Les Belges renonceront-ils bientôt à l’alcool? “Les buveurs seront considérés comme des perdants”
De plus en plus de personnes, principalement des jeunes, ont décidé d’arrêter de boire. Les non-buveurs deviendront-ils bientôt majoritaires? Le psychologue et observateurs de tendances Herman Konings a esquissé pour nos confrères de Het Laatste Nieuws l’avenir de la consommation d’alcool en Belgique.
L’alcool est-il devenu “has been”? De nombreuses personnalités, à l’instar de Bradley Cooper, Calvin Harris, Lana Del Rey ou encore Pharrell Williams ont en tout cas décidé de s’en priver. Cette tendance au “zéro alcool” semble particulièrement attirer les jeunes générations, d’après le centre flamand d’expertise sur l’alcool et les autres drogues (VAD). Les jeunes qui commencent à boire le font également plus tard que les générations précédentes.
Une question de génération et d’éducation
“Traverser la vie sans boire une goutte d’alcool n’est pas nouveau”, indique l’observateur de tendances et maître en psychologie théorique Herman Konings, interrogé par HLN. “Cependant, on constate une nette différence entre les générations plus âgées et les milléniaux (25 à 39 ans) et la ‘Gen Z’ (18 à 24 ans). Ces deux derniers groupes n’ont bien souvent pas (encore) d’enfant, ont plus de temps pour sortir, mais ne boivent pas plus pour autant. Au contraire, même. C’est un phénomène intéressant”. Prenons l’exemple de la France, où, selon le cabinet de conseil Wine Intelligence, les jeunes boivent de moins en moins de vin, remisant au placard l’éternel cliché du Français qui sirote son verre de rouge tous les jours.
La génération la plus “problématique” est celle des baby-boomers (plus de 55 ans), qui consomment en moyenne dix verres d’alcool par semaine. Selon Herman Konings, cela est notamment dû à l’éducation. “Les plus de 55 ans ont eu une éducation stricte. Leur mère, pour la plupart femme au foyer, ne les laissaient pas quitter la table tant qu’ils n’avaient pas terminé leur assiette de choux de Bruxelles. De manière générale, les enfants n’aiment pas les saveurs amères, mais les baby-boomers ont dû s’y habituer malgré eux, ce qui explique que, lorsqu’ils vont boire un verre avec des amis, ils prennent naturellement plus de plaisir à boire une pinte”, estime le psychologue.
La faute aux choux de Bruxelles
À l’inverse, la génération des personnes qui se trouvent aujourd’hui dans la vingtaine a été élevée différemment. “Les mères et les pères travaillaient souvent tous les deux, plus longtemps, parfois loin, et rentraient tard à la maison. Ils avaient donc moins de temps, notamment pour l’éducation alimentaire de leurs enfants, qu’ils ne forçaient pas à finir leur assiette de choux de Bruxelles”, avance Herman Konings. “Ils se sentaient peut-être coupables d’être aussi souvent absents et n’avaient de toute façon bien souvent pas eu le temps de cuisiner des légumes frais.”
Résultat: selon l’observateur de tendances, les enfants se sont moins vite habitués, voire pas du tout, aux goûts amers, et auraient tendance à vouloir manger davantage d’aliments sucrés. “Si certains apprécient la bière, il est probable que beaucoup d’entre eux ne l’aiment tout simplement pas. Ils lui préfèrent les alternatives plus sucrées comme le Red Bull”, poursuit le théoricien en psychologie. “Et comme autour d’eux, peu de personnes consomment de l’alcool, ils seraient moins tentés.”
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Les buveurs sont-ils des “perdants”?
Quand le nombre de personnes consommant de l’alcool diminuera, ceux qui continueront à boire ressentiront-ils de la honte? “Appartenir à une minorité de buveurs pourrait finir par s’accompagner d’un sentiment de honte. Le débat sera clivant, avec, d’un côté, ceux qui ont renoncé à l’alcool, et de l’autre, ceux qui seront considérés comme des perdants, car encore dépendants à une drogue”, affirme Herman Konings.
Car oui, aussi surprenant ou difficile que ce soit à entendre pour certains, l’alcool est considéré comme une drogue. “Ce n’était pas le cas avant. À l’époque, on estimait qu’un verre ne faisait pas de mal. Les personnes âgées ont grandi avec l’alcool, qu’elles associaient à l’amusement et aux souvenirs heureux”, indique le psychologue. “Mais aujourd’hui, les messages sont plus alarmants: ‘Ne tombez pas dans le piège de la dépendance, elle peut détruire.’” La population a pris conscience du risque sanitaire lié à la consommation d’alcool. “Dès le plus jeune âge, nous apprenons que l’alcool est mauvais pour la santé. Il existe également des émissions ou des podcasts à ce sujet. Ce sont des outils qui n’existaient pas auparavant. Les jeunes pensent au long terme et connaissent les effets néfastes de l’alcool sur le corps”, poursuit-il.
Doit-on pour autant regarder de haut les personnes qui boivent? Pour Herman Konings, il est difficile de répondre à cette question. “Regardons-nous de haut les fumeurs?”, lance-t-il. “Je soupçonne qu’on finira par les considérer comme des personnes impuissantes qui ont besoin d’être défoncées artificiellement pour s’amuser ou être sociables. Les personnes qui ne boivent pas se voient plutôt comme des gagnants qui persévèrent et n’ont pas besoin d’artifices pour vivre une vie agréable.”
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Alcool VS tabac
L’alcool est-il le nouveau tabagisme? “Nous consommerons moins d’alcool, mais toujours plus que le tabac. Le nombre de buveurs occasionnels dépasse encore le nombre de fumeurs occasionnels. Ils s’opposeraient, par ailleurs, davantage à une interdiction de l’alcool plus qu’un fumeur occasionnel ne s’opposerait à une interdiction du tabac. L’alcool ne sera jamais aussi tabou que le tabac, mais nous verrons certainement des évolutions similaires.”
Pour lutter contre l’alcoolisme, le psychologue avance une idée: “Il est logique, selon moi, que l’on freine la publicité et la promotion de l’alcool. La plupart des décideurs, politiciens, lobbyistes et autres industriels sont des quinquagénaires. Parmi eux, la majorité boit. Dans dix ou vingt ans, ce seront les jeunes actuels, qui ne boivent plus ou beaucoup moins, qui auront leur mot à dire.” Et de poursuivre: “De la même manière, je m’attends à voir une augmentation des accises, comme pour le tabac. Bien sûr, l’augmentation des prix ne contribue pas à elle seule à réduire la consommation d’alcool. Pour convaincre les buveurs irréductibles, il faudra bien plus qu’une bouteille au prix élevé.”
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