Manger plus d'omega 3, une solution contre la migraine? "Ça fonctionne mieux que les médicaments”

“Chaque fois que j’avais une migraine, j’étais complètement anéantie pendant trois ou quatre jours”, explique Tanya Kamka au New York Times. Ces graves maux de tête se manifestaient presque chaque semaine. Parfois, elle vomissait ou allait aux urgences à la dernière minute.

Mais ça, c’était avant que l’Américaine, et 181 autres personnes, ne participe à une étude clinique menée par les National Institutes of Health (NIH, instituts américains de la santé) et publiée dans la revue médicale British Medical Journal. L’étude a cherché à savoir si un régime spécial pouvait réduire les migraines. Durant seize semaines, il a été demandé à Tanya de consommer plus d’oméga 3 et moins d’oméga 6. Et cela a eu un effet!

Les acides gras oméga 3 et oméga 6 sont tous deux des acides gras essentiels. Notre corps en a besoin, mais nous ne pouvons les obtenir que par l’alimentation. Les oméga 3 se trouvent dans les poissons gras (saumon, maquereau, hareng, anguille, anchois ou encore sardines), mais aussi dans les graines de chia, les noix, l’avocat et les épinards. Les oméga 6, quant à eux, sont principalement obtenus à partir d’huiles végétales (huile de tournesol, de palme ou de noix de coco), et sont aussi présents dans les frites, les chips et autres snacks que nous faisons frire, ou dans les aliments transformés.

Les deux acides gras ont leurs avantages. Par exemple, selon de nombreuses études, les oméga 6 assurent la santé du cœur et des vaisseaux sanguins. Mais un excès d’oméga 6 peut également aggraver douleurs et inflammations. Alors que les oméga 3 sont connus pour les soulager.

Les chercheurs ont donc décidé d’étudier l’effet de plus d’oméga 3 et de moins d’oméga 6 sur la migraine. Ils ont réparti au hasard les 182 participants en trois groupes. Le premier groupe a suivi un régime alimentaire contenant plus d’oméga 3 et moins d’oméga 6. Le second groupe a consommé plus d’oméga 3, mais pas moins d’oméga 6 que d’habitude. Le troisième groupe a suivi un régime américain typique, sans modification. Tous les groupes ont suivi leur régime durant seize semaines.

Au début de l’étude, tous les participants avaient en moyenne seize jours de maux de tête par mois. Après l’étude, les participants qui avaient consommé plus d’oméga 3 et moins d’oméga 6 ont eu quatre jours de moins de maux de tête que le groupe témoin. Ils avaient également 30 à 40% d’heures de maux de tête en moins par jour. Le groupe qui a consommé moins d’oméga 3, mais pas moins d’oméga 6 a également constaté des améliorations, bien que plus subtiles. Ils ont eu deux jours de maux de tête de moins. De plus, dans le premier et le deuxième groupe, les participants ont déclaré que leurs maux de tête étaient moins graves et duraient moins longtemps.

Toutefois, il est important de noter que la conclusion de l’étude indique que, malgré des crises de migraine plus légères et moins fréquentes, les participants n’ont pas signalé d’amélioration de leur qualité de vie. 

“Pourtant, quatre jours de maux de tête de moins par mois représent un meilleur résultat par rapport à la prise des médicaments contre la migraine”, souligne la neurologue américaine Rebecca Burch dans les colonnes du BMJ. “Souvent, avec les médicaments, nous n’obtenons que deux jours ou deux jours et demi de moins”. On conseille d’ailleurs souvent aux migraineux de modifier leur régime alimentaire dans l’espoir de soulager la douleur. Mais jusqu’à présent, cela est resté une supposition. “Maintenant, et pour la première fois, nous sommes en mesure de leur recommander un régime alimentaire clair et solide”.

Pour Tanya Kamka, l’étude est arrivée à point nommé. “Depuis, je n’ai plus eu de migraine”, dit-elle. Et elle continue de suivre fidèlement ce régime. “Nous pouvons maintenant intégrer cette solution dans d’autres traitements contre les migraines”, déclare le docteur Christopher E. Ramsden, auteur principal de l’étude. 

Pour ceux qui souhaitent appliquer le régime chez eux, les chercheurs indiquent qu’il suffit de manger davantage de poissons gras (les conserves de poisson sont également autorisées) ou, si vous êtes végétarien, davantage de graines de lin, de graines de chia et de noix. Les chercheurs n’ont pas testé si les suppléments ont le même effet, et n’ont d’ailleurs fait aucune déclaration à ce sujet.

En outre, il convient de mettre au menu moins d’aliments transformés ou frits ou de fast-foods contenant des huiles végétales. Si vous souhaitez toujours utiliser des huiles végétales dans la cuisine, l’huile d’olive extra-vierge, l’huile d’avocat, l’huile de coco et le beurre sont des options qui contiennent moins d’oméga 6. Les chercheurs recommandent également de manger au moins cinq portions de fruits et légumes par jour. Ils sont naturellement pauvres en oméga 6, “et tout simplement sains”.

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