Pauline a été amputée après ce qu’elle pensait être une simple grippe: “Son diagnostic vital était engagé”
Pauline Micheli est une miraculée. Elle a échappé de justesse à la mort après avoir contracté une bronchopneumonie qui l’a menée aux soins intensifs, alors que, quelques jours plus tôt, son médecin traitant avait conclu à une simple grippe. Cette semaine, après plus de trois mois d’hospitalisation, la mère de trois enfants a intégré un centre de revalidation où elle va apprendre à vivre sans ses jambes et plusieurs de ses doigts. La Liégeoise veut que son histoire serve d’exemple, pour que personne ne se retrouve dans une situation similaire.
REGARDEZ: Le témoignage touchant de Jeremy, le compagnon de Pauline
C’était en décembre dernier. Après être tombée malade, la vie de Pauline Micheli, 33 ans, a basculé du jour au lendemain. “Ce n’est qu’un rhume”, pensait-elle alors. Les jours s’enchaînent, mais son état ne s’améliore pas. La température de Pauline monte en flèche, elle est affaiblie et peine à se mouvoir. Son médecin traitant conclura à une simple grippe. Les jours qui suivent, son état empire encore et des plaques rouges apparaissent sur sa peau.
Le soir du réveillon, Pauline décide de rester chez elle, tandis que Jeremy, son compagnon, et leurs trois enfants, passent la soirée ensemble dans la belle-famille. Lorsqu’il rentre, le jeune père retrouve sa femme encore plus affaiblie, mais toujours lucide. “Vers 2h du matin, elle m’a dit: ‘On va à l’hôpital, je n’en peux plus.’ On a foncé au MontLégia, où elle a été prise en charge immédiatement. Elle était en insuffisance respiratoire sévère. On lui a fait des tests, elle n’avait pas la grippe.”
“Les médecins ont été clairs avec nous, le germe avait déjà fait des dégâts importants, son diagnostic vital était engagé.”
Les médecins diagnostiquent à l’assistante sociale une bronchopneumonie, une infection des poumons causée le plus souvent par un virus ou une bactérie. “Elle était faible et faisait de la température, des symptômes types de la grippe”, commente Jeremy. Raison pour laquelle ni lui ni Pauline n’avaient remis en doute le diagnostic de leur médecin de famille. “À l’hôpital, on nous a dit que la période de la grippe avait commencé plus tôt que d’habitude, et que, peut-être, les médecins avaient eu tendance à partir trop vite sur cette hypothèse plutôt que de voir autre chose. Mais bon, c’est arrivé et c’est comme ça...”, poursuit le père de famille.
Amputations inévitables
À l’hôpital, tout s’emballe, l’état de santé de Pauline se dégrade de minute en minute. On l’emmène aux soins intensifs, où elle est plongée dans le coma. Les médecins découvrent que la Liégeoise souffre d’un streptocoque du groupe A, une infection invasive qui a probablement entraîné la bronchopneumonie.
“Ce germe attaque tout, très vite. Les médecins ont été clairs avec nous, il avait déjà fait des dégâts importants, son diagnostic vital était engagé”, se souvient Jeremy. Poumons, foie, reins, cœur, tous les organes de Pauline ont été touchés par le germe. Heureusement, aucun n’a été atteint durablement. Ce qui n’est malheureusement pas le cas de ses pieds et de ses doigts, qui se sont nécrosés. “On n’a rien pu faire pour ça, on a dû l’amputer des deux jambes au niveau de la moitié des tibias et de plusieurs phalanges”, indique le compagnon de Pauline. “Lorsqu’elle est sortie du coma, elle a constaté que ses extrémités étaient devenues noires. Je la connais, si elle n’avait pas eu l’occasion de voir les dégâts par elle-même, elle aurait été en colère, elle aurait pensé qu’on n’avait pas tout fait pour les sauver.”
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Cela fait plus de trois mois que Pauline a été hospitalisée, d’abord au MontLégia, puis au CHU de Liège. Elle n’a presque aucune idée de ce qu’il s’est passé durant son séjour et préfère ne pas l’apprendre. Du moins, pour le moment. Aujourd’hui encore, les médecins sont incapables de lui expliquer ce qui a entraîné sa maladie, mais l’AViQ surveille les infections à streptocoques, car en très peu de temps, d’autres patients dans la même tranche d’âge que Pauline ont eu des symptômes et des complications similaires.
Cette semaine, la mère de famille a quitté l’hôpital pour intégrer un centre de revalidation, où elle va apprendre à se déplacer avec des prothèses et en fauteuil roulant, et apprendre aussi à être autonome. “Lundi, elle a eu un gros coup de mou. La famille et les enfants lui manquent, elle veut revenir à la maison”, explique son compagnon. “De ce que l’on sait, elle pourrait en avoir pour maximum trois mois de revalidation. Après un cas n’est pas un autre, elle sortira en fonction de son évolution. Elle doit être capable de se transférer, c’est-à-dire de passer de la chaise à son lit ou à un fauteuil, car c’est trop fatigant de rester sur des prothèses tout le temps.”
“Quoi qu’il arrive, il faut être positif. C’est ce qui m’a permis de ne pas sombrer.”
“Il faut être positif”
Pauline et Jeremy ont trois enfants, “une grande de douze ans, un garçon de dix ans et la petite dernière de sept ans”. Selon le père de famille, ils comprennent bien la situation. “Depuis le début, j’ai été très honnête avec eux, je ne leur ai rien caché, même si c’était très difficile. Ils m’ont vu rentrer en pleurant, ce qui n’est pas habituel. Je leur ai expliqué que leur maman avait des chances de ne plus revenir à la maison. Ça a été très dur. Ils ont commencé à voir mon moral changer”, se souvient Jeremy, les yeux humides. “Au début, je n’étais pas bien, puis j’ai eu un déclic: il faut sourire et vivre, on n’a pas le choix. Quoi qu’il arrive, il faut être positif. C’est ce qui m’a permis de ne pas sombrer.”
