vous appelez avant, ils diront: ‘Venez confirmer votre grossesse, nous vous ferons passer une échographie’. Ces centres proposent aussi plusieurs services gratuits. L’objectif, c’est de vous faire franchir le pas de leur porte, par tous les moyens possibles, pour ensuite tout faire pour vous dissuader d’avorter”, ajoute la femme.
Dans ces établissements, le personnel va par exemple faire croire à une femme que sa grossesse est plus avancée qu’elle ne l’est en réalité, lui faire écouter les battements du cœur du fœtus ou encore faire croire à la patiente que l’avortement mène à l’infertilité. Toutes ces techniques ont pour unique but de dissuader la femme d’avorter.
(la suite ci-dessous)
“Beaucoup de ressources”
“Ces cliniques ont beaucoup de ressources (donateurs religieux ou argent public, ndlr), elles peuvent faire beaucoup de publicité. Et le fait qu’elles proposent de nombreux services gratuits, ça peut être très attrayant vu qu’aux États-Unis, nous n’avons pas de sécurité sociale. Consulter une vraie clinique coûte très cher ici”, précise Jennifer. Maintenant que la Cour suprême a révoqué le droit fédéral à l’avortement, l’influence de ces établissements anti-avortement pourrait augmenter dans tout le pays, s'inquiète la militante.
“Avec ce qui se passe aujourd’hui, notre combat, c’est de continuer de donner des informations correctes sur l’avortement et de dénoncer ces fausses cliniques”, conclut Jennifer. Malgré le fait que ces centres délivrent ouvertement des informations scientifiquement fausses et qu’ils utilisent des méthodes trompeuses pour convaincre les femmes, ils restent légaux aux États-Unis.
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