Beaucoup de contaminés dans les homes de la région de Charleroi: “Pas comme la première vague”
InterviewLes maisons de repos (MR) ainsi que les maisons de repos et de soins (MRS) ont été particulièrement vulnérables au coronavirus. Lors de la première vague, elles étaient à l’origine d’une bonne moitié des décès enregistrés en Belgique. Aujourd’hui encore, elles ne sont pas imperméables à la maladie.
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Une centaine de résidents sont actuellement positifs au coronavirus dans les MRS du Centre Public d’Action Sociale (CPAS) de Charleroi. Ce qui correspond à environ 10% du total puisque la capacité d’accueil de l’ensemble des MRS du CPAS carolo est de 1.013 places. “Mais c’est très variable” commente le responsable Communication de l’organisme public, Didier Neirynck. “Il y a 15 jours, nous comptions beaucoup plus de contaminés. Beaucoup d’entre eux viennent de sortir de quarantaine.”
Asymptomatiques
Par rapport à la première vague des mois de mars et avril, la situation a pourtant évolué: “Ce n’est pas comme lors du premier pic de l’épidémie. Il y a beaucoup plus d’asymptomatiques maintenant.” Même constat au Centre Spartacus Huart à Courcelles après un testing généralisé réalisé il y a une dizaine de jours! “L’objectif était d’anticiper cette seconde vague et d’avoir une vision précise de la situation en vue de prévoir les mesures les mieux adaptées. Malgré le respect strict des mesures sanitaires mises en œuvre depuis le début de la pandémie, 70 cas se sont révélés positifs. Néanmoins, la plupart de nos résidents sont heureusement asymptomatiques et se portent bien. Rien ne présageait donc de ces résultats” a rédigé la Commune de Courcelles sur sa page Facebook officielle. Le Centre Spartacus Huart recense 104 lits.
Impossible pour Didier Neirynck d’expliquer ce phénomène! Tout ce qu’il sait, c’est que l’approche stratégique du CPAS de Charleroi pour contrer le virus dans les MRS n’est plus identique à celle de la première vague: “Nous sommes mieux équipés. Dès que deux locataires d’un de nos homes ont formellement contracté la maladie, un testing généralisé est mis sur pied dans tout l’établissement.” Les membres du personnel n’y échappent pas. D’ailleurs, entre 50 et 60 des 900 employés du CPAS dans les MRS sont pour l’instant écartés: “Des bénévoles d’autres services sont arrivés en renfort. Certains proviennent des Soins et Services à Domicile qui ont moins de clients pour l’instant. D’autres sont des éducateurs ou des assistants sociaux dont les activités dans les espaces citoyens ont été mises à l’arrêt. Ils s’occupent de maintenir un lien social au sein des familles.”
Santé mentale
“Sauf cas exceptionnel”, les visites sont effectivement suspendues dans les résidences de Charleroi, Couillet, Gilly, Jumet, Marchienne-au-Pont, Monceau-sur-Sambre, Gosselies et Marcinelle: “C’est important pour nous que nos membres continuent de parler avec leurs proches. Nous employons tous les moyens technologiques pour que ce soit le cas. Avec Skype et compagnie, c’est possible. Aujourd’hui, c’est même entré dans les mœurs. Nos bénévoles sont là pour accompagner les personnes et pour éviter que le syndrome de glissement n’apparaisse.” D’après la Revue Médicale Suisse, le syndrome de glissement est caractérisé par “la détérioration rapide de l’état général avec anorexie, désorientation, accompagnée d’un désir de mort plus ou moins directement exprimé, un renoncement passif à la vie, un refus actif des soins, de l’alimentation.”
En cas de besoin, les services de santé mentale du CPAS sont à pied d’œuvre: “Quatre ou cinq psychologues viennent en appui des équipes sur place. Ils sont là aussi bien pour les résidents que pour le personnel. Les charges émotionnelles auxquelles celui-ci est confronté sont importantes.”
Organisation
L’organisation du travail a aussi été adaptée en comparaison avec la première vague: “Nous appliquons un système de cohortage. Dans chaque maison de repos et de soins, nous avons composé deux équipes parmi nos salariés. Chacune d’elles travaille sept jours d’affilée de manière à ce qu’elle ne puisse pas contaminer l’autre équipe.”
Autre atout supplémentaire: les tests salivaires essayés dans six maisons de repos wallonnes vendredi devraient arriver en fin de semaine. “Cela nous permettra de tester le personnel plus souvent et de repérer plus rapidement les gens à écarter” explique notre interlocuteur. Les tests salivaires consistent à cracher dans un petit pot qui sera ensuite envoyé dans un laboratoire. Contrairement aux tests nasopharyngés, les résultats devraient être disponibles dès le lendemain. Les tests salivaires sont néanmoins moins sensibles que les écouvillons.
Ce qui ne change pas par rapport à la première vague, c’est l’aménagement des ailes Covid-19 et des ailes non-Covid-19 dans chaque bâtiment. L’ensemble des précautions déjà prises n’ont néanmoins pas empêché le décès d’une dizaine de personnes depuis la fin du mois d’août dans les MRS du CPAS carolo.
Retrouvez, ici, toute l’actualité de Charleroi et de sa région.
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