Quand Pauline s’est réveillée, ses enfants ont pu aller la voir à l’hôpital. “Elle était encore reliée à beaucoup de machines. C’était impressionnant pour nous, ça l’était encore plus pour les enfants”, explique le père de famille. “Après l’amputation, je leur ai montré des photos de personne appareillées en leur expliquant que leur maman restera toujours leur maman, qu’elle sera une personne comme les autres”, poursuit-il. “La voir en revalidation, dans un milieu moins aseptisé que l’hôpital, leur a fait du bien. Maintenant, ils ont intégré l’information. Pour eux, c’est comme si Pauline avait toujours vécu sans ses jambes et sans ses doigts.”
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Une cagnotte pour aider la famille
La famille se tourne désormais vers l’avenir, et notamment vers l’aménagement de sa maison afin de la rendre accessible à Pauline. Il est plus que probable que la petite tribu déménage, voire qu’elle construise une nouvelle maison avec tout ce qu’il faut pour faciliter la vie de la jeune maman. Ce projet a un coût financier indéterminé, mais qui risque d’être non négligeable. Pour les aider à le réaliser, Coraline, la sœur de Pauline, a lancé une cagnotte en ligne, ce week-end. “Au début, on était réticent”, nous confie Jeremy.
À l’heure d’écrire ces lignes, la cagnotte s’élève déjà à plus de 41.000 euros. Lorsque nous lui demandons s’il est au courant du montant récolté en quelques jours, le compagnon de Pauline nous répond qu’il ne préfère pas regarder pour le moment. “Nos proches nous en parlent, donc nous avons une vague idée et savons qu’elle fonctionne bien”, explique Jeremy. “Nous n’en revenons pas de cet emballement, de l’engouement et de la générosité des gens. C’est dur à encaisser, car demander de l’aide n’est vraiment pas évident.”
“Il vaut parfois mieux payer une prise de sang et se mettre dans l’embarras avec des factures que de se retrouver dans cette situation.”
Au départ, le couple ne voulait pas médiatiser son histoire, mais avec le recul, Pauline a eu envie d’en parler dans l’espoir d’aider d’autres personnes, d’autres familles, qui pourraient rencontrer le même genre de problème. “Ça peut arriver à tout le monde. Il ne faut pas hésiter à pousser les médecins lorsqu’on a en doute. Il vaut parfois mieux payer une prise de sang et se mettre dans l’embarras avec des factures que de se retrouver dans cette situation”, estime Jeremy.
Le père de famille veut remercier tout le personnel du MontéLégia et du CHU de Liège, qui s’est occupé de sa compagne, en particulier les infirmiers qui l’ont beaucoup soutenue, aussi bien physiquement que moralement. “Elle a une pensée pour eux tous, notamment pour ceux qu’elle n’a jamais rencontrés, car elle était dans le coma”, poursuit Jeremy. “Nous remercions également du fond du cœur tous ceux qui participent à la cagnotte pour nous permettre de retrouver une belle vie de famille”, conclut-il.
Six décès en 2022
En collaboration avec les médecins généralistes et cliniciens, les hôpitaux et l’ONE, le rôle de l’Agence pour une vie de qualité (AViQ) est de surveiller la propagation de maladies infectieuses. Selon elle, il y a eu une augmentation des infections à streptocoques vers le mois de novembre 2022, avec un pic en décembre. “Cette recrudescence peut s’expliquer par le relâchement des gestes barrières et des bonnes habitudes prises lors de la pandémie. Notre immunité en a pris un coup”, explique Lara Kotlar, porte-parole de l’AViQ.
Malgré la hausse des cas fin de l’année dernière, les spécialistes de la santé ne sont pas inquiets. “La situation est maintenant stabilisée, avec à peine cinq déclarations par semaine en Wallonie”, poursuit la porte-parole. “On nous les signale lorsque l’infection devient invasive, c’est-à-dire qu’elle dure plusieurs jours et entraîne des complications.”
À l’échelle wallonne, 54 cas d’infection à streptocoque grave ont été recensés en 2022, et seuls six patients en sont morts. L’AViQ ne dispose pas encore de chiffres pour le début 2023. L’infection se déclare principalement chez les enfants, les personnes âgées ou avec comorbidité. Dans le cas de Pauline, elle ne souffre d’aucune maladie, ne boit et ne fume pas, et a une hygiène de vie saine, ce qui rend son cas énigmatique.
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Symptômes
Les symptômes d’une infection à streptocoque sont nombreux: fièvre, maux de gorge et/ou infections cutanées. Dans les cas les plus rares, et aussi les plus graves, ils s’accompagnent de troubles respiratoires, d’une destruction de la peau et des tissus conjonctifs, d’une diminution dangereuse de la pression artérielle, de vomissements ou encore de diarrhées.
Laura Kotlar se veut néanmoins rassurante. “Dans la très grande majorité des cas, ce type d’infection se traite très bien avec des antibiotiques”, indique-t-elle. “Tout comme pour le Covid-19 ou la grippe, lorsque l’on tombe malade, il faut rester chez soi, on se lave les mains régulièrement, on porte un masque buccal si nécessaire, on garde ses distances avec les autres et on va voir son médecin.” Un dernier conseil encore plus important si la maladie perdure et qu’elle empire.
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