Moderna va bientôt tester son vaccin contre le VIH sur l'homme

Après des années de recherche, la pandémie a permis de démontrer que les vaccins à ARNm sont sûrs et efficaces, ce qui a ouvert la voie au traitement d’autres maladies, dont le VIH. Cette étude de phase 1 porterait sur 56 adultes en bonne santé âgés de 18 à 50 ans et non infectés par le VIH. Au cours des essais cliniques, Moderna étudiera la sécurité de deux nouveaux vaccins candidats et la réponse du système immunitaire. Une première. Jamais auparavant cela n’avait été fait pour un vaccin à ARNm contre le VIH. Les chercheurs diviseront les sujets en 4 groupes. Deux d’entre eux recevront un mélange des versions du vaccin et les deux autres ne recevront qu’une seule version du vaccin.

Le nom officiel des vaccins est mRNA-1644. Ils sont fonctionnellement similaires au système d’ARNm qui a connu un tel succès dans les vaccins Covid-19 de Moderna et Pfizer. Il contient un “livre d’instructions” qui est transmis à nos cellules et leur donne l’ordre de fabriquer des fragments spécifiques qui apparaissent à l’extérieur du virus VIH. Cela se produit généralement dans les 24 à 48 heures, après quoi notre organisme met en place une réponse immunitaire contre ces cibles étrangères. On peut espérer que cela signifie que lorsque vous serez exposé au véritable virus, votre organisme reconnaîtra les fragments du VIH et sera suffisamment rapide pour le combattre.

À ce stade précoce, tous les sujets testés savent quel vaccin ils reçoivent. Les essais cliniques ne sont donc pas “aveugles”. En effet, les scientifiques ne souhaitent pas pour l’instant tester l’efficacité du vaccin. Cette première phase durera environ 10 mois pour s’assurer que le produit est sûr et qu’il suscite une réponse immunitaire. Si le vaccin passe cette première phase, une autre étude de phase 2 et 3 suivra. Elles permettront d’examiner l’efficacité du vaccin chez les personnes infectées par le VIH.

Actuellement, la prévention de l’infection par le VIH est principalement assurée par l’utilisation de médicaments antiviraux. Stimuler la production d’anticorps, que certaines personnes développent naturellement contre le virus, avec un vaccin n’a jamais été un succès jusqu’à présent. Mais les vaccins à ARNm pourraient désormais changer cette situation en incitant les bonnes cellules immunitaires à agir.

Dans une annonce faite en avril, Moderna a également annoncé qu’en plus du mRNA-1644, elle développe un autre vaccin contre le VIH appelé mRNA-1574. Ils effectuent également des recherches sur des vaccins à ARNm pour prévenir l’infection par divers autres virus, tels que le virus de l’herpès simplex et la grippe.