Du personnel hospitalier en burn-out? “La fatigue est intense”

“La fatigue du personnel hospitalier est intense.” C’est ce que nous a confié la Directrice Générale de la Clinique Notre-Dame de Grâce à Gosselies (Charleroi), Sylvie Brichard. Au point d’observer des cas de burn-out? “Je ne peux pas vous le certifier car les dossiers médicaux de chacun sont secrets.”

Néanmoins, notre interlocutrice nous décrit ce à quoi ses employés ont été confrontés durant plusieurs semaines. “L’hôpital était peut-être à moitié vide et ne manquait pas de lits. Mais par rapport à une situation normale, cela exigeait deux fois plus de travail et deux fois plus de membres du personnel actifs. Les soins à prodiguer étaient lourds. Il fallait organiser l’isolement et prendre de nombreuses précautions.”

Cela était d’autant plus pénible que les prestataires de soins n’avaient pas le loisir de faire un break une fois rentrés chez eux: “C’était très prenant. De nombreux membres du personnel s’imposaient des contraintes dans leurs vies privées. Certains ont fait chambre à part ou se sont coupés de leurs familles. Ils vivaient avec la crainte de contaminer leurs proches. En plus, les enfants n’allaient plus à l’école à ce moment-là.”

Et malgré tout ça, le personnel hospitalier ne peut pas encore souffler: “Un certain nombre d’heures sont récupérées. Mais pas au point de ne pas reprendre une activité normale! Nous ne pouvons pas nous le permettre. Plusieurs malades hors Covid-19 ont évité de se rendre dans les hôpitaux au plus fort de la crise. Ils avaient peur. Maintenant, ils commencent à revenir. Mais ils sont dans un état qui n’est pas beau à voir. Ces patients viennent à la clinique alors qu’ils sont à un stade plus avancé de la maladie.”

Et puis, il y a aussi la situation économique: “Que ce soit pour les hôpitaux ou pour les prestataires de soins, il est impossible d’envisager une interruption. Pour les hôpitaux, il faut que ça tourne. Ils doivent également être disponibles pour la population. Quant à certains prestataires de soins, ils ne peuvent pas prendre de vacances car ils ont besoin de revenus.”

C’est pourquoi plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers temps au sein des établissements hospitaliers de la région de Charleroi. L’ensemble du secteur non-marchand demande une revalorisation salariale et un réinvestissement public.

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